Le dénigrement systématique de la Grèce

La Presse fait appel à des spécialistes.

Crise de l'euro

Mme Judith Lachapelle a eu recours au professeur Martial Foucault, économiste au département de sciences politiques de l'Université de Montréal pour mieux nous faire comprendre (sic) « les bêtises du cancre méditerranéen des finances publiques » [1].
Il faut bien voir le choix des mots qui servent à dénigrer. L'expression le «cancre méditerranéen» est assez éloquente.
Le titre aussi est éloquent: «Les petits mensonges de la Grèce».
On attaque l'article qui nous "explique" (sic) que c'est au lendemain des élections législatives, que le premier ministre grec Georges Papandréou a annoncé le nouveau déficit des finances publiques. On se garde bien de dire que le nouveau premier ministre était plus honnête que le précédent. On pourrait même avoir l'impression que le nouveau gouvernement Papandréou est responsable d'avoir dissimulé ces données.
On dit:
1 Comment la crise a-t-elle débuté?
En octobre dernier, au lendemain des élections législatives...

On nous fait comprendre que la Grèce est un «mauvais élève» en nous disant que Tout le monde a pris l'Allemagne comme modèle. Et qu'aujourd'hui, quand un pays joue le mauvais élève, le maître d'école a tendance à le punir sévèrement. Le dénigrement est subtil et efficace. On nous explique que l'Allemagne fait la leçon au mauvais élève grec.
Cependant, rien pour nous faire comprendre les rouages ayant entraîné cette catastrophe pour la population grecque. On nous explique (sic) aussi, de façon superficielle, que l'Espagne et le Portugal sont aussi dans le collimateur. On note que l'Irlande et l'Italie ne sont guère mieux, mais bon, pour eux, ça semble "différent".
On dit: La Banque centrale européenne... avait proposé cet hiver à la Grèce de l'aider avec un taux de 1%. Mais la banque a été convaincue par l'Allemagne qu'il s'agissait d'une mauvaise idée.
Plus on "explique" moins on comprend. On sait simplement que l'Allemagne néolibérale possède la science infuse de l'économie et guide, en bonne maîtresse d'école, la Banque centrale européenne. Elle lui a dit: «laisse la Grèce dans sa merde et surtout ne l'aide pas».
Un autre grand spécialiste, Jacques Bouchard, professeur d'études néo-hélléniques, nous "explique" (sic) que «les Grecs vivent au-dessus de leurs moyens». Tiens donc! Comme ici! Et comme partout!
De nos jours, on n'a plus les moyens d'offrir une bonne qualité de vie à la population. Pendant que l'on donne des bonis de plusieurs millions à quelques dirigeants des systèmes d'exploitation néolibérale, on n'a plus les moyens d'offrir des pensions décentes à des travailleurs qui ont bossé toute leur vie à la sueur de leur front.
«La vie au dessus des moyens», une formule clef !
Qui donc sur cette terre vit au-dessus de ses moyens ?
Monsieur Jacques Bouchard, «spécialiste», nous dit: «Les Grecs se sont enrichis avec l'économie parallèle». Ah bon! Ces maudits Grecs!
Et il ajoute: «La meilleure preuve que les Grecs modernes descendent des Héllènes de l'Antiquité, c'est qu'ils en ont gardé les défauts». «Ils n'arrivent pas à s'entendre, dit-il. Ils sont très politisés; pour un rien, ils descendent dans la rue. Ils se méfient de l'État.»
Se méfier de l'État et être «politisé»... de méchants défauts!
Imbécile ces Grecs, ils sont incapables de voir que le FMI, la Banque centrale européenne, Standard and Poor's, Angela Merkel de l'Allemagne modèle, Sarkozy, l'ami de Paul Desmarais, grand sage gestionnaire s'il en est un et José Manuel Barroso veulent les sauver. Voyons, tout ce beau monde veut leur bien et ils le prennent, voilà tout. Ah! Ces Grecs... Ça descend dans la rue pour un rien. Et que penser de leurs syndicats qui leur font un tort considérable? On le sent à travers le ton réprobateur des médias lorsqu'ils nous parlent des syndicats grecs.
En bref, cet article de Judith Lachapelle qui consulte des spécialistes qui ne disent rien d'autre que la Grèce est un repère d'incompétents et de fourbes, ne nous renseigne pas du tout sur le pourquoi et le comment de la crise grecque.
Tout ce que cet article réussit avec brio, c'est de dénigrer la Grèce.
