Crise sociale au Québec

Le grand dérapage de Jean Charest

Attention à la casse !

Chronique de Richard Le Hir

Incroyable ce qu’une manifestation peut révéler sur l’État d’une société ! Celle d’hier en avait long à nous dire. Sur son identité. Sur sa détermination. Sur le leadership de Jean Charest. Sur ce que pense la population de la loi 78. Sur son attachement à certaines valeurs. Sur ce que pense la police du rôle qu’on lui fait jouer. Il suffisait d’écouter et d’observer.
Tout d’abord, jamais le clivage franco/anglo n’a-il été aussi clair. À de très rares exceptions, cette manifestation qualifiée de « monstre » par certains médias pourtant habitués à minimiser l’importance de ce genre d’événements était massivement une manifestation francophone, sans rentrer dans la distinction oiseuse des « de souche » et de ceux qui ne le sont pas.

Il ne s’agit plus de « deux solitudes », mais de deux mondes totalement étrangers l’un à l’autre. C’est vrai sur le plan linguistique et identitaire, mais c’est également vrai sur le plan des valeurs de société. Les valeurs auxquelles adhèrent une majorité de francophones ne sont pas les valeurs auxquelles adhèrent une majorité d’anglophones, et c’est une réalité qui va être de plus en plus difficile à gérer au fur et à mesure que la crise va s’amplifier.
Car n’en déplaise aux plaideurs de la bonne entente, elle va s’amplifier, sous les coups de boutoir de la crise mondiale. À en mesurer les contours, on voit bien que rien ne pourra y résister, et ce ne sont certainement pas les appels au calme et à la raison (la leur, évidemment, tant la raison du plus fort est toujours la meilleure) de nos élites compromises qui risquent d’être suivis.

Bien au contraire, ils contribuent à l’heure actuelle à attiser le feu, et si ces gens-là avaient le moindrement conscience d’à quel point ce peut être le cas, ils se tairaient sur le champ. Trop occupés à jouir de leur place « enviable », dans la société, ils ne mesurent pas le discrédit dans lequel ils sont tombés et le mépris dans lequel on les tient. Ils prennent tellement de place, ils monopolisent tellement de pouvoir et de biens, qu’ils en sont venus à se croire majoritaires et tout-puissants.

La détermination de la foule monstre qui est descendue dans les rues de Montréal hier illustre à la perfection l’ampleur de ce phénomène. Deux cent cinquante mille personnes ont choisi de défier la loi, non pas le soir, non pas un jour de congé, mais pendant les heures ouvrables, et elles l’ont fait de façon très majoritairement pacifique.
Ce défi à la loi, c’est un défi à cet ordre-là, l’ordre des profiteurs et des magouilleurs. On m’a autrefois appris que la loi était censée être l’expression de la volonté collective. La loi 78 n’est tellement pas l’expression de la conscience collective que 250 000 personnes à Montréal ont choisi de la défier, et ce chiffre ne comprend pas le nombre des manifestants en région (on a même manifesté à Sept-Îles hier !).
Et il fallait voir les manifestants... Des jeunes, bien sûr, mais aussi des parents avec leurs enfants, des grands-parents, des masqués, des tout-nus, révulsés devant le comportement du pouvoir. Même le Syndicat des croupiers du Casino de Montréal était du nombre. Je n’ai jamais senti au Québec une telle indignation, infiniment plus forte que celle qu’on avait ressentie pendant la crise d’octobre 1970.
En effet, il y avait en octobre 1970 un sentiment de soumission à l’ordre établi qui était totalement imperceptible hier. La manifestation d’hier était une manifestation de gens fiers et libres qui envoyaient un bras d’honneur au pouvoir, et le pouvoir, tous les pouvoirs, ont intérêt à comprendre vite le message, car hier, le peuple s’est aussi envoyé à lui-même un message, un message de force et de fierté, et il en a été ravi.
Avis à ceux qui le croyaient soumis et né pour un petit pain, ils se préparent de méchantes surprises.
***
Ce qui nous ramène à Jean Charest.
Je m’étonne tous les jours de sa capacité à supporter la détestation dont il est l’objet. On a beau aimer la politique et le pouvoir et avoir la couenne épaisse, il doit y avoir une limite à la capacité d’encaisser. Mais peut-être l’a-t-il déjà atteinte. Des sources proches le disent sous médication pour régulariser son humeur.
C’est le genre d’information qu’on ne rapporte généralement pas par respect de la vie privée, sauf lorsqu’il devient évident que le bon fonctionnement de l’État risque d’en souffrir, et les signes commencent à s’accumuler que c’est en effet le cas.
On ne peut pas supporter aussi longtemps une pression aussi intense que celle à laquelle il est soumis (avec autant de scandales et d’enquêtes) sans que cela ne produise d’effets dont le pire surviendra lorsque toute cette pression tombera. Mais alors, ce sera le problème de Jean Charest et des siens, une affaire strictement privée.
En attendant, Jean Charest est une bombe ambulante qui menace la sécurité du Québec et des Québécois, et son entourage et son parti rendraient un grand service à la nation en l’invitant à céder sa place, d’autant plus que son insistance à demeurer en poste alimente les pires soupçons.
Est-ce à cette situation qu’il faut attribuer le cafouillage qui marque son action et celle de son gouvernement depuis déjà un bon moment ? Chose certaine, dans une crise comme celle que nous traversons, c’est une préoccupation de trop.
La Presse nous apprend aujourd’hui que la loi 78 telle qu’adoptée serait une version « lite » de celle qui avait d’abord été envisagée. Autrement dit, il faudrait presque remercier le gouvernement de s’en être tenu à cela, car il aurait fait preuve de « retenue » dans les circonstances ! Nous serions donc des ingrats, incapables d’apprécier les efforts de modération du gouvernement. C’est vraiment rire du monde !
Quand on voit le nombre de juristes qui se sont proposés pour contester la légalité de cette loi, on comprend rapidement qu’elle ne tient qu’à un fil, soit la présomption de validité constitutionnelle dont jouit tout texte de loi tant qu’il n’a pas été soumis à l’épreuve des tribunaux.
Selon Me Julius Grey, l’un des avocats les plus réputés au pays en droit constitutionnel, « la Loi 78 ne tiendra pas la route devant les tribunaux », et c’est « une loi digne de Duplessis ». Selon Julius Grey, il «n’y a pas de doute» que la loi 78 contrevient à la Charte des droits et libertés car elle brimerait « la liberté d’expression et le droit d’association ».
Ceux qui, sans aucune formation juridique, sans même connaître les principes et les règles d’interprétation, se sont empressés de soutenir cette loi sans avoir la moindre idée de ce dont ils parlaient vont devoir se mordre la langue.
Et vu que nous parlons de droits et libertés et qu’il ne faut tout de même pas perdre de vue les griefs des étudiants, j’aimerais porter à votre attention un article de notre Charte des droits et libertés qui stipule ce qui suit :

