En 1964, la ville de Québec a été le théâtre d'un vif affrontement entre les forces de l'ordre (plusieurs policiers, selon les rapports officiels, étaient sous l'effet de l'alcool et frappaient à tort et à travers) et les militants indépendantistes qui s'opposaient à la visite de la reine Élizabeth II. Pour les indépendantistes, le monarque d'un pays ayant conquis et soumis le Québec ne pouvait déambuler impunément dans les rues de la Capitale de l'Amérique française. Un tel objectif visé par les ennemis d'en face constituait pour eux un affront sans nom. Le symbolisme était alors très chargé, et les indépendantistes comptaient bien ne pas rester là, les bras croisés, en laissant le champ libre à la représentante d'une monarchie aux mains rougies du sang des peuples qu'elle écrasa au cours de l'histoire. Ce que les fiers indépendantistes du Rassemblement pour l'indépendance nationale (RIN) firent en manifestant énergiquement. Et ainsi est né le Samedi de la matraque!

En 2009, les choses ont certes changé, mais pas tant que ça. La visite de la reine de 1964 n'est rien, en terme de symbolisme colonialiste, en comparaison de ce que réserve aujourd'hui aux Québécois l'organisme très fédéral qu'est la Commission des champs de bataille nationaux.

À l'été 2009, cet organisme entend organiser une vaste reconstitution de la bataille des plaines d'Abraham qui eut lieu le 13 septembre 1759. Rappelons que cette bataille a scellé le sort de l'Amérique française qui passa alors sous le joug de l'empire britannique. Pour le Québec en devenir, cela fut une catastrophe. Ce fut le début d'un long processus d'assimilation et d'exploitation conçu sciemment par des impérialistes britanniques puis canadians.

Pour toute nation normale aspirant à la pérennité et combattant un système politique qui oeuvre à son assimilation, il ne saurait être acceptable que ses adversaires organisent, au coeur même de sa capitale, d'importantes célébrations afin de commémorer les débuts de sa soumission. Tous les dignes représentants de cette nation fière se mobiliseraient afin d'empêcher qu'une telle provocation ait lieu. Le Québec est une nation fière et n'acceptera pas davantage qu'on l'humilie en célébrant le fait que les troupes de Montcalm et Vaudreuil furent vaincues par celles de Wolfe, en 1759.

De ce fait, le Réseau de résistance du Québécois (RRQ) lance un avertissement à la direction de la Commission des champs de bataille nationaux. Nous vous laissons jusqu'au 15 février 2009 pour annoncer publiquement que vous renoncez à la tenue d'une telle démonstration de propagande humiliante et provocante pour le peuple québécois. Si vous vous y refusez, sachez que les militants du RRQ s'activeront pour dénoncer très vigoureusement cet événement. Et ces mêmes militants osent espérer que toutes les autres organisations indépendantistes leur emboîteront le pas. Car si nous ne faisons rien cette fois-ci, la prochaine fois, nous pourrions bien être contraints d'assister impuissants à une reconstitution de la pendaison des Patriotes.

En 1964, les militants indépendantistes du RIN se sont dressés contre la reine d'Angleterre; en 2009, les militants du RRQ se mobiliseront pour que le fédéral ne puisse impunément rire en pleine face des Québécois en commémorant la défaite ultime des armées françaises en Amérique du Nord. Les procédés de nos ennemis ont bien sûr changé depuis le XVIIIe siècle, mais la guerre, elle, demeure. Et nous vaincrons!

Vive le Québec libre!

Réseau de résistance du Québécois