communiqué de presse

Le Québec ne se souvient plus!

Résultats désastreux d’une recherche sur l'enseignement de l'histoire nationale dans le réseau collégial public du Québec

Coalition pour l’histoire


Le Québec ne se souvient plus!
Résultats désastreux d’une recherche sur l'enseignement de l'histoire nationale dans le réseau collégial public du Québec
MONTRÉAL, le 24 novembre 2010 – Le président de la Fondation Lionel-Groulx, M. Claude Béland, a tenu une conférence de presse aujourd’hui pour révéler les résultats d’une étude commandée par la Fondation Lionel-Groulx sur la place de l'histoire en général et de celle du Québec en particulier dans la formation de niveau collégial.
Cette étude a été menée par deux chercheurs : M. Gilles Laporte, historien et professeur d’histoire au cégep du Vieux-Montréal, ainsi que Mme Myriam D’Arcy, candidate à la maîtrise en histoire à l’Université du Québec à Montréal. Ils ont mené leur enquête auprès de tous les cégeps et des 296 enseignants en histoire au collégial et ce, entre les mois de mai et août 2010 partout au Québec.
En 2010, l’histoire demeure le parent pauvre de l’enseignement collégial québécois. L’enseignement de l’histoire du Québec est dans un tel état de déclin que l’on peut parler sans exagération d’un quasi effacement de cette histoire dans les cégeps.
« Nous lançons un appel à l’Assemblée nationale du Québec, au gouvernement et à la ministre de l’Éducation pour qu’ils corrigent de toute urgence ce véritable désastre éducatif national, » déclare M. Claude Béland, président de la Fondation Lionel-Groulx.
Des résultats déplorables
- Parmi les douze grandes compétences censées être acquises par les étudiants à la fin de leur parcours collégial, il n’y a aucune allusion ni à la culture historique des jeunes Québécois ni à leur appartenance à une nation de langue française et de culture distincte en Amérique du Nord.
- Dans les 111 pages du descriptif du programme de sciences humaines, le mot « histoire » n’apparaît qu’à un seul endroit, en rapport avec le cours sur la civilisation occidentale et, dans les 182 pages du descriptif de la formation générale commune, le mot « Québec » n’apparaît lui aussi qu’une seule fois, en rapport avec le cours « littérature québécoise ».
- La discipline « histoire » n’est présente au niveau collégial que dans le seul programme « sciences humaines » où sont inscrits 23,7 % de l’ensemble des étudiants; aucun autre programme n’offre de cours d’histoire de sorte que plus de 75 % des jeunes Québécois terminent leurs études collégiales en n’ayant suivi aucun cours d’histoire.
- Parmi la minorité qui a accès à des cours d’histoire, la plupart des jeunes ont suivi, en 2008-2009, le cours Histoire de la civilisation occidentale; moins de 5 % ont suivi un cours d’histoire du Québec.
- La place du cours d’histoire du Québec est marginale dans la très grande majorité des établissements collégiaux. Elle occupe en moyenne 10 % de l’offre totale des cours en histoire durant la période 1995-2010 et qu’elle connait une régression certaine depuis 2005.
Un constat au-delà de Montréal
La régression de l’offre des cours en histoire du Québec n’est pas uniquement un phénomène montréalais, qui pourrait s’expliquer par la transformation des clientèles à cause de l’immigration. La marginalisation de l’histoire nationale s’observe dans toutes les régions du Québec, comme en témoignent les données présentées dans les pages du rapport.
Recommandations
Pour remédier à la situation, la Coalition pour l’histoire au Québec dont fait partie la Fondation Lionel-Groulx, convient de l’urgence de restaurer la place des études québécoises au collégial. Les membres de la Coalition en sont venus à une revendication générale qui permettrait d’apporter des correctifs :
« Nous recommandons que la formation générale commune au collégial prévoie que les élèves soient en mesure de comprendre l’histoire et les caractéristiques de la société québécoise actuelle, » dit M. Robert Comeau, porte-parole de la Coalition pour l’histoire.
« La Fondation Lionel-Groulx propose l’instauration d’un cours obligatoire d’histoire nationale dans la formation générale de tous les étudiants du réseau collégial, » rajoute M. Pierre Graveline, directeur général de la Fondation Lionel-Groulx.
À propos de la Fondation Lionel-Groulx
Créée par Lionel Groulx et héritière de sa maison, sa bibliothèque, ses archives, son œuvre intellectuelle et littéraire, la Fondation Lionel-Groulx est aussi héritière du combat qu’a mené cet homme ― en son époque et avec les convictions qui étaient les siennes ― pour défendre notre nation, l’enseignement de son histoire, sa langue et sa culture, ainsi que pour promouvoir son émancipation. C’est en poursuivant et en actualisant ce combat que la Fondation remplit son devoir de mémoire envers Lionel Groulx et accomplit sa mission.


Laissez un commentaire



6 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    25 novembre 2010

    Je pense qu'une compagne de sensibilisation à l'histoire du Québec depuis le secondaire est nécessaire pour atteindre votre objectif et réduire le pourcentage de la marginalisation. Préparer et motiver les élèves depuis le secondaire sont très essentiels pour suivre un cours obligatoire au niveau collégial et surtout de le retenir.
    La question qui se pose est la suivante: comment faire pour développer le sentiment d'appartenance de nos jeunes au Québec? Et comme vous le dites, c'est un vrai combat pour défendre la nation. N'oubliez surtout pas lors de la conception de votre cours que c'est une génération très branchés qui exigent des cours très animés et des professeurs crédibles.
    Bon projet.

