Le destin du RRQ

Texte inspiré de l’assemblée de fondation du RRQ Montréal

RRQ - la résistance québécoise

Bonjour à tous,
Certains d'entre vous savent déjà à quel point j'ai été surpris, enthousiasmé, voire agréablement ébranlé et ému par l'assemblée de fondation du RRQ section Montréal. Elle s'est tenue le 28 mars à 19 h dans une salle bondée qui pouvait accueillir une centaine de personnes mais dans laquelle on en a fait entrer 200 ! Toutes les générations étaient représentées, et une belle jeunesse pleine d'énergie s'est emparée du micro et a utilisé des arguments rationnels enrobés de passion et de fougue. D'un discours à l'autre la ferveur augmentait : je ne vous mens pas si je vous dis que la seule fois où j'ai senti une telle ferveur, c'est dans les documentaires qui décrivent la montée du RIN dans les années 60 !
Il se passe quelque chose au pays du Québec, comme en a témoigné aussi le matin même à Montréal l'assemblée du Conseil de la souveraineté, qui a résolu d'appuyer un projet visant à s'approprier nous mêmes la commémoration solennelle et respectueuse "des" batailles des plaines (13 sept. et printemps 1760). L'après-midi du 28 a aussi eu lieu le lancement du livre /Québec 2008, des célébrations 400 fois détournées de leur sens/, et le comédien et chanteur des Loco Locass Sébastien Ricard est venu faire une intervention remarquée et attendue pendant laquelle il a annoncé que le prochain CD de son groupe allait contenir des chansons abordant la question du détournement du 400e. Ça promet. Bref, chacun lutte à sa façon, chacun de son côté, mais aussi de concert, dans le CSQ, le RRQ ou ailleurs. Ne lâchons surtout pas.
Le texte ci-joint fait était de ce que je perçois comme étant l'avenir à court terme du RRQ et tente de vous communiquer la ferveur ressentie ce soir-là.
Amicalement,
Jean-François
***
En court-circuitant la Commission des champs de bataille nationaux dans le dossier des Plaines, le RRQ a déjà commencé à s’approprier ces mots du poète Claude Gauvreau, le célèbre signataire du Refus Global : « Il faut poser des actes d’une si complète audace que même ceux qui les réprimeront devront admettre qu’un pouce de délivrance a été conquis pour tous ». Quelle belle façon de décrire l’impact qu’ont obtenu le RRQ et les autres groupes qui s’opposaient au projet festif de la CCBN ! « Même ceux qui les réprimeront »… : cela s’applique ici à tous partis fédéraux, souverainistes inclus, et même au PQ ! Cette citation est tirée du mensuel satirique Le Couac, donc la devise est « Je pense, donc je nuis »… La devise du RRQ devrait justement être « Je pense, donc je nuis… au clan Canada » !
Comme l’a si bien dit Patrick Bourgeois le 28 mars lors de l’assemblée de fondation de la section montréalaise du RRQ dans une salle bondée et surchauffée par l’ardeur militante dont la clameur pouvait s’entendre à 500 m de là, sur la rue Sainte-Catherine, il faut tout faire pour rendre inconfortable et malaisée la gestion par le fédéral de sa colonie québécoise.
À de rares occasions comme en ce moment, le jupon du fédéralisme centralisateur dépasse, ce fédéralisme qui n’est que le prolongement du colonialisme britannique. Rappelons d’autres moments où on l’a vu dépasser dans notre histoire : quand le premier ministre canadien Wilfrid Laurier n’a pas appuyé les revendications des Métis de l’ouest et n’a pas bronché devant la pendaison de Riel; quand, en 1908, on a célébré le 300e de Québec à l’anglaise; quand l’armée canadienne a tiré dans la foule et tué quatre manifestants anti-conscriptionnistes à Québec, en 1917; quand Pierre-Eliott Trudeau, en octobre 1970, a suspendu les libertés civiles et a fait arrêter puis emprisonner 500 présumés felquistes; quand le même Trudeau a rapatrié la constitution de Londres malgré l’opposition unanime des parlementaires de l’Assemblée nationale du Québec; quand Ottawa impose sa camisole de force identitaire au 400e de fondation de la ville de Québec et quand, enfin, le clan Canada tente d’imposer sa version festive de la bataille du 13 septembre 1759.
Quand le jupon dépasse donc, pas de temps à perdre : il faut tirer dessus pour que tous les Québécois voient ce qu’il cache depuis 140 ans, ce fameux jupon : la mise en minorité d’un peuple par un autre, son maintien sous tutelle extérieure et la limitation de tout désir d’expansion de sa part.
« RRQuistes », René Boulanger a raison de dire que vous incarnez, que nous incarnons la résistance québécoise; sans nous, sans vous, c’est la survivance éternelle; avec nous, avec vous, il y a espoir de voguer de victoires en victoires. Ne nous arrêtons pas en si bon chemin : continuons à faire trembler le clan Canada : il y a trop longtemps déjà qu’il se repose. Remettons le train québécois en marche, et sur des rails dont il faudra bien un jour réclamer la possession pleine et entière.
Jean-François Vallée
Le 2 avril 2009

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Jean-François Vallée91 articles

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Jean-François Vallée est professeur de littérature québécoise et française au niveau collégial depuis 1995. Son ambition de pédagogue consiste à rendre les étudiants non seulement informés mais objectivement fiers de la culture dans laquelle ils vivent. Il souhaite aussi contribuer à les libérer de la relation aliénante d'amour-haine envers leur propre culture dont ils ont hérité de leurs ancêtres Canadiens français. Il a écrit dans le journal Le Québécois, est porte-parole du Mouvement Quiébec français dans le Bas-Saint-Laurent et milite organise, avec la Société d'action nationale de Rivière-du-Loup, les activités de la Journée nationale des patriotes et du Jour du drapeau.





