Le dîner sans con

(...) il faut éviter de dramatiser la situation, ce qui pousserait les politiciens à multiplier les mesures aussi coûteuses qu’inefficaces.

Industrie manufacturière en crise

À entendre les premiers ministres des provinces dénoncer le fédéral depuis quelques jours, on croirait qu’Ottawa n’est pas conscient des difficultés de l’industrie manufacturière au Canada.

Or, voici ce qu’on trouve dans la mise à jour budgétaire présentée par le ministre des Finances, Jim Flaherty, il y a deux mois : « La force du dollar canadien représente un défi considérable pour les exportateurs, en particulier les manufacturiers (…). Le secteur manufacturier a été le plus durement touché ces deux dernières années : au-delà de 130 000 emplois ont été perdus. »
Le gouvernement fédéral sait très bien quelle est la situation économique au pays. Dans ses deux budgets et sa mise à jour, il a annoncé diverses mesures fiscales visant à aider les entreprises canadiennes. À ces mesures s’ajoute la fiducie de développement communautaire dévoilée la semaine dernière par le premier ministre. Est-ce suffisant ? En tout cas, il n’appartient pas aux premiers ministres provinciaux de le dire. Ottawa agit ici dans ses champs de compétence. Les provinces n’ont pas à se faire les intermédiaires de l’industrie manufacturière et des travailleurs, qui peuvent parfaitement adresser leurs revendications aux élus fédéraux.
Le spectacle des derniers jours est typique des relations fédérales-provinciales au Canada. Pour diminuer les pressions qui s’exercent sur elles, les provinces blâment le fédéral. Les premiers ministres auraient bien aimé pouvoir déchirer leur chemise devant les caméras de télévision, à l’occasion d’un sommet formel. Leur hôte n’est pas bête : Stephen Harper ne s’est pas laissé piéger.
Le gouvernement conservateur continuera d’être l’objet de fortes pressions pour qu’il accroisse son aide au secteur manufacturier. M. Harper a raison d’être prudent, au risque de paraître insensible.
Les difficultés du secteur manufacturier ne sont pas principalement dues à la hausse de la valeur du huard. Tous les pays développés ont vu l’emploi manufacturier chuter au cours des dernières années. Aux États-Unis, le secteur de la fabrication emploie 3,4 millions de moins de personnes qu’il y a 10 ans, une chute de 19 %. Au Québec, pendant la même période, la baisse n’a été que de 6 %. La faiblesse du huard a longtemps protégé nos industries contre des changements qui devaient se produire un jour ou l’autre.
Par ailleurs, il faut éviter de dramatiser la situation, ce qui pousserait les politiciens à multiplier les mesures aussi coûteuses qu’inefficaces. Le premier ministre du Québec a qualifié les difficultés actuelles de « crise la plus importante de l’histoire du pays ». Les données les plus récentes indiquent pourtant que, jusqu’à maintenant, le marché du travail s’ajuste bien. Malgré la perte de 43 000 emplois dans le secteur manufacturier au cours de la dernière année, on trouvait 93 000 Québécois au travail de plus à la fin de 2007 qu’une année plus tôt.
Si les provinces estiment qu’il faut en faire davantage, elles ont les ressources financières pour agir. Québec, par exemple, pourrait fort bien devancer l’abolition de sa taxe sur le capital. Et s’il lui faut plus d’argent, pourquoi ne récupère-t-il pas l’espace fiscal laissé libre par la baisse de la TPS ?
Mais il est tellement plus facile de montrer Ottawa du doigt !
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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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