Annoncé hier en catastrophe suite au tollé soulevé par son départ pour la Floride sous des allégations de trafic d’influence, le retour hâtif de Sam Hamad est la énième couche d’une gestion de crise vaudevillesque.
Trop sûrs de leur invincibilité frôlant le droit divin, les libéraux peinent à mesurer l’impact du retour en force de l’épais nuage de suspicion entourant le régime Charest.
C’est comme si au bureau du premier ministre, un étrange syndrome de Versailles s’était installé à demeure. Critiqué pour sa nonchalance dès qu’il est question d’éthique, Philippe Couillard tente maintenant de se dissocier personnellement de l’ère Charest.
Un « moi » royal ?
«Moi, je prends la responsabilité du parti à partir de ma nomination en tant que chef en mars 2013». Ah bon? Est-ce là un «moi» royal pressé de faire fi du monarque précédent parce que trop embarrassant?
Pour M. Couillard et plusieurs de ses ministres, le problème est qu’ils ont aussi servi sous Jean Charest. Brandir un calendrier de 2013 en guise de gomme à effacer le temps n’y change rien.
Cette gestion de crise est aussi contradictoire. Au surlendemain du reportage de l’émission Enquête, M. Couillard excluait Sam Hamad du cabinet, mais lui maintenait tous ses avantages de ministre.
Certitude d’innocence
Sans attendre le rapport du commissaire à l’éthique, il réitérait sa confiance en M. Hamad et qualifiait même son absence de «temporaire» comme un simple «congé de maladie». Le premier ministre inventait ainsi son propre principe de droit: la certitude d’innocence.
M. Couillard jure maintenant qu’il est revenu en politique pour «moderniser le Québec et le Parti libéral». Pour le Québec, d’autres y ont vu bien avant lui.
Pour le PLQ, dire qu’on le «modernise» par une éthique «exemplaire», n’est-ce pas là une condamnation implicite de la même ère Charest dont il était pourtant une des recrues vedettes?
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