Le Devoir nous apprend aujourd’hui que le Directeur de la SQ, Richard Deschesnes vient d’être congédié, en rapport avec l’attentat survenu au Metropolis le soir du 4 septembre http://www.ledevoir.com/politique/quebec/361133/les-suites-de-l-attentat-contre-pauline-marois-le-directeur-de-la-sq-est-congedie.
Le lien de cause à effet entre les deux événements est incontestable. Cependant, comme je le soulignais dans mon article du 6 septembre dernier intitulé «Pauline Marois visée» http://www.vigile.net/Pauline-Marois-visee, ce qui est reproché au directeur Deschenes, ce ne sont pas tant les événements survenus le soir des élections que le suivi totalement inadéquat de la plainte qui avait été déposée par le PQ en 2010 suite à des propos haineux tenus contre Pauline Marois.
Voici ce que j’écrivais alors :En effectuant quelques recherches pour la préparation de cette chronique, je suis tombé sur un article de La Presse, daté du 25 novembre 2010, et intitulé « Propos haineux contre Marois : le PQ porte plainte à la SQ » http://www.lapresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-quebecoise/201011/25/01-4346108-propos-haineux-contre-marois-le-pq-porte-plainte-a-la-sq.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_politique-quebecoise_559_sect.
Comme il est très pertinent dans l’analyse des événements tragiques de mardi soir, je vous le cite au complet :« Propos haineux contre Marois : le PQ porte plainte à la SQ »
Catherine Handfield
La Presse
Le Parti québécois (PQ) a porté plainte à la Sûreté du Québec (SQ) contre un militant anti-loi 101 qui a invité les lecteurs de son site web à « pendre Pauline Marois pour le bien de l’humanité », a appris La Presse.
« C’est un appel à la violence que nous ne pouvons tolérer, peu importe envers qui il est dirigé », a dit hier l’attachée de presse de la chef péquiste, Marie Barrette. Elle précise que la SQ a ouvert une enquête.
Les propos jugés menaçants ont été publiés cette semaine sur le sitewww.ParkAvenueGazette.com. Dans un éditorial de cinq pages, le fondateur du site, James Angus Brown, plaide en faveur du retour de la peine capitale pour ceux qui ont contribué à ce qu’il appelle le « nettoyage ethnique des anglophones » du Québec.
L’article est coiffé du titre « Pendez Pauline Marois pour le bien de l’humanité ! » (Hang Pauline Marois for humanity’s sake !).
« Des crimes contre l’humanité sont commis chaque jour contre des anglophones, allophones et indigènes de partout au Québec », écrit M. Brown, faisant notamment allusion à la loi 101.
« Quand ces questions seront amenées devant les Nations unies pour être jugées - comme nous le demandons le plus rapidement possible -, nous verrons alors que la demande de peine capitale pour le nettoyage ethnique au Québec est raisonnable », poursuit-il.
Dans un courriel envoyé à La Presse, hier, James Angus Brown a maintenu sa position. Il s’est dit personnellement en faveur de la peine capitale pour les crimes sexuels et racistes.
« La leader du PQ a déclaré qu’elle nous retirerait notre droit de vote si nous refusons de coopérer en joual advenant son élection, a-t-il écrit dans un anglais soutenu. Ça s’apparente à une incitation à la rébellion. L’accuser et l’inculper de nettoyage ethnique quand le Code criminel le permettra serait une bénédiction pour nous tous. »
Il faisait possiblement allusion au projet de loi péquiste sur l’identité québécoise, qui obligerait les immigrants à démontrer leur maîtrise du français pour être éligibles aux élections municipales, scolaires ou provinciales. Toutefois, les immigrés déjà installés au Québec obtiendraient ces droits d’office.
James Angus Brown, qui affirme être un Montréalais à la retraite, accuse le Parti québécois d’être à l’origine de la faillite de sa librairie. Il a ouvert Park Avenue Gazette en 2006 lorsque la Ville de Montréal songeait à renommer l’avenue du Parc l’avenue Robert-Bourassa. Le site compterait 90 collaborateurs réguliers.
