Le racisme sournois du Globe & Mail

Affaire Jan Wong et The Globe and Mail


Un lecteur a porté à mon attention le [long article d'un grand reporter du Globe & Mail, Jane Wong->2009], publié dans l'édition de samedi. Il est choqué, à juste titre. L'interprétation que cette journaliste fait du drame survenu la semaine dernière au Collègue Dawson est répugnante. Et il faut en conclure que le Globe & Mail, qui l'a publié en lui donnant beaucoup d'importance, en première page, poursuit sa campagne sournoisement raciste contre la société québécoise.
[Jane Wong est la fille du fondateur du grand restaurant chinois du boulevard Décarie, Bill Wong, et ce n'est pas la première fois qu'elle se laisse ainsi aller à des commentaires dénotant sa frustration contre la ville qu'elle a dû quitter...]
J'en ai traduit quelques extraits pour vous. La version intégrale n'est malheureusement pas disponible en ligne...
«Les Montréalais se demandent: Pourquoi nous?, écrit la journaliste. Des jeunes un peu partout au Canada sont accros aux jeux vidéo violents. D'autres, ailleurs au Canada, vivent dans des banlieues sans âme. Ailleurs, ils se sentent aliénés et adhèrent au mouvement gothique. Mais, bien qu'il y ait eu d'autres incidents violents dans des écoles, les trois qui sont survenus dans des institutions post secondaires l'ont été ici à Montréal, pas à Toronto, ni Vancouver, ni Halifax ni Calgary.
«Beaucoup de gens se disent: pourquoi cela arrive-t-il toujours au Québec?» dit Jay Bryan, chroniqueur à la Gazette de Montréal. Un incident, cela ne signifie pas grand-chose. Mais trois sur trois, cela veut dire beaucoup...»
« Les gens de l'extérieur du Québec ne réalisent pas à quel point, depuis des décennies, les batailles linguistiques ont marqué cette ville autrefois cosmopolite, poursuit Jane Wong. Cela n'a pas seulement affecté les vieilles familles anglophones, cela affecte les immigrants aussi. Il est vrai que les trois fusillades ont été le fait d'individus mentalement dérangés. Mais il est tout aussi vrai que dans les trois incidents, l'auteur de la fusillade n'était pas un pure laine [en français dans le texte], l'argot désignant un pur francophone. Ailleurs, il serait répugnant de parler de pureté de la race. Pas au Québec. »
[Jane Wong explique alors que Marc Lépine, auteur de la tuerie de Polytechnique n'était qu'à moitié pure laine. «Il était aussi à moitié Algérien, un Musulman, et son vrai nom était Gamil Gharbi»... Valery Fabrikant, qui tua quatre collègues à l'université Concordia, était d'origine russe. Et Kinveer Gill était d'origine «Indienne»...)
« On ne sait pas quand la famille de Kimveer Gill est arrivée au Canada mais le jeune a fréquenté l'école élémentaire et secondaire en anglais. L'un de ses parents devait être anglophone», en conclut Jane Wong, citant la «fameuse Loi 101».
«Certes, Lépine haïssait les femmes, Fabrikant haïssait ses collègues de l'école d'ingénieurs, et Gill haïssait tout le monde, conclut Jane Wong. Mais tous les trois avaient été marginalisés par une société qui valorise davantage les pure laine...»
Cette interprétation des événements est odieuse. Elle suggère que les tueurs avaient «une raison» de tirer sur des innocents. C'est le Québec, société distincte, avec ses politiques linguistiques, qui a attisé la haine de ces gens-là. Serions-nous donc responsables de nos malheurs? Si le tueur du collègue Dawson, d'origine ethnique, haïssait tellement les pure laine, pourquoi s'en est-il pris à une institution dont la majorité des élèves sont eux-mêmes d'origine ethnique?
Je me demande ce qu'en pensera le nouveau Commissaire aux langues officielles, Graham Fraser, lui-même ancien chroniqueur au Globe & Mail de Toronto, mais heureusement plus équilibré que Jane Wong. Et vous, qu'en pensez-vous ?


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