Le PQ a failli à la tâche

Imaginez comment peut se sentir le simple militant ?

Tribune libre - 2007

par Michel H. Dupont
_ Candidat Viger 1989
_ Ex-président PQ Viger
_ Ex-président Bloc Québécois Trois-Rivières
LE PARTI QUEBECOIS NE FERA PAS L’INDÉPENDANCE
Depuis le scrutin du 26 mars, la machine à spéculations, les rumeurs de
toutes sortes, les remises en question autour du Parti Québecois sont
reparties de plus belle.
Mais le constat qu’il faudrait faire n’est même pas entendu. Le sujet
est-il tabou? Le dernier scrutin nous a par contre pour la ième fois
ramenés à une conclusion qui saute aux yeux mais que personne n’ose admettre : le Parti Québécois ne fera pas la souveraineté et il ne peut la faire !
Cette formation politique a failli à la tâche. Près de 40 ans après sa
fondation avec comme mission d’amener le Québec à la table des nations,
après 6 gouvernements et 2 référendums, toujours pas de succès. De plus, les
stratèges du parti et ses bons penseurs n’arrivent pas à s’entendre sur la
stratégie, l’échéance, encore moins sur la faisabilité du projet d’un pays.
Imaginez comment peut se sentir le simple militant ? Celui qui depuis des
décennies donne de son temps, de son argent afin que ce parti l’amène à l’indépendance. Tant d’espoirs, de déceptions, de victoires morales vides
de sens, tant de fierté trop souvent bafouée, d’occasions perdues. Et la
direction du parti qui se réclame comme la seule ayant la légitimité de
porter le projet d’un pays, n’est pas capable de nous expliquer c’est quoi
des conditions gagnantes. Que faut-il faire pour les réaliser? Quand?
Comment? On n’est même pas capable dans ce parti d’accoucher d’une
stratégie. Et quand on adopte quelque chose qui se veut une sorte de
direction, dans le but trop souvent d’apaiser le militant revendicateur, ce
sont les formules comme « la reconnaissance de la nation » et « le
déséquilibre fiscal »; deux coquilles vides qui ne nous ont pas donné
l’indépendance mais plutôt étiré le discours encore plus.
Mais la stratégie
du Canada anglais ne serait-elle pas de gagner du temps afin que
l’épuisement, l’assimilation fassent leurs œuvres... c’était le rapport
Durham çà ! Le but de l’exercice n’est pas de chercher des coupables ou
de critiquer a posteriori, cela est trop facile et injuste; non seulement
nous devons faire un constat et il est d’importance : le Parti Québécois en 40 ans n’a pas réussi à faire l’indépendance politique du Québec. Point à la ligne. Mais peut-il le faire ? Je vous propose humblement que non, c’est impossible.
LE PARTI QUEBECOIS N’A PLUS LA CAPACITÉ DE FAIRE L’INDÉPENDANCE
Soyons généreux, présumons que cette fois-ci le Parti Québecois lors d’une
nouvelle remise en question, puisse faire le consensus sur un but, un
échéancier, une stratégie concrète et précise. Pourra-t-il réussir cette
fois-çi ? NON. Ce parti est brûlé, atrophié, trop affaibli pour être
capable d’envisager de faire le plein de souverainistes convaincus, encore
moins de convaincre une majorité de citoyens de la nécessité de faire le
pays.
L’étapisme, la stratégie référendaire, le bon gouvernement furent en
rétrospective un piège qui s’est refermé sur le parti. Les dirigeants de
l’époque étaient probablement pleins de bonnes intentions. Même le vaillant,
généreux et brillant effort de M. Jacques Parizeau n’a pas réussi. Mais
nous pouvons voir aujourd’hui, nous devons constater les effets
dévastateurs des gestes posés par les directeurs du Parti.
Alors qu’il faut unir, mobiliser, donner de l’espoir à la nation pour
faire le pays, les décisions des bonzes du Parti Québécois ont produit des
effets plutôt négatifs en plusieurs endroits. Au fil des années, les
décisions des gouvernements souverainistes ont provoqué la colère des
syndicats, des élus municipaux, des enseignants, du personnel hospitalier,
des policiers, des fonctionnaires et la liste continue… elle est longue,
trop longue.
Comme résultat c’est la faillite. En plus, les trop nombreuses
chicanes internes, luttes de pouvoir ont fait fuir plusieurs souverainistes
du parti. Il y a plusieurs milliers de séparatistes aujourd’hui qui ne
croient plus dans ce parti et son approche pour faire l’indépendance. Qui
plus est, l’attitude moralisatrice de certains dirigeants et ex-dirigeants
ne fait rien pour rassembler.
Finalement, ce parti parle de faire un pays
pour nous rassembler dans un projet unificateur et il se campe dans la
gauche de l’échiquier politique ! ERREUR! Pour faire le pays il faut unir
la gauche, la droite et le centre. Une fois le pays fait, nous nous
donnerons les gouvernements que l’on voudra.

