La vente de RONA à l’Américaine Lowe’s est une «perte énorme pour le Québec», estime le fils du cofondateur de l’entreprise Napoléon Piotte, Pierre, qui a longtemps été présent au sein de l’entreprise, notamment au conseil d’administration.
«Cela m’attriste énormément, et c’est même choquant. On a travaillé bien fort pour construire cela [...] Les fournisseurs vont perdre pas mal de choses avec le fait que le siège social soit maintenant aux États-Unis», a fait valoir Pierre Piotte lors d’entrevues accordées à TVA. Dans cet entretien, il a rappelé que son père avait déjà empêché l’autre cofondateur de RONA, Rolland Dansereau, de vendre l’entreprise aux Américains à la fin des années 1950.
Pour justifier la vente à Lowe’s pour un montant de 3,2 milliards $, la direction de RONA a affirmé mercredi qu’elle n’avait, en quelque sorte, pas eu le choix, devant le «plan de croissance très agressif» de Lowe’s au Canada.
M. Piotte, 84 ans, n’est pas convaincu. «Pour l’ensemble des marchands, pour l’ensemble des fournisseurs de RONA, ce n’est pas un avantage. Quand même qu’ils diraient que c’est un avantage, ça ne l’est pas», a-t-il affirmé.
Ce dernier se demande si la direction avait davantage en tête la vente de l’entreprise aux Américains ces dernières années plutôt que son développement.
Premier échec
En 2012, Lowe’s avait essuyé un premier échec, alors qu’elle avait offert 1,78 milliard $ pour mettre la main sur le quincaillier québécois. À l’époque, le ministre libéral des Finances Raymond Bachand avait affirmé que la transaction ne semblait pas s’inscrire dans «l’intérêt national».
Quatre ans plus tard, le discours a changé à Québec, alors que le gouvernement Couillard n’entend pas s’opposer à la vente.
Aspect financier
M. Piotte déplore l’aspect strictement financier que le gouvernement y voit. «Ils vont recevoir un gros montant par la Caisse de dépôt, qui va doubler le capital qu’ils ont mis, et qui est assez important. À ce moment-là, pour le gouvernement, ça peut devenir intéressant. Si tu n’es pas trop nationaliste, tu passes à côté», dit-il.
La Caisse de dépôt et placement du Québec a annoncé qu’elle appuyait l’offre et qu’elle déposait toutes ses actions de RONA. La Caisse est un important actionnaire de RONA, alors qu’elle détient 17 % des actions.
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