CHAPITRE IV
DROITS ÉCONOMIQUES ET SOCIAUX
40. Toute personne a droit, dans la mesure et suivant les normes prévues par la loi, à l'instruction publique gratuite.

Bien entendu, on me rétorquera que la formation universitaire, ce n’est pas l’instruction publique, mais cet article établit bel et bien le principe de la gratuité de l’enseignement. Alors, il incombait donc au gouvernement Charest d’expliquer clairement à toute la population pourquoi la formation universitaire ne devrait pas être couverte par cet article, quitte à en modifier le libellé pour que les choses soient plus claires.
On devine tout de suite pourquoi M. Charest n’a pas voulu aborder le débat de cette façon. Un gouvernement libéral comme le sien ne touche pas au texte de la Charte des libertés, mais pour la miner par en-dessous, ça c’est une autre affaire. Et aujourd’hui, de toute façon, il est coincé.
La Loi 78 enfreint clairement la Charte des droits et libertés, et il se retrouve à tenter de justifier exactement ce que tente de justifier Vladimir Poutine en Russie ces jours-ci, à la différence près que la Russie n’a pas les mêmes traditions démocratiques que le Québec, et que ce qui peut se comprendre en Russie est indéfendable ici.
Du coup, Charest vient de décerner un « brevet démocratique » à Poutine !
La multiplications des cas où il se trouve en contradiction avec lui-même est justement un des signes avant-coureurs de l’effondrement d’un système.
Mais pour en revenir à la gratuité de l’éducation et à la formation universitaire, je notais justement il y a quelques jours la nouvelle de l’élection dans la plus grosse des provinces allemandes d’un gouvernement qui s’était engagé à introduire la gratuité des études jusqu’à l’université. Y a-t-il quelque chose que les Allemands auraient compris qui échappe à Jean Charest ?
Et le premier imbécile qui viendrait me dire que nous sommes plus endettés que les Allemands mériterait d’être fusillé. Voir en effet ce tableau sur la dette totale des pays en proportion de leur PIB.
Chaque pays fait ses choix sur la façon de répartir l’endettement. Certains font assumer un plus gros fardeau à leurs citoyens, mais c’est l’endettement total qui révèle l’état de l’économie d’un pays.

