Le français de plus en plus utilisé au travail

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Recensement 2006 - langue de travail



Karine Fortin - Le français est de moins en moins parlé à la maison, mais on l'utilise de plus en plus souvent au travail non seulement au Québec mais aussi dans d'autres provinces dont le Nouveau-Brunswick et l'Ontario, révèlent d'étonnantes données du dernier recensement rendues publiques mardi par Statistique Canada.

D'après l'agence, plus du quart des Canadiens utilisaient «le plus souvent» ou «régulièrement» la langue de Molière au travail en 2006. Au Québec, cette proportion atteignait 94,3 pour cent, en légère hausse depuis 2001.
En comparaison, la langue de Shakespeare est employée le plus souvent par 17 pour cent des travailleurs québécois, auxquels s'ajoutent 22 pour cent qui l'utilisent fréquemment.
D'après Jean-Pierre Corbeil, analyste des données linguistiques à Statistique Canada, la sélection par le Québec d'une partie de ses immigrants est la cause principale du lent changement qui semble s'opérer sur le marché du travail.
L'arrivée au pays d'un grand nombre de travailleurs originaires de la France, d'Haïti, du Maghreb et d'autres pays où le français est utilisé expliquerait la popularité grandissante du français dans les usines, bureaux et commerces.
Quelque 77,3 pour cent des immigrants qui n'ont appris aucune des langues officielles du Canada au berceau parlent français au travail. Ce pourcentage était de 76 pour cent la première fois que Statistique Canada l'a mesuré, en 2001.
Ces données sont de nature à rassurer ceux qui craignaient d'autres mauvaises nouvelles sur le front linguistique, après la publication en décembre de statistiques démontrant la diminution du poids démographique des francophones au Canada.
Les chiffres pourraient en outre jeter un éclairage nouveau sur les conclusions que s'apprête à rendre publique l'Office de la langue française, qui a fait son propre bilan quinquennal de l'état de la langue au Québec et particulièrement à Montréal.
Si l'on se fie à Statistique Canada, la situation a peu changé dans la métropole entre 2001 et 2006. Les plus récentes données disponibles indiquent que 60 pour cent des travailleurs qui résident sur l'île de Montréal parlent français le plus souvent au travail.
Le recensement de 2006 contient par ailleurs une rare bonne nouvelle pour les francophones hors Québec. Même si l'anglais est sans conteste la langue dominante dans les entreprises, l'utilisation du français est soit stable, soit en hausse dans presque tous les coins du pays. C'est notamment le cas à Ottawa ainsi que dans certaines villes du Nouveau-Brunswick.
(Archives La Presse)


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