Pour en juger, sortez votre balance à plateau, lisez bien son article, et pesez ce que vous apprenez et ce que vous ressentez sur la Grèce. Vous verrez que vous n'apprenez rien et que vous ressentez beaucoup: la Grèce est « la cancre méditerranéenne des finances publiques et ces petits mensonges ont servi à camoufler ses bêtises, voilà !
Pour tenter de sortir un peu du dénigrement, parlons avec des chiffres.
En Grèce le déficit atteint 13, 6% du produit intérieur brut (PIB) qui était de 242 milliards d’euros en 2009, c'est-à-dire que le déficit en euros se situe à environ 33 milliards.
On dit que c'est plus que deux fois ce qui avait été annoncé.
La Grèce est donc dans le trou de 33 milliards d'euros ou 44 milliards de $CND
En comparaison, le déficit annoncé en janvier 2009 par le gouvernement canadien était prévu à 34 milliards [2].
Au Canada, après neuf mois d'exercice, le déficit était déjà dépassé, il se situait à 39,4 milliards de $ et on réévaluait le déficit à 55,9 milliards de $CND [3]. Vendredi dernier, vu la reprise économique plus vigoureuse que prévu, le déficit était une fois de plus réajusté entre 40,5 milliards [4] et 49 milliards [5].
Force est de constater que les prévisions sont toujours un peu «difficiles». Pensons à la sacoche de Mme Jérôme-Forget qui n'indiquait pas de jours de vaches maigres...
En montants chiffrés nous ressemblons à la Grèce, mais bien sûr en pourcentage du PIB, nous sommes plus "performant". En "chiffres" on s'y perd un peu. 50 milliards de déficit pour le Canada et tout va bien, 44 milliards pour la Grèce et ça devient dramatique. Bien sûr, si vous avez une maison de 1 million et vous empruntez 10 000 $, ce n'est rien, mais si vous n'avez qu'une tente-roulotte de 5 000, alors le même prêt de 10 000 devient risqué. C'est "normal".
Ce qui a aidé un peu le Canada à revoir à la baisse son déficit, c'est que les frais de la dette publique ont diminué de 1,7 milliard en raison de taux d'intérêt plus faibles.
Chanceux le Canada! La Grèce, que l'on qualifie de «cancre méditerranéen», quant à elle, s'est vue accordé une décote de son crédit par la bienveillante agence de cotation Standard & Poor's. La Grèce devra donc, pour se sortir du trou, payer ses emprunts beaucoup plus cher ce qui risque de la garder dans le trou. C'est la logique capitaliste. Plus tu es en difficulté plus on «t'aide» à le demeurer.
Le Portugal s'est vu aussi "décoté". On aide ainsi ceux qui sont au bord de la merde à y plonger.
La Grèce a donc en dollars CND un déficit de 44 milliards. En poursuivant les difficiles comparaisons des différents déficits on peut noter que :
- le Royaume-Uni a un déficit de 236 milliards $CND
- La France: 192,5 milliards de $CND [6]
- Les États-Unis: 2 280 milliards de $CND
- Quant à l'Islande, le déficit en $CND est de 2,5 milliards (des peanuts)
- L'Ontario prévoit un déficit de 21,3 milliards pour le présent exercice [7]
- Et le Québec, 4,7 milliards [8]
Donc, lorsqu'on remplace les pourcentages par des montants, on remet un peu les choses en place. Que l'emprunteur ait une grosse ou une petite maison, le montant qui sort de la grosse banque ne varie pas. C'est uniquement le "risque" qui devient "différent".
50 milliards c'est toujours que 50 milliards pour les banques et pour le FMI.
L'an dernier juste aux États-Unis on a débloqué 1 000 milliards pour sauver, entre autres, les banques et les compagnies d'assurances.
En Europe ce fut près de 1 500 milliards pour le même type de "sauvetage".
Le tout s'est fait rapidement et sans grands cris. Ces sauvetages étaient pour sauver les «spéculateurs». Aujourd'hui, en Grèce, c'est l'économie réelle qui doit avoir un coup de pouce. La spéculation, les magouilles des banques et des maisons de courtage poussent les économies comme la Grèce vers des impasses.
Aujourd'hui ce ne sont pas les spéculateurs qui paient le prix, mais les services sociaux et les petits salariés de la fonction publique qui en font les frais.
Le gouvernement de gauche islandais a vécu des tourments semblables à ceux que vit le gouvernement de gauche de Grèce et ce que vivra le gouvernement de gauche du Portugal et celui de l'Espagne.
Verra-t-on le FMI s'acharner sur l'Italie de Berlusconi ?
L'état des finances italiennes n'est pourtant pas très reluisant.