Même si ces chiffres datent pour la plupart de 2009, nous savons que la performance économique du Canada n’a pas été plus mauvaise que celle des pays européens depuis lors, et que les écarts ont probablement peu varié.
***
Je m’en voudrais de terminer ce texte sans évoquer le cas de la police. S’il y a eu quelques bavures assez spectaculaires pour faire le tour de la planète, il faut tout de même reconnaître que le gouvernement la place dans une bien vilaine position. Elle est tenue de faire respecter un ordre de moins en moins respectable, et la réaction des manifestants d’hier nous donne toute la mesure de son embarras. Le fait est qu’elle n’a appliqué ni la Loi 78 ni le règlement sur l’interdiction du port d’un masque dans une manifestation.

Le message que la police se trouve donc à envoyer aux gouvernements est le suivant : « Ne nous demandez pas de faire votre sale besogne à votre place ». Les policiers aussi ont des familles, des enfants, des amis, et... des opinions.
Si j’étais au gouvernement, c’est sans doute ce dernier point qui m’inquièterait le plus. Comme je le signalais il y a quelques jours dans un article précédent, un policier a parfois le devoir de désobéir à un ordre « mal fondé », comme l’a conclu le Comité de déontologie policière du Québec dans l’affaire C.D.P. c. Coallier et Le Royer, 2 mai 2005. Plus les jours vont passer, et plus les policiers vont s’interroger.


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22 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    27 mai 2012

    J'étais à la manifestation du 22 mai. Il y avait plusieurs anglophones partout autour de moi. Il y avait aussi plusieurs pancartes en anglais. Pas autant qu'en français, mais quand-même assez pour les remarquer. Des slogans contre la hausse des frais de scolarité et contre la loi 78 pour la plupart.
    Lorsque nous sommes passés devant l'université McGill, plusieurs étudiants nous saluaient ou applaudissaient, oserais-je dire, nous supportaient.
    Pour moi le clivage franco/anglo n'était pas si clair. Au contraire, je me suis senti plus proche et solidaire. Je crois qu'affirmer que les franco et anglo ne partagent pas les mêmes valeurs suite à cette manifestation est un acte maladroit ou de mauvaise foi.
    Cette stratégie de clivage, de polarisation est exactement celle qui cause la chûte du parti libéral actuellement et qui le discrédite. Pour gagner son indépendance, je crois que le Québec devra convaincre et séduire tout le monde, anglo ou franco, de la force d'un Québec indépendant.
    Pour finir, je voudrais dire que les valeurs de partage, d'égalité et de liberté sont universelles. Elles n'ont pas de couleur et résonnent dans toutes les langues.

  • Archives de Vigile Répondre

    26 mai 2012

    Ha quelle situation de merde.Je lisais une remarque d'un lecteur sur le site de la SRC qui nous rappelait qu'il n'y a pas si longtemps,un membre du PLQ en assemblée générale avait déposé une proposition demandant à ce que soit institué une commission d'enquête publique sur la corruption dans le monde de la construction et il n'a trouvé aucun secondeur à sa proposition!
    Ce sont des points comme celui-là et la loi 78 qui m'ont fait signer la pétition pour que toute cette gagne de bandits à cravates débarrasse le plancher au plus chrisse.
    La seule bonne nouvelle,c'est que la CAQ a du laisser tomber son masque plus vite que prévu en appuyant la scandaleuse loi 78.
    Soumettre la population à un état policier et l'interdire de manifester librement son désaccord est une honte pour notre démocratie.
    Justement,parlant des policiers ayant des familles, des enfants, des amis, et... des opinions,au début du video plus bas,ceux-ci se font interpeller vertement(en anglais,CUTV) par un manifestant à ce sujet,celui-ci reliant même la situation au Québec au début du régime nazi fin des années 30.Le film ne nous dit pas s'il est toujours en vie...
    Non à l'État policier au Québec
    http://www.youtube.com/watch?v=ivDFsX9L6Yg

  • Hugo Girard Répondre

    26 mai 2012

    J'aimerais que l'on songe là-dessus:
    Le parti de Jean Charest, fait un affront à notre pseudo démocratie. Alors, qu'est-ce que l'on cite pour notre protection: la fameuse charte canadienne. Pour nous sauver, la CHARTE CANADIENNE! Sacrement! Nous, indépendantiste, n'allons tout de même pas se référer à la charte canadienne pour nous protéger! De quoi le mouvement indépendantiste à l'air lorsque du même souffle, il décrit une loi du gouvernement Charest, et pour se justifier cite la charte canadienne? Je comprend, c'est le premier réflexe que moi-même j'ai eu mais, référons-nous donc à des charte de droit fondamentaux internationaux où bien à notre plus stricte morale.
    Aussi, faisons attention de lire l'actualité au premier degré. Attention de s’exciter au point de perdre notre sens critique et sous-estimer l'intelligence de notre ennemi.
    Imaginer "sa Majesté", à travers la cours suprême, sauver le pauvre peuple québeçois d'un gouvernement provincial autoritaire; ne serait-ce pas là le pire scénario pour notre cause première: l'indépendance du Québec! Ne serais-ce pas la pire duperie?
    Assumons-nous et dans la lutte, armons-nous de patience car notre adversaire en est un des plus redoutable et des plus astucieux!!!
    J'appelle à la plus grande prudence car j'ai peur pour notre peuple.
    Hugo Girard