Or malgré la plainte de Pauline Marois en novembre 2010, le sitewww.ParkAvenueGazette.com est demeuré en ligne jusqu’à aujourd’hui, et son animateur n’a fait l’objet d’aucune poursuite, ce qui soulève immédiatement la question de la responsabilité des autorités policières et judiciaires dans les événements survenus mardi soir.
Ce n’est qu’au cours des dernières semaines que le site ParkAvenueGazette.com a été nettoyé de ses textes les plus scabreux, mais il est encore en opération, et une simple vérification vous permettra de constater que son contenu demeure encore à la fois provocateur et inacceptable, tout comme d’ailleurs celui du site No Dogs or Anglophones http://nodogsoranglophones.blogspot.ca/ .
Il semble donc que la plainte du PQ en 2010 n’ait pas été prise au sérieux par la SQ, ou qu’elle ait reçu des instructions du parti au pouvoir de ne pas lui donner les suites requises.
En bout de ligne, c’est le Directeur Deschesnes qui paie pour la mort de Denis Blanchette. Si c'est parce que la SQ n'a pas pris la plainte au sérieux, c'est justice. Si c'est qu'il n'a fait qu'obéir aux ordres, justice n'est qu'à moitié faite, et les autres responsables courent en liberté.
Tant il importe de faire la distinction entre responsable et coupable.
Attentat du Métropolis – les suites
Le directeur de la SQ démis de ses fonctions
En bout de ligne, c’est le directeur Deschesnes qui paie pour la mort de Denis Blanchette
Et les autres responsables, vont-ils payer ?
Richard Le Hir673 articles
Avocat et conseiller en gestion, ministre délégué à la Restructuration dans le cabinet Parizeau (1994-95)
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11 commentaires
Archives de Vigile Répondre
13 octobre 2012@Nathalie Grogières
Métropolis est une conséquence, mais pas la cause du renvoi.
La cause est le non-suivi d'une plainte à l'égard de deux sites haineux anglophones.
Une tolérance aux discours de haine s'est installée. Ce discours se développe et favorise les démences.
La faute est l'inaction avant l'attentat du Metropolis.
Et non le dispositif de sécurité pendant l'attentat.
Je dois le souligner parce qu'il y a une théorie de complot à l'effet que Pauline Marois fut entraînée vers la sortie de secours pour y être expressément tuée. Elle n'aurait eu la vie sauve que grâce à sa volonté d'aller rassurer la foule dans la salle.
L'idée de cette théorie se fonde sur le sort de Robert Kennedy entraîné par ses gardes du corps pour sortir par les cuisines de l'hôtel où il rencontra
Sirhan Sirhan.
D'où l'importance du détail que je soulignais.
Archives de Vigile Répondre
13 octobre 2012L'ex directeur de la SQ, M. Deschenes, sera affecté a des mandats spéciaux jusqu’à la fin de son mandat en Juin 2013.
Plusieurs facteurs expliquent cela. Les raisons présentées
par M. Richard Le Hir sont suffisantes pour démettre un directeur. Nous ne sommes pas autour de la table du conseil
des ministres donc nous ne pouvons que spéculer.
Cet article, de Kathleen Lévesque, alimente ma réflexion.
http://www.ledevoir.com/politique/quebec/361335/l-upac-ou-les-affres-d-une-escouade-specialisee
Les premières décisions de M. Mario Laprise devraient
nous apporter un éclairage supplémentaire.
Joseph Berbery Répondre
12 octobre 2012Je souscris aux commentaires signés Maurice. Je doute fort, quant à moi, que ce personnage ait été au moins interrogé sur ses motifs quant à l'incendie qu'il a allumé. Tout le monde connaît les risques d'une véritable hécatombe en cas de panique dans une foule réunie dans un lieu fermé.
La complaisance a des limites. Il ne s'agit ni de maltraiter ni de passer l'éponge. Mais de rendre Justice. Une Justice crédible.
Archives de Vigile Répondre
12 octobre 2012@ Francis Déry:
Voici ce dont il est question dans le titre: "Attentat du Métropolis – les suites
Le directeur de la SQ démis de ses fonctions"
Il y est donc bel et bien question du Métropolis.
