Chronique # 3

Le temps des tulipes

Chronique de Christian Maltais


Semper Augustus. Il y a dans ces deux mots toute l’ironie – douce ou cruelle – de la folie des grandeurs, de la déraison du pouvoir, de l’illusion de la permanence. C’est d’abord un épithète réservé aux dieux, signifiant « toujours béni ». Puis cela devient un titre accordé aux empereurs romains : Octave en fut le premier récipiendaire, et ainsi on a pris l’habitude de l’appeler Auguste, mais le titre fut porté par tous ses successeurs. Charlemagne reprend l’appellation cinq siècles plus tard. Enfin, c’est au tour des empereurs du Saint-Empire Romain, qui (fait amusant ) sont à l’époque des Allemands. En jouant sur l’étymologie, ces derniers donnent au titre un nouveau sens : zu alien Zeiten Mehrer des Reichs, “celui qui en tout temps agrandit l’Empire”. De grands titres, pour de grands hommes, à la gloire éternelle : qui n’a pas entendu parler d’Otton 1er ?
Puis ce fut une fleur. Une tulipe, baptisée la Semper Augustus, vendue en 1634 pour un prix record qui aurait payé le salaire annuel de vingt travailleurs; deux de ces fleurs vous auraient valu un manoir à Amsterdam. Car nous sommes en Hollande, et c’est l’époque de la tulipomanie. Tout le monde se les arrache. Une spéculation alors sans précédent. Mais rassurez-vous : le marché des tulipes est solide, il ne peut aller que vers le haut, c’est la prospérité assurée pour les siècles des siècles, et puis en 1637 c’est le crash, tout le monde est ruiné, et on n’en parle plus.
À l’époque, Amsterdam est par ailleurs la capitale d’une grande puissance commerciale et coloniale, dont la flotte vogue brasser de grosses affaires jusqu’au Brésil. Aujourd’hui, le centre du monde est célèbre pour ses coffee shops. Sic transit gloria mundi.
Pour la petite Histoire, qui nous concerne directement : quinze ans après le crash des tulipes, les Hollandais s’installent en Afrique du Sud. Ils en viennent rapidement à se convaincre que c’est leur responsabilité de droit divin de mater les races inférieures. Époque dorée, qui dure jusqu’à ce que l’Empire Britannique débarque 250 ans plus tard. La Hollande n’est plus qu’un acteur mondial à peu près insignifiant. Les Anglais, eux, nous ont déjà conquis. Ils sont en train de battre Napoléon. Ils prennent le contrôle de l’Afrique du Sud, une terre riche en diamants, je mentionne ça comme ça. Les Hollandais et les Britanniques se battent on and off pendant cent ans. Ça finit par donner la guerre des Boers. Ça saigne. L’empire britannique demande l’appui de ses fidèles colonies. Nos amis canadiens exultent. Nous, pas tellement. Ce sera la première crise de la conscription. On est en 1899.
Les Britanniques gagnent, on chante le God Save the King dans les bureaux de la Bank of Montreal, et c’est sous le règne des Britanniques que l’Apartheid est proclamé, en 1948, un effondrement économique, deux guerres mondiales, deux crises de la conscription, et un Reich-millénaire-qui-a-duré-douze-ans plus tard.
Il faut dire que des empires, voire même de simples monarchies, il ne reste plus grand chose. L’Angleterre ? Le joyau de sa couronne, l’Inde (un ancien empire, déchu), vient de déclarer son indépendance, après de nombreux affrontements violents, certes, mais surtout par une révolution pacifique menée par un vieillard sans le sou. Les indépendantistes ont été ridiculisés, emprisonnés, fusillés par milliers. Mais le soleil s’est finalement couché sur Britannia. L’Inde a depuis bien des problèmes, mais au moins ce sont désormais les siens. Et à la base de tout cela, il y a le message d’un homme ordinaire, qui a passé des années à répéter un message simple : « tu dois devenir le changement que tu veux voir dans le Monde ». Et le Monde a changé.
C’est ce qu’on a dit d’ailleurs quand les tours jumelles se sont effondrées, à New Amsterdam. Le Monde a changé, ce ne sera plus jamais pareil, c’est eux contre nous, les terroristes contre la civilisation.
