Conférence de Bali

Le Québec va influencer, rayonner et renforcer ses alliances

De Kyoto à Bali



Une rencontre internationale de première importance dans la lutte contre les changements climatiques s'ouvrait hier à Bali, en Indonésie. Elle durera jusqu'au 14 décembre. Cette conférence est l'occasion de discuter des suites à donner au protocole de Kyoto, c'est-à-dire après 2012. J'ai le privilège d'y représenter le gouvernement du Québec, mais aussi la fierté de porter le consensus québécois sur ce que beaucoup appellent «le défi du siècle».
La semaine dernière, l'Assemblée nationale, à l'initiative du premier ministre Charest, a adopté à l'unanimité une motion réaffirmant ce consensus québécois. Ainsi, tous les élus du Québec ont appuyé cette position sans équivoque: «Que l'Assemblée nationale exprime son désaccord quant à la position du gouvernement canadien dans le dossier des changements climatiques; qu'elle réitère son appui au protocole de Kyoto et à sa mise en oeuvre; et qu'elle affirme que le processus de négociation post-Kyoto doit se faire sous l'égide de l'ONU, doit comprendre des cibles contraignantes de réduction et de limitation des émissions de GES (gaz à effet de serre) et doit mobiliser l'ensemble des pays dans la lutte contre les changements climatiques.» À Bali, je ferai donc valoir cette position québécoise.
Le leadership du Québec
Le Québec se positionne comme un leader nord-américain dans la lutte contre le réchauffement global. Notre Plan de lutte contre les changements climatiques a été salué par plusieurs organisations environnementales.
Nous sommes devenus l'un des premiers gouvernements au monde à imposer une redevance sur le carbone. Cette redevance générera 200 millions de dollars par année qui seront injectés dans le Fonds vert et qui sont destinés à financer des projets de réduction des émissions de GES. [...] Nous avons aussi conclu en février dernier une entente avec le gouvernement fédéral au montant de 350 millions de dollars afin d'atteindre les cibles de Kyoto.
Notre engagement dans la lutte contre les changements climatiques rallie l'ensemble du gouvernement et s'exprime dans l'ensemble de nos décisions. C'est notre stratégie de développement énergétique, centrée sur les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique. C'est également notre politique québécoise du transport collectif et aussi le tout récent plan d'aide au secteur manufacturier, qui comporte la création d'un fonds de capital de risque pour soutenir le développement des technologies vertes.
L'action gouvernementale en matière de lutte contre les changements climatiques repose sur une conviction très profonde maintes fois exprimée par le premier ministre Charest: la lutte contre les changements climatiques est une nécessité sur le plan humain et une occasion de croissance sur le plan économique. Les sociétés qui sauront le mieux innover pour offrir des solutions répondant à cette nécessité transformeront ce défi en levier de prospérité.
Pressions sur le fédéral
La conférence de Bali sera l'occasion pour le Québec de faire valoir son leadership au sein du Canada et de renforcer nos alliances avec différents pays et régions qui partagent notre point de vue.
Ce sera aussi l'occasion de réitérer notre position en faveur de cibles contraignantes de réduction ou de limitation des émissions de GES qui doivent être négociées sous l'égide des Nations unies. Tous les pays doivent faire partie de la solution y compris les États-Unis et les économies émergentes comme l'Inde, la Chine et le Brésil en s'engageant à contribuer aux efforts pour la période post-Kyoto.
À cette fin, nous croyons que les pays riches doivent montrer la voie à suivre. S'il est clair que tous les grands pays émetteurs de GES devront participer à l'effort planétaire de lutte contre les changements climatiques, il est également vrai que nous nous devons de montrer l'exemple. Il faut se mettre en mouvement dès à présent et travailler à associer le reste du monde à une démarche essentielle. Le Québec entend donc exercer des pressions auprès du gouvernement fédéral à Bali afin que ce dernier collabore activement au processus de négociation sur la période post-2012, et qu'il assume le leadership qui lui revient.
En terminant, nous tenons à saluer le travail et la contribution qu'apportent les différents groupes environnementaux au débat sur les changements climatiques. Leur voix doit être considérée et nous l'avons entendue. Voilà le consensus québécois que je ferai valoir à Bali.
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Line Beauchamp, Ministre du développement durable, de l'Environnement et des Parcs
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