  • Marie-Hélène Morot-Sir Répondre

    25 mai 2012

    Au temps de la Nouvelle France les Français avec leur tempérament frondeur et enthousiaste ne s’en laissaient pas conter en effet, comme nous le rappelle Madame Marie-Mance Vallée, par les lois, les décrets ou les ordonnances.. C'est ainsi que Colbert avait tenté de donner des instructions aux gouverneurs de la Nouvelle France “ Il ne faut pas s’agrandir comme dans le passé...” ce qui avait entraîné le gouverneur Pierre d’Argenson à confisquer toutes les pelleteries ramenées par Pierre Radisson et son beau-frère Médard Chouard des Groseilliers, en 1668, et les soixante canots qui les transportaient, accompagnés de trois cents Algonquins. Les deux beaux-frères avaient été les premiers visiteurs du Minnesota, en remontant par la rivière Outaouais et le lac Nipissing.. ils avaient pu parvenir jusqu’à la baie des Puants. Cette expédition avait été en effet, entreprise sans autorisation en vertu de ces instructions de Colbert...
    Le roi Louis XIV continuera à ordonner de ne plus partir en exploration, mais “voyant à quel point les Français ne se souciaient pas d’y souscrire, tous ces coureurs des bois et ces explorateurs n’en faisant qu’à leur tête, n’obéissant jamais aux règlements de la Nouvelle France” il fit paraître une ordonnance royale le 15 avril 1676 “interdisant formellement à quiconque d’aller à la traite des pelleteries dans les habitats des Indiens et de poursuivre toute sorte d’exploration..”
    Cette ordonnance royale ne changera rien à rien, nous pouvons observer qu’avec l’assentiment de Louis de Buade comte de Frontenac, Daniel Greysolon Sieur de Dubut part en 1678 convaincre les Sauteux, les Sioux et les tribus qui dominent tout le lac Supérieur de ne pas vendre leurs fourrures aux Anglais.. les exemples ne manquent pas, les raisons sont nombreuses que ce soit pour le commerce ou pour les explorations.. Ainsi nous voyons Cavelier de la Salle, qui après avoir érigé des forts militaires en 1679 comme à Fort Niagara, partira sur le Mississipi fonder la grande Louisiane.. et tant d'autres certes bien moins connus, continueront heureusement à œuvrer pour agrandir Nouvelle France ou lui apporter la prospérité grâce au commerce des fourrures.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 mai 2012

    Je m’étonne tous les jours de sa capacité à supporter la détestation dont il est l’objet. On a beau aimer la politique et le pouvoir et avoir la couenne épaisse, il doit y avoir une limite à la capacité d’encaisser. Mais peut-être l’a-t-il déjà atteinte. Des sources proches le disent sous médication pour régulariser son humeur.
    Le pire c'est que Charest se croit aduler a la folie par une grande partie du peuple qu'il fait gazer et bastonner.
    Mais je vois que vous porter le carré rouge madame Marois?
    Que vous êtes violente.
    Si ce n'était de la mauvaise presse que cela donnerais a notre roi soleil libéral qu'est devenu Charest et il ne peut plus se le permettre ,nul doute que le grand air de Sagard ou quelque jours a Versaille en Québec lui ferait le plus grand bien ..traiter aux petits oignons et bichonner par l'entourage de mononcle Paul Desmarais sous l'oeuil amusé de l'humoriste Rozon devenu son triste fou du roi .
    Je souris a entendre Charest rempli de suffisance quand il se présente en parlant de lui même : Moi Jean Charest
    Charest tu est vraiment parfait dans ton role loufoque de roi soleil de papier macher .
    Le peuple n'as vraiment plus envie de rire de tes farces plattes.
    Maintenant... DÉGAGE s'il te plait.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 mai 2012

    À c5gi:
    M. Le Hir ne dit pas que francos et anglos "s'opposent" mais que la manif a mis en lumière l'absence spectaculaire des anglos.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 mai 2012