Mais, le message qu’on nous offre depuis quelques années, c’est le contraire de celui de ce vieux fou de Gandhi. D’abord, bien sûr, à cause de la guerre perpétuelle, le New Normal cher au regretté Donald Rumsfeld. Mais aussi, ce qui est plus subtil mais infiniment plus important : vous n’êtes pas le changement, vous n’êtes rien, vos manifestations ne donnent rien, votre opinion ne vaut rien, vous ne savez rien. Laissez-faire les grandes personnes. Et on envahit l’Afghanistan. Puis route vers Bagdad, capitale d’un autre empire déchu, il y a bien longtemps, à l’époque des Mille et une nuits.
C’est pour le pétrole, s’est tout de suite dit la planète entière (à l’exception notable des gens sérieux, politiciens et journalistes par exemple). C’est vrai, mais ce n’est pas tout. Le pétrole, en quelque sorte, est l’arbre qui cache la forêt, laquelle est en feu, ce qui est un cocktail explosif, vous en conviendrez.
D’abord, mettons-nous d’accord : le pétrole est un liquide noirâtre et nauséabond, un jus fétide composé en bonne partie de la macération de vieux dinosaures enfouis depuis des milliers d’années. En soi, il n’a pas plus de valeur que le compost, le sable d’une plage, ou la tourtière de matante Germaine. Ce qui lui donne son importance, c’est qu’on s’est rendu compte qu’en le brûlant on pouvait faire fonctionner des machines. Des véhicules, surtout. Lesquels transportent à peu près toutes les marchandises de la planète (dont une bonne part est faite en plastique, qui est un autre dérivé plus récent du même pétrole).
Ergo, le commerce dépend du pétrole. Et les empires dépendent du commerce. Ce qui veut dire que celui qui contrôle cette ressource, contrôle en dernière ligne la destinée impériale. C’est cette dernière idée qu’il faut retenir : ceci n’est pas une guerre pour une ressource en tant que telle, fût-elle rare et précieuse, mais pour son contrôle, c’est-à-dire le pouvoir, en l’occurrence planétaire, mais aussi le pouvoir au sein de la caste dirigeante. Même l’argent n’est qu’un prétexte, un symbole du pouvoir actuel. Et c’est ici que le parfum du pétrole commence à se confondre avec celui des tulipes.
La base du pouvoir planétaire, c’est l’argent. Or, ce qui permet au dernier de se maintenir en place, c’est la menace de la force militaire. C’est schématiser grossièrement que de présenter les choses ainsi. C’est aussi un portrait assez juste de la situation. Voyez, pour prendre un exemple au hasard : l’indépendance du Québec. Le premier argument sérieux, passé les platitudes sur la beauté lyrique des montagnes rocheuses et autres sanglots longs des violons de l’automne saskatchewanais, c’est que la séparation est mauvaise pour l’économie. L’incertitude économique fait fuir les investisseurs. Le Québec ne pourra payer la dette. Les Canadiens ne voudront plus nous vendre leur salade (si c’était vrai…) En gros, si le Québec n’obéit pas, il va crever de faim. Logique à laquelle on nous a habitués à la factory. Dans les années soixante, on ajoutait que les Québécois étaient, somme toute, trop épais pour faire de l’argent. Il n’y a peut-être pas de lien de cause à effet, mais le thème de notre faiblesse héréditaire a cessé après les bombes du FLQ.
Octobre nous mène au deuxième point : la menace, rarement évoquée de vive voix mais toujours présente, d’une opération militaire pour nous ramener dans le droit chemin de la démocratie, des droits des minorités, et du libre marché. Il vaut la peine de s’attarder un instant sur cette question.
Pour ceux qui l’ignorent, quand l’armée débarque au Québec en Octobre 1970, elle se prépare depuis 6 ans à une guerre civile devant durer de dix à quinze ans, jusqu’à la victoire finale de la paix et de la justice. Le plan militaire canadien mentionne à plusieurs reprises – ce n’est pas des blagues – le recours aux armes nucléaires. Mais peut-être que j’invente des histoires ? Je vous en conjure, ne me croyez pas sur parole, et vérifiez vous-mêmes. Vous retrouverez le plan, reproduit intégralement, dans les mémoires d’un officier, Dan G. Loomis : « Not much glory : quelling the FLQ », publié en 1984. Son seul regret, c’est qu’on ne lui ait pas érigé de statue. Je doute que vous soyez nombreux à partager son sentiment.