Par ailleurs, si Laprise a été nommé, c'est que Deschênes a été démis de ses fonctions.
Vous aimez gosser les poils de grenouille?
Archives de Vigile Répondre
12 octobre 2012@Nathalie Grogières,
"Le Ministre Bergeron a nié aujourd’hui tout lien entre l’affaire du Métropolis et la nomination de Laprise à la SQ."
Bien sûr, c'est souvent l'habitude de nier en politique.
Les discussions de bureau restent dans le bureau.
D'ailleurs, ce n'est pas de la nomination de m. Laprise qu'il est question, mais de la déchéance de Deschênes.
Et puis ce n'est pas l'affaire du Métropolis, mais celle du parkavenuegazette.com
Je nie que la Terre soit carrée.
On passe à une autre question.
Le nouveau gouvernement se doit de remplacer les directions de ses organismes pour assurer un suivi politique de la machine de l'État.
Archives de Vigile Répondre
11 octobre 2012En ce qui me concerne, le Directeur de la Sûreté du Québec et même celui de la police de Montréal n'ont jamais évoqué la possibilité que l'attentat contre Pauline Marois fut du domaine du terrorisme.
Et dans les faits, un individu qui possède 26 armes dont certaines d'attaques, qui a un discours anti-francophone, qui a un terrain d'entraînement, dont un VA para-militaire et qui a un plan pour attaquer la nouvelle première ministre
prend un véhicule, des munitions, des armes et qui élimine des obstacles sur son chemin doit être considéré comme terroriste et enquêté comme tel.
N'ayant pas appliqué cette loi, et refusant de l'appliquer, parce qu'ils ont peur de la réaction canadienne, un a déjà été limogé et l'autre devrait suivre.
Archives de Vigile Répondre
11 octobre 2012Uniquement pour le gros show de Drummondville de la SQ, il méritait son congédiement. En rajoutant la négligence grossière, sinon voulue de la protection de la Première ministre, c'en était trop, il fallait qu'il parte.
En plus, cette histoire de propos haineux ignorée volontairement, là c'est plus que trop, c'est la goutte qui fait déborder le vase. Strike three, out!
@ Richard Le Hir Répondre
11 octobre 2012Réponse @ Claude G.et à Nathalie Grogières
1. Je doute fort que notre printemps érable soit pour quelque chose dans cette décision qui ne peut être que motivée que par une atteinte sérieuse à la sécurité de l'État, comme l'est le bâclage d'une enquête sur des menaces de mort contre un chef de l'opposition, ce qu'était alors Pauline Marois.
2. Le ministre avait mille et une raisons valables de ne pas accabler le chef de la plus importante force policière au Québec, à commencer par ne pas se mettre à dos les troupes, ce faisant.
Richard Le Hir
Archives de Vigile Répondre
11 octobre 2012Je suis désolée, Monsieur Le Hir, mais le Ministre Bergeron a nié aujourd'hui tout lien entre l'affaire du Métropolis et la nomination de Laprise à la SQ. Il semblait dire que cette hypothèse était complètement farfelue. J'en ai été surprise, car Le Devoir n'a pas l'habitude de publier de simples élucubrations...
Par contre, je vous mets en lien la chronique de Lester, qui expliquerait beaucoup mieux la nomination: http://www.985fm.ca/audioplayer.php?mp3=149232
Avouons que la police s'active, en effet, beaucoup plus depuis l'arrivée du PQ au pouvoir...
Claude Girard Répondre
11 octobre 2012Cette histoire, M. Le Hir, a peut-être contribué à son éviction. Je crois que c'est surtout l'appui sans discernement à la sinistre manipulation politique de la crise étudiante par Jean Charest qui vaut au malheureux M. Deschênes son humiliante démotion. Cela rend encore plus urgent une enquête sur le rôle de la SQ et du SPVM lors de ces événements à l'instar de cette rocambolesque affaire de l'agent 728 qui en prolonge les effets au-delà.
Archives de Vigile Répondre
11 octobre 2012Tout-à-fait en accord avec votre conclusion.