    Je suis parfaitement d’accord avec monsieur Le Hir dans l’ensemble. J’aimerais toutefois ajouter quelque chose au sujet du travail des policiers: on se dit bien qu’ils ont une opinion et ne vont pas (espérons le, bien que jusqu’à maintenant ce n’est pas si certains…) se soumettre à n’importe quel "ordre", ou appliquer toutes loi, et tout cela est déjà aller trop loin, mais, aussi, les chefs de police ont pu faire seulement preuve de jugement: que pouvaient-ils faire face à cette masse de plus de 250 000 personnes, pacifiques, mais en colère et à cran, parmi laquelle il se trouvait des gens âgés et des enfants, et surement aussi des extrémiste; cocktail explosif. Et puis une telle mobilisation ne se réprime pas, du moins, pas sans l’armée… Alors pour ce qui est du message que cela envois au fouvernement (Ha! je laisserai ici cette faute de frappe), ce n’est pas aussi simple, pourraient-ils seulement avoir évité de mettre le feu à la poudrière sur laquelle nous sommes assis? Avant l’heure… Voyez ce qu’il se passe le soir lorsque les manifestations virent à l’émeute: face à de plus petits nombres, tous les moyens sont employés pour la répression, contrairement à ce qui s’est passé au grand jour mardi (le 22 mai)… et autre fait à noter en passant: comme cela arrange bien les forces de l’ordre que des casseurs légitiment leur intervention.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 mai 2012

    Moi je crois que Charest sait très bien où il s'en va.
    avec les amendes salées, il espère découragé les étudiants et le grand public à encourager les étudiants en manifestant.
    Les policiers peuvent utiliser la loi 78 mais ils en plus ils ont une panoplie de moyens et de règlements qu'ils peuvent employer. Ils peuvent invoquer que les étudiants nuisent à la circulation, qu'ils font du tapage nocture, qu'ils participent à une manifestation illégale ou toutes ces réponses à la fois.
    Les amendes et les récidives vont certainement décourager le plus brave des manifestant.
    CHarest espère que le nombre va diminuer au point où les manifestants deviennent marginaux.
    Si j'étais un leader étudiant, je changerais de tactiques car ceux-ci s'en vont directement dans le mur. La Courchesne n'est là que pour gagner du temps pour le gouvernement en attendant que la loi fasse son effet. C'est pour cela que Beauchamp est partie. Elle n'était certainement pas d'accord d'agir malhonnêtement en faisant semblant de négocier et en menant en bateau les étudiants. Elle avait certainement peur des conséquences d'agir de mauvaise foi.
    Les étudiants sont pris de tous les côtés, en ne manifestant que moins que 50 à la fois, ils seront mis à l'amende pour troubler la circulation ou bien de faire trop de bruit.
    La supposée négociation prévue ne mènera à rien, je vous le prédis car le mouvement va se refroidir à cause des amendes.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 mai 2012

    Article intéressant comme toujours. Petite remarque toutefois sur la tentation de faire des comparaisons faciles. J'imagine que la comparaison avec Poutine n'est pas donnée à titre d'analyse de la situation en Russie, mais dans un simple but de faire image, prenant pour point de départ la façon habituelle qu'a la presse occidentale mainstream de dénigrer sans nuance le chef du Kremlin.
    GV

  • Archives de Vigile Répondre

    24 mai 2012

    John James est coincé, donc dangereux comme chien enragé.
    Nous nous entendons ici (Alain D, SSauvé, Jos Guy, etc.) pour recommander la prudence dans nos réponses à ses provocations. Gabriel semble matelassé et il réagit en Patriote. Mais il nous faut l'entourer pour qu'il ne finisse pas comme Chevalier de Lorimier ou les ados romantiques de '70. Et la trouvaille semble être d'utiliser la méthode des caceroleros du Chili et d'Argentine. Non pas que notre oppression soit rendue au même point que ces peuples... mais vaut mieux ouvrir l'oeil.
    La résistance civile pacifique, dont Charest n'avait pas entendu parler avant d'apprendre le mot "grotesque", c'est la réponse, parfois martyre mais atténuée par la multitude, des groupes astreints à la vindicte d'un tyran immoral. Alors s'asseoir devant les matraques, c'est dangereux. Et douloureux. Par contre casser les oreilles aux durs de la feuille, ça fait voir la cause de par le monde parce que la méthode a fait ses preuves depuis des décennies.
    Le gars aurait l'air fou d'appeler les robots d'Ottawa sous prétexte d'insurrection appréhendée! En attendant, observons le guet-apens que prépare Courchesne à la population montante du Québec. Le cas échéant: Un million de cacerolles dehors