  • Archives de Vigile Répondre

    25 novembre 2010

    C'est un génocide très bien planifié pas notre classe politique québécoise qui a démissionné sur tous les plans: projet de loi 115, enseignement de l'anglais aux jeunes québécois en 1ère année du primaire, cegeps en anglais, enseignement de l'histoire réduite à rien, bilinguisme valorisé et j'en passe. La devise du Québec; JE ME SOUVIENS! devrait être changée pour celle-ci: "JE SUIS AMNÉSIQUE!". Il m'a fait plaisir.
    André Gignac patriote

  • Archives de Vigile Répondre

    24 novembre 2010

    « …même au secondaire, les cours d’histoire du Québec, lorsqu’ils existent, ne valent pas tripette : allez consulter les manuels, insipides et beurrés de rectitude politique… »
    Bravo Monsieur Poulin !
    Et j’irais plus loin. Quelle histoire du Québec enseigne-t-on ? Celle de la propagande canadienne ? Il n’y a qu’à visiter les sites internet qui touchent la généalogie et l’histoire du Québec pour voir à quel point notre histoire est déviée par la propagande. Si dans les Cégeps, ce qui est enseigné ressemble à ce qui se trouve sur les sites dédiés aux Patriotes, par exemple, je pense qu’il est préférable qu’il n’y ait pas de cours d’histoire… que de voir notre histoire déviée.
    Michel Rolland

  • Raymond Poulin Répondre

    24 novembre 2010

    Dans les cours de littérature québécoise, nous devons consacrer plusieurs heures à l’histoire du Québec, sans la connaissance de laquelle il est impossible de comprendre sa littrérature, dont les premières manifestations datent d’environ 175 ans. En effet, les premiers pas de la littérature dans toute nation qui s’éveille à peine à la conscience d’elle-même sont marqués par ses combats et ses aspirations sur les plans politique, économique, social et culturel. Il va donc sans dire, mais ça va mieux en le disant, que nous devons pallier, dans la mesure de nos moyens, à l’absence de ce que vous dénoncez à juste titre. Pourquoi l’absence? parce que, même au secondaire, les cours d’histoire du Québec, lorsqu’ils existent, ne valent pas tripette : allez consulter les manuels, insipides et beurrés de rectitude politique. Puisque tous les gouvernements et les hauts fonctionnaires du ministère de l’Éducation ne sont pas des imbéciles, Il y a, sans aucun doute possible, une volonté assumée de priver les Québécois de mémoire historique sous prétexte de les ouvrir au monde : un génocide mémoriel. Nos premiers ennemis ne sont pas à Ottawa mais bien leurs valets au Québec même. Les cours d’histoire et le cours ECR: même combat, canadianisateur et multiculturaliste. Comme aurait dit Jean-Paul Desbiens: «sale oizo, celui qui salit son nid».

  • Archives de Vigile Répondre

    24 novembre 2010

    Son origine
    En concevant en 1883 les plans du Palais législatif de Québec (aujourd'hui l'Assemblée nationale), Eugène-Étienne Taché (1836-1912), architecte et sous-ministre des Terres de la Couronne, fit graver dans la pierre, sous les armes du Québec qui apparaissent au-dessus de la porte principale du parlement, la devise Je me souviens. Elle fut utilisée et désignée comme la devise du Québec durant plusieurs décennies. L'adoption en 1939 de nouvelles armoiries du Québec sur le listel desquelles elle figure, raffermit son caractère officiel.


    Façade de l'Assemblée nationale
    Photo Louise Leblanc (détail)

    Sa signification
    En l'absence de textes où Eugène-Étienne Taché expliquerait ses intentions, c'est en se plaçant dans le contexte où il a créé cette devise qu'on peut en comprendre la signification. Taché a conçu la décoration de la façade de l'hôtel du Parlement comme un rappel de l'histoire du Québec. Il en a fait un véritable Panthéon. Des bronzes y représentent les Amérindiens, les explorateurs, les missionnaires, les militaires et les administrateurs publics du Régime français, ainsi que des figures du Régime anglais, comme Wolfe, Dorchester et Elgin. D'autres éléments décoratifs évoquent des personnages ou des épisodes du passé et Taché avait prévu de l'espace pour les héros des générations à venir. La devise placée au-dessus de la porte principale résume les intentions de l'architecte : Je me souviens... de tout ce que cette façade rappelle.
    http://www.drapeau.gouv.qc.ca/devise/devise.html
    Je me souviens vraiment?
    Soldat Sanspareil
    2ème bataillon du régiment de la Sarre
    Vive le Roy!
    http://www.regimentdelasarre.ca
    http://www.tagtele.com/videos/voir/46581
    http://www.ameriquebec.net/actualites/2009/08/03-rapatriement-des-armoiries-royales-de-france.qc
    François Mitterrand
    Un peuple qui n'enseigne pas son histoire est un peuple qui perd son identité

  • Archives de Vigile Répondre

    24 novembre 2010

    Jacques Lacoursières
    ( un peuple qui ne connait son passé est un peuple amnésique)
    http://tv.uqam.ca/?v=52254
    François Mitterrand conseil des ministres 1982
    ( un peuple qui n’enseigne pas son histoire est un peuple qui perd son identité )
    Soldat Sanspareil
    2ème bataillon du régiment de la Sarre
    Vive le Roy!
    http://www.regimentdelasarre.ca
    http://www.tagtele.com/videos/voir/46581
    http://www.ameriquebec.net/actualites/2009/08/03-rapatriement-des-armoiries-royales-de-france.qc