L’armée d’occupation n’attend qu’un prétexte, une émeute, un cri. « Just watch me », dit le seigneur de guerre canadien, celui que l’inénarrable Jacques Godbout appelle Trudeau le pacifiste. Allez lire les minutes du cabinet Trudeau pendant la crise, sur le site de la fondation Octobre 70. En quelque sorte, la mort de Laporte a évité un bain de sang. C’est terrible mais c’est comme ça. L’engouement croissant du public pour le message, sinon les actions, des révolutionnaires québécois, s’est éteint d’un seul coup. La guerre n’est plus nécessaire. Pour Ottawa, c’est le meilleur scénario. La cellule de Financement Chénier, la « gang de la Rive Sud », ne peut pas le savoir, non plus que Lanctôt et ses camarades. Mais le Régime est très bon pour se servir de la mort des autres. Il a l’habitude. C’est sa game.
Quand Trudeau rapatrie de force la Constitution, la première chose qu’il fait c’est d’y ajouter une Charte des Droits dont l’objectif avoué, malgré son titre fleuri, est d’invalider la loi 101 et de rendre taboue l’existence du peuple québécois. La deuxième chose que fait Trudeau, c’est d’ajouter une nouvelle loi à celle des Mesures de Guerre, qui libère le gouvernement canadien de l’obligation de respecter la charte en cas de crise politique, dont la définition est laissée comme toujours à la discrétion du cabinet fédéral. Faites-leur confiance. Grâce à cette nouvelle loi, Ottawa se donne notamment le droit légal de créer des camps de concentration. Bien sûr, l’ennemi séparatiste est vaincu, le référendum de 1980 est une plaie béante, le Québec est partagé entre la négation, le mépris de soi, et une dépression collective qui va durer dix ans. Mais on n’est jamais trop prudent.
La nature belliqueuse du Canada, non seulement à l’étranger mais sur son propre territoire, est un sujet inépuisable. Quand la crise économique des années 30 est venue, on a détenu des chômeurs dans des camps gérés par l’armée. Ceux qui fuyaient étaient abattus. Quand les manifestations de gens affamés se sont multipliées, on a envoyé la GRC tirer dans la foule. « A splendid time was had by all », se remémore un officier de la police montée. Durant les deux guerres mondiales, on a érigé des camps de concentration au Canada : Japonais, Allemands y sont internés, mais aussi, et avant eux, des militants de gauche, des syndicalistes…
La liste des actes révélateurs de la nature fondamentale du Régime canadien est beaucoup, beaucoup trop longue pour l’étaler ici. Mais il n’est pas besoin d’aller aussi loin pour se faire une juste idée du pacifisme fédéraliste. Pensez au mouvement partitioniste, ces grands démocrates encouragés par Jean Chrétien et le nouveau sauveur du Canada, le bientôt très honorable Stéphane Dion. Une flamme attisée par tout ce qui se publie chez nos amis canadians, à commencer par la Montreal Gazette. Des truands en tweed, dont les tactiques incluent le harcèlement téléphonique et les menaces de mort à trois heures du matin. Maintenant, demandez-vous : si le Québec refuse ce chantage, ce qui est conforme au Droit international, qu’est-ce qui arrive ? Quand un peuple en domine un autre, en toute bonne conscience, depuis plus de deux cent ans – et qu’il se justifie en se convainquant que l’autre, c’est-à-dire nous, sommes des menteurs, des brutes racistes, des nazis, qu’arrive-t-il lorsqu’il sent son pouvoir disparaître, et avec lui ses illusions sur sa propre supériorité morale ?
Pendant la campagne référendaire de 1995, l’armée canadienne a envoyé en pleine nuit ses hélicoptères se poser dans les banlieues de Montréal. La population, largement immigrante, était terrorisée. Jacques Parizeau s’est indigné. Jean Chrétien l’a traité de paranoïaque. C’est une opération militaire normale, semble-t-il. L’armée a expliqué qu’elle faisait de telles manœuvres sur une base régulière. Si l’armée le dit…
Radio-Canada a donné raison à Ottawa, et n’en a jamais reparlé. Je me souviens.