  • Stéphane Sauvé Répondre

    24 mai 2012

    A lire et relire le commentaire de Alain D. :
    Et la Loi 78 qui a pour but de remporter des élections en créant de la violence pour redorer leur image est l’une de ses Lois qui soulève le peuple. Peut-être que John James et ses sbires ont fait une erreur, mais mon instinct me dis que cette Loi Matraque n’a pas encore révélé son vrai pouvoir.
    Monsieur Le Hir, prière d'en prendre bonne note. Desmarais a comme ami Georges Bush et père, Sarkozi...et Charest.
    Nous devons jouer de finesse avec le ptit frisé et ses complices. Il a la les juges, la police, l'armée et l'establishment de son côté, rappelez-vous...
    Enfin, ce n'était qu'une question de temps pour que la police écoute le grand patron...près de 700 arrestations à la manifestation du 22 mai...question de financer le surtemps des policiers, et ce n'est qu'un début. http://www.ledevoir.com/societe/education/350789/manifestations-etudiantes-pres-de-650-arrestations
    Il est donc temps de faire pression sur Charest MAIS AUSSI SUR DESMARAIS, trop longtemps caché derrière les murs cloutés de Power Corp. Comment ? En se rendant à Sagard à son Chateau. Et au Chalet de Charest à North Hatley et à sa résidence officielle à Québec, ....Nous devons viser la tête de l'empire. Vous avez très bien commencé avec votre livre.
    Enfin, question d'en finir avec cette insolence du Parti libéral, le temps est maintenant venu de passer des rues de Montréal aux maisons des 62 députés (?) libéraux (nous épargnerons Pierre Paradis qui a eu la décense de s'abstenir du vote pour cette loi scélérate). Avec casseroles et sifflets comme accessoire, les citoyens du Québec signifieront à ces députés que le temps est venu pour eux de tirer leur révérence...faute de quoi, ce sont les plumes et le goudron qui les attendent Il est temps que leurs enfants sachent ce que font leur père ou leur mère à la nation Québécoise.
    Agissons tout en gardant en tête que la violence nous désservira. Charest n'attends que cela.
    Note: Et pour tous ceux qui veulent entendre un cri du coeur (et de la tête)...prière d'écouter Gaetan Maudit: http://www.youtube.com/watch?v=OXx7-eUP84I&feature=youtu.be

  • Archives de Vigile Répondre

    24 mai 2012

    Le problème, c'est que le rôle d'un gouvernement est de veiller au bien commun et c'est clair que ce n'est pas ce que fait le gouvernement de Jean Charest (et ce n'est pas ce que fait le gouvernement Harper non plus).
    Dans ce contexte, c'est à dire la réalité qui fait que nos gouvernements servent des intérêts particuliers et non le bien commun, il s'ensuit non seulement une perte de confiance chez la population, mais aussi une perte de légitimité chez ceux qui gouvernent.
    Finalement, c'est l'autorité morale du gouvernement qui est minée de la sorte.
    Un récent rapport de l'ONU mentionne que deux millions de Canadiens vivent l'insécurité alimentaire dont des centaines de milliers de Québécois.
    http://www.radio-canada.ca/regions/manitoba/2012/05/16/002-bilan-preliminaire-rapporteur-onu-visite-canada.shtml
    Un tel bilan démontre que le bien commun n'est pas le but visé par nos gouvernements, ce qui ne peut que créer un mur de méfiance entre gouvernants et gouvernés.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 mai 2012

    Merci encore une fois Monsieur Le Hir pour ce texte.
    Merci pour le passage sur la médication possible. Ça fait des semaines que j'en parle dans mes propres textes. Les pillules pour les humeurs et les bêta-bloquants doivent faire fureur chez les ministres libéraux en ce moment.
    J'INVITE TOUS LES CITOYENS à penser à un BOYCOTT TOTAL des Grand-Prix et festivals, comme le festival JUSTE POUR FRIRE, là ou la JOKE plate est Reine !
    Pensez tous à écrire partout ou vous le pourrez pour dire aux touristes étrangers de ne pas venir ici, car la police est dangereuse. On a qu'à penser aux terrasses de la rue St-Denis, nettoyées à coups de batons et de poivre de cayenne sur les clients.
    Ce n'est qu'un début !
    Sortez vos chaudrons.
    Jour après jour, jusqu'au départ de ce parti Libéral inc.

  • Francis Déry Répondre

    24 mai 2012

    Si un million de Québécois recevraient des contraventions suite à leur participation aux manifestations, ce serait déjà un coup dur pour la crédibilité de l'autorité de l'État.
    Si ce même million de Québécois se mettraient à contester leur contraventions au nom de la Charte des Droits et Libertés, alors ce serait un cauchemar administratif pour les tribunaux. Peut-être que j'exagère avec le chiffre d'un million. Alors 100000 Québécois ?
    La question de fond est combien de manifestants contestataires faut-il pour étouffer le système judiciaire sous le poids des procédures ?
    Une fois étouffée, l'État n'a plus ses muscles pour contrôler le peuple. Il est discrédité. La Police pourrait simplement laisser tomber le contrôle de foules pour simplement rechercher les casseurs.
    Et si Charest refuse de démissioner, alors il finira comme Bourguiba. Exil ou la taule. Il ne mérite même pas de pension de premier ministre.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 mai 2012

