Leçon de «chasse» au français

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Howard Galganov: Le visage haineux de l'intolérance


Pendant qu’ici, il y en a qui se déchirent la chemise sur une «chasse» aux Anglais imaginaire, en Ontario, Howard Galganov, l’inoubliable activiste et angryphone légendaire (1) – comme ils étaient connus au Québec dans les années 1980-90 – était en cour d’appel aujourd’hui.
Sa nouvelle croisade?
Aux côtés d’un homme d’affaires dénommé Jean-Serge Brisson, Howard Galganov, après avoir été débouté l’an dernier en Cour supérieure de l’Ontario, cherche maintenant en appel à faire déclarer inconstitutionnel le règlement adopté en 2008 par le canton ontarien de Russell.
Un règlement qui, pour tenter d’aider à protéger sa part d’une minorité francophone en déclin, exige de ses commerçants un affichage commercial bilingue anglais-français – un déclin que même la Cour a reconnu.
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Cette croisade juridique de Howard Galganov est aussi accompagnée d’une campagne dont le slogan aux airs francophobes est «BOYCOTT FRENCH OWNED STORES» – un appel au boycott des commerces appartenant à des francophones.

La population du comté de Russell, en passant, est à plus de 60% francophone.
Et alors qu’il se bat en Ontario contre l’exigence d’un affichage commercial bilingue et donc, aussi en français, lorsqu’il sévissait au Québec, il vociférait sur toutes les tribunes que l’affichage en anglais était, selon lui, une question de «respect»… Comme quoi…
Pauvre Ontario. On vous le laisse…
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Pour fin de mémoire, rappelons qu’avant de déménager en Ontario, ce même Howard Galganov avait sévit plusieurs années ici en se positionnant en pauvre victime, entre autres, d’une Loi 101 qu’il combattait et présentait comme un outil de répression de l’anglais et des anglophones. Le tout, en déversant son fiel dans une émission de radio au ton particulièrement agressif.
Encore aujourd’hui, rendu en Ontario, il aime décrire le PQ et le Bloc comme des «anglo-hating parties». Ou encore, il écrit sur ce qu’il appelle le «French Tribalism and Tyranny of the French Minority in Canada», la «RACIST Province of Quebec», etc, etc.
En 2010, il a «distribué, dans les quelque 5200 boîtes à lettres de la municipalité, un livret unilingue anglophone, de 12 pages lustrées en couleurs, de sa propre création, intitulé : How to wipe-out the Franco Ontarian Language & Culture (Comment éradiquer la langue et la culture franco-ontariennes)»: Source.

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Ça, c’est de la «chasse» au français. De la vraie… De l’acharnement.
Et pourtant, on couvre fort peu la chose ici.
Et voilà comment, encore aujourd’hui, il arrive aux francophones d’avoir à subir de la francophobie, des insultes et des affronts aussi grossiers. Chapeau pour leur courage, leur dignité et leur détermination.
Il serait peut-être temps qu’on s’y intéresse ici, aussi.
Imaginez un instant si l’inverse se passait au Québec – ce qui n’est PAS le cas – et qu’en quelque part, disons, les Cantons de l’Est, là où il y a une forte minorité anglophone, un francophone quelconque appellerait au boycott de commerces appartenant à des anglophones ou encore, ferait circuler un pamphlet demandant l’éradication de la langue et de la culture anglo-québécoise…
Vous pouvez être certains que des médias de partout à travers le Canada se bousculeraient pour venir couvrir une telle démonstration d’intolérance et de xénophobie parce qu’elle se passerait ici, au Québec…
Ah… Mais j’oubliais… Toutes ces questions sont maintenant ringardes et dépassées, n’est-ce pas?…
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(1) Pour des extraits du «documentaire» sur le phénomène des Angryphones, voir aussi ici.

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@ Photo: H.G.: Archives, Radio-Canada


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