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7 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    5 avril 2009

    C'est une fédération des groupes civils de résistance québécois qu'il nous faut.

  • Archives de Vigile Répondre

    4 avril 2009

    Je suis parti de Trois-Rivières pour assister à l’assemblée de fondation du RRQ Montréal. J'ai été agréablement surpris de constater toute l'ÉNERGIE, la FOUGUE et la VITALITÉ de cette association. C'est comme si un renouveau néo-patriotique soufflait sur l'assemblée. Il y avait environ 250 personnes et j'avais l'impression de 250 "COEURS DEBOUTS" pour parodier une chanson à la mode par les temps qui courent. C'était beau à voir et à entendre. J'espère que cette belle énergie positive sera contagieuse à l'ensemble du mouvement indépendantiste.
    VIVE LE QUÉBEC LIBRE !!!
    Jacques Lamothe (Trois-Rivières)

  • Archives de Vigile Répondre

    4 avril 2009

    Ce que je trouve assez extraordinaire chez le RRQ, c'est qu'il agit au vu et au su de tous. Pas et plus de clandestinité qui nous a été si funeste, il n'y a pas si longtemps. C'est franc et honnête!
    Bravo !
    Marie Mance Vallée

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    2 avril 2009

    Je pense que les militants du RRQ, sont des héros!

  • Michel Guay Répondre

    2 avril 2009

    Le seul combat que les Québecois doivent mener est le combat pour l'unité de tous les Québecois pour réaliser notre indépendance et notre ouverture au monde comme pays et nation francophone.
    Les batailles groupusculaires donc les batailles de ruelles ne suffiront jamais pour réaliser notre indépendance . Ces batailles à la pièce ne font que faire réélire les fédéralistes menteurs et sécurisants . en présentant les indépendantistes comme des troubles fêtes. Aussi il faut se limiter à attaquer de front et en Bloc les ennemis fédéralistes du Québec et les canadians colonisateurs au lieu de diviser les Québecois dans des chicanes de familles permanentes qui déplaisent à tous et font peur
    Votons tous Parti Québecois et nous l'aurons notre pays.
    En critiquant sans cesse le PQ vous faites le travail de sape des fédéralistes qui vous observent en vous méprisant

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    2 avril 2009

    J’ai 64 ans aujourd’hui même. Mon père avait suivi René Lévesque hors du parti libéral du Qc, à la grande honte de ses frères qui trouvaient débile de sortir de ce sérail. Il était bûcheron, lisait difficilement, mais nous lisait parfois des extraits d’un rare livre qu’il ait tenu en ses mains : « J’accuse les assassins de Coffin » (Jacques Hébert). Le père nous transmettait ainsi le sens de l’injustice : Le Pouvoir en collusion qui désigne un coupable et qui l’exécute.
    Mais quarante ans plus tard, le parti de René Lévesque a changé. Sa chef n’a pu empêcher, pour une troisième fois, l’élection d’un sournois délégué d’Ottawa qui, sursoyant à son rêve de Prime Minister of Canada, achève la démolition du Québec distinct. Les 2 chefs rigolent même ensemble en s’échangeant leurs souliers aux émissions de variétés. Pendant ce temps le Réseau de Résistance du Québécois s’échine à stimuler le peuple souverain indolent à serrer les coudes face aux canadianisateurs qui menacent de venir célébrer, comme au Q400, la défaite des Plaines d’Abraham. Et ces patriotes font reculer l’occupant. Mais comme ils ont dû parler très fort, employer des gros mots, les Canadians ont pris peur et les ont traités de terroristes, terme que craint au summum le parti de René Lévesque. En collusion avec le pouvoir élu, la chef a désigné un coupable à exécuter
    La corruption installée, j’en conclus que de ce côté, l’espoir s’en est allé. C’est débile, mais comme mon père, je quitte ce sérail cul-de-sac. Regardons du côté des plus jeunes plus fous mais fort instruits de notre Histoire, qui sont de la graine de fondeurs de pays. Le groupe de Patrick Bourgeois a fait la preuve qu’il ne cèdera pas à la peur. Il sait même coller la peur au ventre des arrogants canadians. Et surtout, son enthousiasme est contagieux chez les jeunes. Sans doute pas chez les jeunes en troupeaux qui trouvent « winner » d’accueillir le monde en anglais, Mais même ceux-là reviendront à la raison quand ils verront monter en force les jeunes, déjà en associations universitaires ou syndicales, pour s’approcher avec confiance et détermination du RRQ qui étend désormais ses tentacules à la grandeur de notre territoire à libérer.
    Si Québec s’écrase, pour qui donc travaille le Bloc à Ottawa francophobe ? Sans doute quand même pour nous, qui devrons nous boucher le nez encore une fois au vote afin d’empêcher toute majorité à ce gouvernement (quel qu’il soit) qui ne laissera pas de survivants au Québec… C’est la guerre qu’ils pratiquent depuis longtemps sans que nous n’ayons voulu y croire !

  • Marie-Hélène Morot-Sir Répondre

    2 avril 2009

    doit pouvoir laisser ses os reposer en paix à Montréal où il a été enterré par les Français, le jour de la grande paix de Montréal, en constatant qu'aujourd'hui il existe encore des gens comme vous, jean-François Vallée, et d'autres autour de vous qui se lèvent à nouveau pour résister afin de ne pas laisser les descendants des Canadiens Français être engloutis à jamais dans une mer anglo-saxonne. Bravo, nous vous soutenons de ce côté-ci de l'Atlantique