    Lors de cette marche du 22 mai, je me suis sentie très fière de NOUS. À tel point que des bribes de notre Histoire sont remontées à ma mémoire. Je les partage avec vous.
    Au temps de la Nouvelle-France,
    - l'intendant Hocquart ne disait-il pas que « les colons français étaient naturellement indociles. »
    - les administrateurs de la colonie ne disaient-ils pas que « les colons avaient une conception scandaleuse de la liberté. »
    - les administrateurs de la colonie suppliaient le Roy de ne plus envoyer de chevaux en si grand nombre « parce que les colons s'achètent des chevaux, ne veulent plus marcher; ils se prennent pour des seigneurs. »
    - un gouverneur avait émis une Ordonnance qui empêchait les colons de chasser à plus de quelques lieues de Québec et d'Hochelaga. Que faisaient-ils de ces ordonnances ? Ils allumaient des feux pour préparer les repas.
    - Louis XIV lui-même dans une Ordonnance a voulu forcer les hommes à se marier. Qu'ont fait les colons ? Ils se sont poussés (enfuis) dans les bois et ont vécu avec des Indiennes, à la mode du pays. D'où le peuple métis.
    - Ne savons-nous pas que les Yankees nous craignaient comme la peste ? En effet, les Anglais gardaient des chiens qui les avertissaient de la venue de Français et d'Indiens. Que faisaient les Français et leurs alliés ? Ils s'en emparaient, les mangeaient et ensuite attaquaient les Yankees. (source familiale)

  • Archives de Vigile Répondre

    23 mai 2012

    Ce que je trouve particulièrement odieux c`est le comportement et l'attitude de Charest a l'endroit des représentants des étudiants .
    Jean Charest refuse de les saluer ,de leur parler ou simplement leur donner une poignée de mains lorsqu'il les croise au parlement.
    A l'évidence Charest refuse d'être le premier ministre de tout les Québécois.
    C'est en plus de la violence physique intolérable qu'il leur fait subir ,la violence psychologique qu'il entretient mimucieusement a l'égard de leur représentants en les ignorants comme du poisson pourri .
    Charest qui n'hésite pas cependant une seconde a se précipiter pour donner une poignée de main avec le sourire au lèvre a un homme qui administre actuelement un gouvernement privé a Sagard .
    Et cet homme c'est nul autre que Paul Desmarais qui recoit a tour de role et convoque a Sagard tout ceux qui gravitent dans l'entourage de Charest ainsi que les hauts fonctionnaires de l'état Québécois comme Sabia .
    A ces centainnes de milliers de jeunes que Charest lave de son crachat et qui sont l'avenir de notre national.
    A ces centainnes de milliers de jeunes que Charest as humilier avec ses moqueries de chef de clan durant sa grande messe du clan nord célébrer sonolenellement par Charest au palais des congrès devant un parterre de patroneux véreux ,de collecteurs de fond du parti ,de la famiglia libéral ,je dit gardez la tête haute devant celui qui vous méprisez et ignore vos revendications légitimes .
    Jean Charest ne vas pas a la cheville de votre courage et de vos idéaux de liberté .


  • Claude Girard Répondre

    23 mai 2012

    J'aime beaucoup ce que vous écrivez mais j'ai un peu de difficulté à saisir ce que vous voulez dire lorsque que vous prétendez que encore une fois, les francos et les anglos s'opposent en ce moment. J'ai participé à quelques événements et je vois au contraire beaucoup de jeunes anglophones qui manifestent contre le gouvernement Charest. Surtout de Concordia, peut-être, mais que dire également du travail extraordinaire réalisé par CUTV. Ils sont suivis partout dans le monde grâce à Internet. Et si les jeunes avaient compris que anglos comme francos, nous sommes tous Québécois? Quelle jeunesse qui enfin montre la voie aux vieux croutons jadis réformistes mais désormais conformistes que nous sommes devenus?
    Claude G. 55 ans qui aimerait avoir encore l'énergie de 20. Heureusement, j'ai deux filles étudiantes et engagées.

  • Jos Guy Répondre

    23 mai 2012

    "mon instinct me dis que cette Loi Matraque n’a pas
    encore révélé son vrai pouvoir. Ils savaient comment elle serait reçue
    par le peuple, ils l’ont savamment CALCULÉ. Il y’a autre chose derrière
    tout ça, c’est cela qui fais peur ! Alors chers amis méfiez-vous,
    pas de violence, JJC et les policiers n’attendent que ça !"
    En effet.
    La phase suivante c'est l'insurrection appréhendée.
    John James Charest va le faire.
    C'est là que le "fun" va commencer.

