Le patron de l’UPAC défend l’arrestation de Normandeau

Il réfute tout lien avec le nouveau mandat qu’il sollicite

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Printemps propice







Le patron de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) assure que l’arrestation de l’ex-ministre Nathalie Normandeau n’était pas un coup d’éclat pour forcer le gouvernement Couillard à renouveler son mandat pour 5 ans.




«C’est vraiment très mal me connaître. Je ne travaille pas comme ça», s’est défendu hier le commissaire Robert Lafrenière, qui a vu son mandat expirer le 1er avril et dont le sort pourrait être connu dès aujourd’hui, lors de la réunion du Conseil des ministres.




Pour Robert Lafrenière, le dépôt d’accusations contre l’ex-vice-première ministre, le 17 mars dernier, au moment où le budget provincial était présenté, relève davantage du hasard.




«Vous le savez, le printemps, habituellement, c’est là que ça se passe pour les grandes opérations. C’est l’agenda des enquêtes, c’est tombé cette journée-là», a-t-il fait valoir.




Hasard ou pas, ce sont sept personnes qui ont été arrêtées le 17 mars, dont l’ex-ministre et vice-président de Roche Marc-Yvan Côté, l’ex-maire de Gaspé François Roussy ainsi que l’ex-PDG de Roche Mario Martel.




Bilan positif




Dans l’incertitude face à son emploi, le commissaire Lafrenière dit qu’il «dort très bien».




«J’adore mon travail, j’adore mon équipe», a-t-il tenu à préciser, fier que son organisation ait effectué 164 arrestations au cours de ses cinq premières années d’existence.




Le commissaire Lafrenière a été interrogé dans le cadre du premier colloque annuel de son organisation, qui avait pour but de faire le point sur la lutte à la corruption au Québec.




Robert Lafrenière s’est bien abstenu de commenter le dossier du ministre Sam Hamad, qui s’est réfugié en Floride après avoir été éclaboussé par des allégations remettant en question son éthique.




«On est en vigie sur tout ce qui se passe au Québec quand on parle de corruption», s’est-il contenté de dire.



 




Inspecteur général




L’informatique dans le collimateur





Les contrats informatiques à la Ville de Montréal seront dans la mire de l’inspecteur général Denis Gallant cette année.




«Une priorité de 2016 sera l’informatique. On a embauché une spécialiste pour faire une vigie dans ces contrats-là», a affirmé Me Gallant hier, invité par l’UPAC pour faire le point sur ses activités.




Son bureau a notamment ouvert, en janvier, un dossier sur les liens entre le maire Denis Coderre et l’entreprise Cisco. Le maire a dû se défendre d’avoir privilégié Cisco après que la Ville eut lancé un appel d’offres qui semblait dirigé vers les produits de l’entreprise américaine.




En janvier 2014, il s’était fait photographier avec un logo de Cisco lors d’un voyage en Californie, dans le cadre d’une rencontre avec l’ex-député libéral Paul Zed, qui œuvrait alors pour Cisco.




Denis Gallant a également indiqué qu’il aura à l’œil plusieurs compagnies de déneigement qui se partagent les territoires grâce à la collusion, selon lui.




Le rapport annuel de l’inspecteur général doit être déposé le 18 avril.


 







Denis Gallant




«On vivait dans un monde de Bambi»





L’ex-procureur en chef de la commission Charbonneau, Denis Gallant, estime que les Québécois ont fermé les yeux pendant des années sur la corruption.




«Le problème du Québec, c’est qu’on vivait dans un monde de Bambi», a-t-il expliqué hier en référence au célèbre film de Disney, pour illustrer la naïveté qui avait cours, selon lui.




«On faisait bon enfant. Dans les années 90, on avait des permis de conduire sans photo, on s’identifiait avec un baptistaire», a-t-il donné en exemple.




«On donnait aux gens l’opportunité de frauder. On donnait des contrats publics à des gens qu’on ne vérifiait pas», a poursuivi celui qui est maintenant inspecteur général à la Ville de Montréal.


 





Politique




Le PLQ plus vulnérable à la corruption





Le Parti libéral est le parti provincial le plus vulnérable à la corruption, estime un professeur de l’Université de Montréal qui a étudié les dons faits aux partis provinciaux.




«On peut dire ce qu’on voudra, mais dans les témoignages à la commission Charbonneau, c’est le PLQ qui a été le plus éclaboussé par les allégations de corruption. Ceci est un fait objectif», a affirmé hier le professeur Denis Saint-Martin, qui avait été invité par l’UPAC hier pour dresser un portrait de la lutte à la corruption.




«Les entreprises donnent toujours plus aux libéraux. Même quand le PQ est au pouvoir, comme ce fut le cas jusqu’en 2003, il ne reçoit rien de comparable à ce que les libéraux reçoivent quand ils sont au gouvernement», a-t-il ajouté.




Selon lui, cela s’explique parce que le PLQ représente la stabilité économique et politique, contrairement au Parti québécois qui est ouvertement souverainiste.




«[Pour les entreprises], c’est le meilleur cheval sur lequel placer son pari», a estimé le professeur Saint-Martin.






 




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