Les souverainistes doivent avoir la lucidité de réaliser que nous avons
besoin d’un nouveau véhicule, d’une nouvelle approche pour atteindre
l’indépendance politique du Québec. Osons rassembler le peuple du Québec dans un nouveau parti!

COMMENT FAIRE L’INDÉPENDANCE ?
Premièrement, il faut rassembler tous les souverainistes; les convaincus,
les désabusés, les hésitants, avec d’autres citoyens dans un nouveau parti
qui n’aura qu’un but : l’indépendance.
Ce parti ne sera pas de droite ni de gauche, mais unificateur dans la
démarche. Il aura un programme simple: faire le pays et comment le faire.
Ce parti, en chambre, n’aura pas de ligne de partie sur les enjeux du
quotidien. Les députés voteront selon leurs conscience sur les questions de
gestions. Par contre, ils auront le devoir de proposer et d’expliquer
constamment, selon les questions débattues, que le Québec peut et doit
devenir un pays.
Une fois qu’une majorité de députés du Rassemblement du Peuple Québecois
(RPQ) sera présente à l’Assemblée Nationale ou qu’ils auront convaincu une
majorité de députés sensibles à la cause, une loi proclamant l’Assemblée
Constituante sera adoptée. Alors, des gens de toutes les couches sociales
représentant l’ensemble des intérêts des différentes composantes de notre
société écriront une Constitution qui sera soumise au peuple pour
approbation.
La question sera claire : Approuvez-vous le projet de
constitution qui vous est soumis ? Quand le peuple pourra lire le cadre
légale de notre nouveau pays, quand les citoyens sauront clairement les
mécanismes d’accession à l’indépendance inclus, quand ils verront la
structure de notre nouvel appareil gouvernemental, le peuple du Québec ne
pourra que dire OUI avec une grande majorité. Cà c’est une approche
gagnante !
Une fois la constitution adoptée, nous aurons de nouvelles élections.
Alors, le peuple se votera le gouvernement représentant ses valeurs. Ce
sera au peuple de décider que le gouvernement est de gauche, du centre ou
de la droite. Il est prétentieux de prétendre autrement. Ce processus
devrait durer un maximum d’une année durant laquelle le parti souverainiste
gouvernera en « bon père de famille » pendant cette période transitoire.
Mais avant d’en arriver là nous aurons comme tâche de parler, d’expliquer,
de convaincre, comment, pourquoi la souveraineté est nécessaire et juste
pour le Québec. Parler de souveraineté et seulement de souveraineté. Voilà
une approche gagnante!
Beaucoup reste à faire, mais rassemblons-nous peuple du Québec. Le pays
est à bâtir !
Michel H. Dupont

Candidat Viger 1989

Ex-président PQ Viger

Ex-président Bloc Québécois Trois-Rivières





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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    1 mai 2007

    Salutation citoyennes et citoyens,
    Il s'agit de savoir quel groupe indépendantiste pourrait devenir la locomotive du mouvement indépendantiste... un groupe indépendantiste qui provoquerait de la mouvance...de la réflexion, de l'action démocratique : légitime et légale. Bref, exercer un effet d'entraînement auprès des autres entités...
    Il se peut aussi qu'une action patriotique en région puisse s'étendre jusqu'à Montréal, Québec... et pas nécessairement l'inverse... L'Histoire sait nous réserver de ces surprises...

  • Archives de Vigile Répondre

    30 avril 2007

    Tout cela doit se faire, mais en dehors d'une formation politique.
    On peut bien fonder un parti, un autre, qui veut faire l'indépendance. Mais, en cours de route, ce parti peut décider autre chose. Le Parti québécois en est un exemple frappant.
    On doit regrouper les indépendantistes - et cessez l'emploi des étiquettes - dans un MOUVEMENT POUR L'INDÉPENDANCE NATIONALE. Lorsque ce mouvement sera assez fort, il exigera que le gouvernement en place procède. Je ne vois pas d'autre chemin pour arriver à l'indépendance du Québec. Bourgault serait d'accord avec moi.
    Nestor Turcotte
    Matane