  • Archives de Vigile Répondre

    23 mai 2012

    D'accord avec Alain D: surtout ne pas répondre aux provocs en masse puisque c'est le plan, d'imputer à la jeunesse la "violence à laquelle ne peut céder le garnement". Facile d'observer que quand la police se retire un temps, pour reprendre son souffle, aucune violence ne survient.
    Quant à l'unilinguisme de cette lutte, il s'explique:
    McGill, fondée en 1821, existait déjà quand nous luttions contre l'Empire pour nous faire reconnaître par les 92 requêtes de Papineau. Eux, ils devenaient déjà businessmen pour nous utiliser comme bras dans les chantiers, les mines et les usines! Y avons-nous cultivé l'intérêt pour les études supérieures? La Révolution tranquille qui aurait dû nous faire rattraper ce retard, s'est avortée sous la peur des assimilés mondialisés. McGill n'a jamais cessé de croître, devenant une des plus prestigieuses au monde, grâce, en partie au déséquilibre du financement que nous lui payons, nous, sous diplômés, en partie par leur faute... De là, la justification de l'éducation gratuite, pour que des parents gagne-petit ne retiennent plus leurs jeunes "àà shop".
    De Westmount, comment oseraient-ils descendre dans la rue avec nous??? Ils fondraient au premier micro qu'on leur présenterait!

  • Luc Archambault Répondre

    23 mai 2012

    « Tout d’abord, jamais le clivage franco/anglo n’a-il été aussi clair. »
    OUI et NON...
    CUTVmontréal.ca (Concordia University Television) prend fait et cause CONTRE la PRIVATISATION FORCÉE lucido-libéro-caquiste de l’éducation nationale des Québécois,es, CONTRE la négation du droit de grève des Québécois,es.
    Une télé étudiante qui diffuse la plupart des manifs de nuit EN DIRECT, qui se fait bousculer voire attaquer par la police, qui est au coeur de l’action les plus cruciales en terme de brutalité policière, plus que tout autre média... qui « parle bilingue » certes... mais qui parle très largement français... et bientôt uniquement en français... annonce-t-on...
    Quelle université franco en fait autant pour la cause... pour la diffusion de cette cause, pour la diversification des sources d’informations !?
    Sans parler des étudiant,es des autres universités anglos qui font grève... et y participent aux manifs, en français... ce pourquoi sans doute on ne les entend pas...
    Bon d’accord, ce n’est pas TOUTE la communauté anglo... mais c’est celle qui va succéder à l’ancienne... en phase directe donc avec ce que nous sommes... sur le terrain... et qui parle au monde anglo, de ce qui se passe ici, en français... Ce qui participe au rayonnement mondial du Printemps québécois.

  • Archives de Vigile Répondre

    23 mai 2012

    L’intelligence est à celui qui sait tirer des conclusions clairvoyantes sur
    des problèmes complexes à résoudre. Justement la crise que nous traversons
    est très complexe, et peu d’entres-nous en connaîssons les issues possible.
    Il faut souvent être du gouvernement à l’interne ou de grosses études pour
    en comprendre toutes les finesses ! Les manifestations si elles sont
    provoquées de l’intérieur comme celle des étudiants est un couteau
    à double tranchant. Si les gens sont éveillés cela tuera ceux qui l’ont crée.
    Et la Loi 78 qui a pour but de remporter des élections en créant
    de la violence pour redorer leur image est l’une de ses Lois qui
    soulève le peuple. Peut-être que John Jameset ses sbires ont fait
    une erreur, mais mon instinct me dis que cette Loi Matraque n’a pas
    encore révélé son vrai pouvoir. Ils savaient comment elle serait reçue
    par le peuple, ils l’ont savamment CALCULÉ. Il y’a autre chose derrière
    tout ça, c’est cela qui fais peur ! Alors chers amis méfiez-vous,
    pas de violence, JJC et les policiers n’attendent que ça !
    À LA FIN DE TOUT ÇA ? ÉLECTION OU RÉVOLUTION ?

  • Archives de Vigile Répondre

    23 mai 2012

    Même s'il a été victime de menaces et d'insultes sur Twitter et qu'il craint un boycott du Festival Juste pour rire, Gilbert Rozon refuse de se taire et continue de défendre la Loi 78, les hausses de frais de scolarité et la classe politique.
    Ce qui semblait au départ, un sain échange d'opinions a viré à la folie furieuse sur Twitter pour Gilbert Rozon, alors qu'il prenait depuis deux jours position en faveur de la Loi 78 et la hausse des frais de scolarité. En tentant d'expliquer son point de vue, il s'est fait traiter de tous les noms et accusé de malhonnêteté.
    Ma question:
    Combien ce producteur a t'il reçu de subventions du gouvernement, combien en a t'il retourné à la caisse libérale et qui lui a commnandé cette prise de position digne d'un clown?