Ce qui complique notre situation, c’est que notre voisin direct au Sud est aussi le seul empire qui subsiste sur la planète, et qu’il représente depuis 1945 la plus grande puissance économique et militaire de l’Histoire connue. Je ne doute pas un instant de l’excellente recherche que Jean-François Lisée a effectuée, qui le mène à conclure que Washington est relativement sympathique (ou indifférent) à l’indépendance du Québec. Je respecte M. Lisée, mais tout documentée qu’elle soit, je crois que cette thèse est un peu courte. Il y a de multiples raisons pour justifier un sain scepticisme, mais en bout de ligne, à supposer qu’Ottawa adopte la ligne la plus dure avec le Québec, ce qu’il ne cesse de promettre depuis des décennies, de quel côté pensez-vous que l’héritier de l’Empire britannique pencherait ? Avec les gentils canadiens pacifistes et un peu ennuyeux, mais qui penchent toujours de son bord; ou avec la peuplade socialisante qui ne parle même pas anglais, et qui pourrait donner des mauvaises idées aux hispanophones du Sud, aux Puerto Ricains, à des milliers d’autres ?
Le grand paradoxe de notre situation, c’est qu’on a souvent évité de poser ces questions évidentes, par crainte de faire peur à la population. Or, la population, c’est nous. Et loin de nous apeurer, ce constat devrait finir de dissiper les craintes auxquelles nous pouvions rester attachés. Car les menaces de représailles du Canada à notre égard, tant économiques que militaires, sont ridicules sans les gros bras du big brother américain.
Et l’empire américain est désormais ruiné. Fini. Kaput. Comme les trois mille empires qui l’ont précédé. Le colosse est abattu (en fait, il s’est tiré dans le pied, mais vu la taille de ses canons, et le fait qu’il persiste à continuer à tirer…); et le choc pour nous tous quand il va se fracasser est impossible à prévoir. Il y a d’excellentes chances que l’économie mondiale le suive, et avec lui le capitalisme, et toutes les bases de tous les pouvoirs qui s’en nourrissent. L’Humanité n’a sans doute jamais connu un bouleversement comme celui qui, tout l’indique, est à nos portes.
La base de l’empire américain, c’est le dollar. Et le dollar est une monnaie vide, qui n’a aucun point de référence dans la réalité concrète. Les monnaies avaient jadis une valeur liée à l’or détenu par le pays émetteur. Depuis les années 70, avec la dissolution des accords de Bretton-Woods, l'étalon-or a été abandonné pour toutes les monnaies. Le nouvel étalon est devenu le dollar américain lui-même. Ainsi, toutes les monnaies se transigent en billets verts.
La valeur du dollar US, elle, est basée sur la confiance qu’inspire la puissance américaine aux grandes banques qui achètent et vendent les monnaies nationales. C’est tout. L’argent américain est de la monnaie de carte. L’économie américaine n’a connu aucune croissance réelle depuis près de trente ans. Pour simuler (et non stimuler) la croissance économique, comme pour payer les salaires de ses employés (fonctionnaires, policiers, professeurs…), et même pour payer les comptes courants, les États-Unis empruntent depuis tout ce temps. Pour se maintenir à flot, le vaisseau amiral du capitalisme mondial doit emprunter 2.5 milliards de dollars par jour.
La dette accumulée est entre les mains de banques étrangères, comme celles de Chine ou du Japon. Donc, si la banque du Japon croit que les Etats-Unis sont tout puissants, et que tout va toujours bien aller, tout va bien. Si elle cesse d’y croire, alors… personne ne sait exactement ce qui se passe. Il n’y a aucune alternative au dollar US.
L’euro ? N’y pensez pas. S’il augmente, personne n’aura le moyen d’acheter les produits européens, l’industrie va s’effondrer, exit l’euro, retour à la case départ. L’OCDE le dit explicitement : « certains risques ne peuvent être totalement écartés, notamment un ralentissement plus prononcé que prévu aux Etats-Unis (…) et une appréciation brutale de l’euro en cas de réalignement des taux de change face aux déséquilibres des balances courantes à l’échelle mondiale. » (Étude économique sur la zone euro, 2007, p. 3-4) Le ton de ce document demeure optimiste, mais le message est clair, beaucoup plus en fait que dans cette seule citation. Le crash mondial est à nos portes, et personne ne sait quoi faire.
