Après le ministère des Affaires étrangères, Environnement Canada, la Commission de sûreté nucléaire, Droits et démocratie et maintenant Statistique Canada, à quelle institution canadienne le gouvernement Harper s'attaquera-t-il? La controverse qui entoure ces jours-ci les modalités du recensement est typique du saccage auquel se livrent les conservateurs depuis qu'ils sont au pouvoir. Non seulement leur comportement est-il dicté par une idéologie simpliste, mais les conservateurs imposent leurs politiques en faisant preuve d'une rare incompétence.
Un gouvernement de droite compétent aurait demandé à Statistique Canada de faire une comparaison approfondie des avantages et désavantages de questionnaires obligatoire et volontaire pour le recensement. Il aurait ensuite soumis la solution envisagée à une consultation, comme le sont toutes les modifications au recensement. Au lieu de cela, le gouvernement a décidé de changer d'approche malgré les réticences de Statistique Canada, sur la seule base des appels reçus par les députés à leur bureau de comté. Les commissions scolaires sont gérées plus sérieusement que ça.
Guidés par leur parti-pris idéologique, par leur ignorance et par leur haine de «l'élite» (i.e. les bureaucrates, les médias, les scientifiques, les artistes...), les conservateurs imposent leurs lubies à la fonction publique, peu importe l'impact sur le moral, l'efficacité et la crédibilité de la machine gouvernementale. Les fonctionnaires étant considérés comme des adversaires, on leur ordonne de se taire et les prive de toute liberté d'initiative. Seuls les ministres peuvent s'exprimer au nom du gouvernement; or, comme ils maîtrisent généralement mal leurs dossiers, ils projettent de l'État fédéral une image injuste de profonde incompétence. On n'a jamais vu autant de mines basses dans la haute fonction publique fédérale.
Statistique Canada jouit d'une réputation enviable au pays comme à l'étranger. Voici que la méthodologie de sa plus importante enquête sera modifiée sur la base du coup de tête d'un ministre. Le grand patron de l'agence, Munir Sheikh, trouve la chose assez grave pour démissionner. La crédibilité de l'organisation pourrait être irrémédiablement entachée. Les conservateurs s'en moquent... en autant qu'on n'interroge plus les Canadiens sur le nombre de chambres à coucher que compte leur résidence.
Avant que ce gouvernement ne fasse davantage de tort à l'institution qu'est le gouvernement du Canada, les personnes intelligentes au sein du cabinet fédéral ont le devoir de se lever pour que cesse ce saccage. Sans quoi le gouvernement Harper pourrait passer à l'histoire comme l'un des plus incompétents et des plus néfastes que le pays a connus.
Le saccage conservateur
Recensement 2011
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]
[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
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