Daniel Turp estime que la formule retenue pour la salle de l'OSM manque de transparence
Mis à l'écart de l'annonce faite la semaine dernière à l'Orchestre symphonique de Montréal (OSM), le porte-parole de l'opposition officielle en matière de culture et de communications, Daniel Turp, s'est montré très critique hier envers la formule retenue pour financer la nouvelle salle de concert. Selon lui, le processus de partenariat public-privé (PPP) est d'ores et déjà «mal parti» en raison d'un «manque flagrant de transparence».
Se faisant l'écho de son parti, Daniel Turp estime que la nouvelle salle de concert devrait plutôt être financée par des fonds entièrement publics. «La position du PQ, c'est que les investissements en matière de culture devraient se faire pour l'essentiel par le public.» Sans rejeter tout recours aux PPP, M. Turp estime que la manière dont ils sont conduits par le gouvernement Charest les discrédite complètement. «Ce qui me choque dans les PPP, c'est le manque de transparence qui vient avec. Il faut aussi se demander si l'équipement culturel va coûter plus cher ou moins cher à la fin.»
Le député de Mercier déplore qu'il ait été impossible d'obtenir des détails sur la façon dont sera menée la construction de la nouvelle salle, un projet évalué à 105 millions par le gouvernement Charest. «Ça fait des mois que j'épluche la documentation publique, que je fais des demandes d'accès à l'information, que j'interroge les gens du ministère, et je ne trouve rien. [...] La ministre doit impérativement s'engager à rendre publics les documents futurs et passés.»
Dans une lettre adressée à Mme Beauchamp, Daniel Turp réclame des précisions à propos d'une liste de points qu'ils juge «ambigus» et propices «à la confusion». Il y déplore également la lenteur avec laquelle le ministère mène ce dossier dont l'aboutissement est prévu au plus tard en 2011. On sait déjà qu'il se sera écoulé quatre ans entre l'annonce de la réévaluation du projet, en 2003, et le choix du partenaire privé, prévu pour 2007, a rappelé M. Turp.
Le député de Mercier affirme que si le PQ l'avait emporté en 2003, son projet de complexe culturel et administratif regroupant la Maison de l'OSM et la permanence des conservatoires de musique et d'art dramatique serait sur le point d'être inauguré, financé entièrement par des fonds publics. «[Le complexe] serait là, sur l'îlot Balmoral, dans trois mois. La Grande Bibliothèque est là pour prouver que cette formule peut fonctionner.»
Dans sa lettre, Daniel Turp soulève sept questions laissées en suspens. Il s'inquiète notamment du budget avancé par le gouvernement Charest. «L'énigme des 105 millions devra être résolue. Lucien Bouchard [président du conseil d'administration de l'OSM] a parlé d'un montant que le partenaire privé aura à dépenser. Mais il y a beaucoup de gens qui ne comprennent pas ce que cette somme signifie. Je suis le premier à m'interroger.»
Ces 105 millions pourraient également s'avérer une épine dans le pied du constructeur, estime M. Turp. «On dit des salles équivalentes dans le monde qu'elles ont commandé des montants beaucoup plus élevés.» Telle que proposée par le gouvernement libéral, cette salle pourrait très bien ne pas répondre à toutes les attentes, faute de fonds, a-t-il ajouté.
Le député de Mercier croit qu'il faudra de surcroît éclairer les rapports qui unissent les gens impliqués, soit la firme DCI et la compagnie Artec mais aussi le partenaire privé qui sera retenu. Les rôles qu'assumeront l'OSM mais aussi la Place des Arts (PdA) et le partenaire privé devront également être définis, de même que les responsabilités financières de chacun. «Qui va administrer la salle? L'OSM, la PDA, le partenaire privé, les trois? On n'en sait rien.»
Autre note discordante notée par M. Turp, l'absence des citoyens dans le processus. «Un tel projet mérite une consultation publique. La population du Québec a le droit d'être informée de façon plus précise sur les tenants et aboutissants de ce projet», conclut-il.
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