Parce que, voyez-vous, c’est l’impression de puissance qui donne au dollar sa crédibilité. La seule puissance qu’ont les Etats-Unis depuis trente ans, c’est sa force de frappe militaire. Ou plus exactement, la terreur qu’elle est capable d’inspirer. C’est le potentiel meurtrier de cette machine à holocauste qui inspire confiance dans le cœur des grands décideurs économiques. Le dollar américain, le fil dont est tissé le pourpre des maîtres du monde, est resté fort jusqu’ici, uniquement parce son armée est capable de tuer plus de monde. Tout le monde, en fait. Plusieurs fois. Du moins sur papier. Parce que dans la vraie vie, l’armée américaine, malgré son pouvoir de destruction, est incapable de gagner une guerre contre des ennemis plus puissants que l’île de la Grenade. Son armée est faite pour intimider, par pour se battre. Tout le monde dans l’Establishment, à commencer par l’industrie pétrolière, le savait très bien depuis longtemps. Et comme le montre le rapport Baker, ils paniquent. Eux comprennent parfaitement ce qui est en train de se passer.
Les Néo-conservateurs qui entourent Bush forment la frange la plus radicale et déconnectée de l’élite mondiale. C’est un mouvement qui a pris trente ans à se hisser au sommet du pouvoir mondial. Il leur a fallu le dixième de ce temps pour l’anéantir. Ils l’ont fait par bêtise et par ignorance; par naïveté surtout. Le maître du monde n’est pas censé croire toute la propagande qu’il adresse à ses sujets pour les tenir tranquilles, tout comme un illusionniste court à la catastrophe s’il se convainc qu’il a réellement le pouvoir de scier une femme en deux. La seule question qui reste dans une telle situation, c’est le temps que prendra la foule pour mettre un terme à ce triste spectacle.
Les Neo-Cons… Ils se sont crus Césars, ila n’étaient même pas Picrochole. Ils ont voulu gouverner, seuls et par la force, les destinées de notre Terre entière. Ils ont intimidé, bombardé, envahi, occupé, pillé, torturé, massacré, sûrs de leur invincibilité, intoxiqués par leur propre cinéma. C’est de cette manière qu’en trois ou quatre ans ils ont brisé leur armée d’apparat. Un tel jouet ne se répare pas, encore moins en le lançant contre le mur iranien.
Le sort en est jeté. Il ne reste plus rien pour soutenir le dollar, et avec lui les fortunes du grand Capital. Il ne lui reste qu’à faire son deuil du pouvoir. Il en est encore à l’étape de la négation. La prochaine, la pire pour nous, sera celle de la colère. Je crois, chers amis, que nous n’avons encore rien vu.
Mais quand cela sera fini, il ne restera plus de l’empire que le souvenir d’un parfum démodé. Ce sera à chacun de s’assurer que personne ne tente de le remettre au goût du jour. Quant à la suite de l’Histoire, il n’appartient pas à un homme seul de l’écrire. C’est nous tous qui la créons. Mais vous savez tout cela.
Car vous êtes tout l’espoir du Monde.


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    6 mars 2007

    Bonjour,
    Je suis l'auteur chez l'éditeur français Gallimard d'un roman historique à paraître au printemps 2007, qui s'intitule précisément Semper Augustus et traite de la tulipomanie à laquelle votre article fait référence. Je me permets donc d'introduire cette nuance : nous n'avons aucune trace certaine de la mise en vente d'une Semper Augustus aux Pays-Bas dans les années 1630. Son existence même est douteuse. En tout cas, le nombre de tulipes de cette espèce cultivées aux Pays-Bas à l'époque n'a jamais excédé la vingtaine. Et pour cause : c'est une maladie (le virus " mosaïque ") qui produisait les fleurs bariolées, préférées des acheteurs.
    Si vous voulez en savoir plus… il ne vous reste qu'à me lire !
    " Semper Augustus " d'Olivier Bleys, éditions Gallimard, sortie mai 2007
    Bravo pour cet article passionnant…
    Olivier B.

  • Archives de Vigile Répondre

    30 janvier 2007

    Une crise systémique mondiale prévue: http://www.europe2020.org/fr/section_global/150206.htm.