Le Prince Charles dans la mire

L'Histoire et la culture se nourrissent de symboles. Le prince en est un.

Visite royale - Charles - Novembre 2009

C'est officiel, nous aurons la visite d'un représentant de la monarchie britannique au Québec. C'est officiel, également, il y aura de l'opposition. Je ne tenterai pas d'être objectif sur ce sujet : les symboles de la monarchie britannique m'énervent au plus haut point. Les symboles vivants encore plus.
Je ne sais pas par qui le prince est conseillé, mais visiter le Québec n'est pas vraiment une bonne idée. Déjà, plusieurs groupes semblent vouloir le lui rappeler. Certains pourront trouver anodin que le prince fasse une visite en sol canadien et il s'en trouvera aussi pour dire qu'il faut plutôt se concentrer sur les "vraies " affaires, comme l'économie...
Rappelons-nous que les symboles font aussi partie des "vraies " affaires. L'Histoire et la culture se nourrissent de symboles. Maurice Richard était bien plus qu'un joueur de hockey, il est devenu le symbole d'un peuple qui résistait. La flamme olympique est aussi un symbole, c'est pourquoi l'éteindre constitue un geste politique. La croix gammée est un symbole qui a marqué le 20e siècle; la porter est lourd de sens. L'élection d'un président noir était également symbolique.
Les symboles sont une représentation de nos valeurs et lorsqu’un peuple ne peut pas choisir les symboles qui le représentent, c'est tout simplement qu'il n'a pas le contrôle sur ses valeurs. L'allégeance à la reine que doivent prêter les parlementaires fédéraux, le gouverneur du Canada, la face de la reine sur la monnaie, les noms de rue honorant la monarchie britannique, les reconstitutions de batailles remportées par l'Angleterre, les monuments érigés à des militaires britanniques sont tous des symboles. Ces symboles n'ont pas été choisis par les Québécois. Ils nous ont été imposés. Si les Québécois étaient vraiment libres, seraient-ils assez imbéciles pour ériger un monument à un homme qui a assiégé pendant des semaines leur capital nationale comme l'a fait Wolfe?
Si quelqu'un croit encore que les symboles ne sont pas si importants, qu'il tente de s'en prendre à ceux-ci et il verra que ceux qui détiennent le pouvoir ne sont pas prêts de les laisser aller. Ce qu'ont vécu Patrick Bourgeois et Pierre Falardeau quand ils se sont battus contre la reconstitution des plaines en est un bel exemple. Alors, si les gens au pouvoir tiennent à ces symboles, c'est parce qu'ils ne doivent pas être si anodins...
Mais revenons au prince. Qui est le Prince Charles? Ce n'est pas un chef d'État, ni un homme d'affaires, ni un grand scientifique, ni une vedette sportive ou quelqu'un qui vient d'accomplir quelque chose d'extraordinaire. Le prince est un symbole sur deux pattes et il représente la monarchie britannique. Cette monarchie, a-t-on besoin de le rappeler, est celle qui nous a vaincus militairement et a tenté par tous les moyens d'annihiler le fait français en Amérique. De la déportation des Acadiens au rapport de Lord Durham en passant par les crimes de guerre du général Wolfe, y a-t-il une seule bonne raison de se mettre sur le bord de la route pour acclamer le prince de cette monarchie. Je n'en vois pas.
Par contre, il y a plein de bonnes raisons de s'en prendre, non à sa personne, mais au symbole que le prince représente. Quand un monarque fait le tour de ses colonies, il doit bien s'assurer qu'il ne rencontrera pas d'opposition. C'est exactement ce qui risque de lui arriver. Une tarte à la crème avec ça mon cher prince? Why not!
voir la liste des groupes mobilisés contre la visite du prince Charles

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Sylvain Rocheleau5 articles

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Je travaille dans les nouveaux médias depuis une dizaine d’années. Je suis fasciné par la constante évolution des technologies et surtout par l’utilisation que nous en faisons. Je blogue régulièrement sur l’utilisation des nouveaux médias dans la sphère politique et social.





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