Dans tout ceci, on peut voir qui profitent et qui paient. La croissance est au rendez-vous pour l'oligarchie mondiale, mais les conditions de travail et les avantages sociaux se dégradent constamment pour toutes les populations mises au service de l'église économique néolibérale.
On rend l'Humain esclave du système économique. Un système qui est au service de ceux qui peuvent se payer «contant» des résidences de plusieurs millions de $$ (pensons à la clientèle de M. Cyrille Girard, l'agent d'immeuble du luxueux domaine de 27 millions situé à l'Ile-Bizard [9]). Le fossé entre l'extrême richesse et l'indécente pauvreté se creuse de plus en plus.
La Grèce a été mise à genoux par l'économie néolibérale. Pour obtenir son «prêt» (ce n'est pas un «don», c'est un prêt et à bon taux), elle devra soumettre sa population à de durs "sacrifices":
Les employés du secteur public et les retraités seront notamment touchés. Les salaires seront gelés dans le secteur public et l'âge de la retraite reculée à 67 ans.
Les Grecs doivent également s'attendre à une hausse de la taxe sur l'alcool et le carburant, de même qu'à des compressions dans la santé et la défense.
[10]
Serge Charbonneau
Québec
[1] Les petits mensonges de la Grèce
http://www.cyberpresse.ca/international/en-vedette/201005/01/01-4276175-les-petits-mensonges-de-la-grece.php
[2] Déficit 2009-2010 du budget fédéral : 34 milliards $
http://matin.branchez-vous.com/nouvelles/2009/01/deficit_2009-2010_du_budget_fe.html
[3] 3 mars 2010, Le Canada creuse son déficit
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Budget/2010/03/03/003-deficit-canada.shtml
[4] «Pour l'exercice 2009-2010 - Le déficit budgétaire du fédéral moins important que prévu ? »
http://www.ledevoir.com/politique/canada/288177/pour-l-exercice-2009-2010-le-deficit-budgetaire-du-federal-moins-important-que-prevu
[5] http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Economie/2010/03/31/003-PIB-Hausse.shtml
[6] La France: Le déficit de l’État atteint les 143,3 milliards d’Euros.
http://er-idf.over-blog.com/article-le-deficit-de-l-etat-atteint-les-143-3-milliards-d-euros-42828281.html
[7] Budget de l'Ontario: déficit record et gel des salaires
http://www.cyberpresse.ca/le-droit/actualites/economie/201003/25/01-4264347-budget-de-lontario-deficit-record-et-gel-des-salaires.php
Le déficit de l'Ontario pour cette année devrait reculer à 21,3 milliards $
http://www.cyberpresse.ca/le-droit/actualites/economie/201003/24/01-4263909-le-deficit-de-lontario-pour-cette-annee-devrait-reculer-a-213-milliards-.php
[8] Le ministre des Finances, Raymond Bachand, revoit le déficit à la hausse, à 4,7 milliards de dollars, pour l'année 2009-2010.
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Economie/2009/10/27/010-deficit-ajustements.shtml
[9] L’Île-Bizard, Une maison à vendre pour 27 millions http://lejournaldequebec.canoe.ca/journaldequebec/actualites/quebec/archives/2010/04/20100427-203249.html
La crise économique !!!
http://www.sothebysrealty.ca/idx/cms/6091/details.html
[10] Des milliards POUR l'austérité
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2010/05/02/002-Grece-dimanche.shtml


Laissez un commentaire



9 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    13 mai 2010

    Bonjour Serge,
    J'étais en train de prendre conscience de ce qui se joue présentement en Europe, quant à l'attitude dominatrice et méprisante de l'Allemagne au sujet de la Grèce, quand Richard Le Hir du référendum de 1995 est venu me ramener à ces Américains dont vous avez si souvent souligné la domination économique vicieuse du reste de la planète. Son exemple si précis de la totale liberté et rouerie des grandes institutions financières internationales, donc américaines, est venu me conforter dans ce que vous aviez déjà si souvent élucidé : le slogan des plus puissants : « On veut votre bien et on l'aura ! »
    Salutations distinguées, Jean-Pierre Audet

  • Christian Sébenne Répondre

    4 mai 2010

    En novembre 1864, Abraham LINCOLN, 6 jours avant son assasinat écrivait au Colonel William ELKINS:
    "Je vois dans l'avenir, l'approche d'une crise qui m'affaiblit et me fait trembler pour la sureté de mon pays. En raison de la guerre, les corporations se sont arrogées la puissance publique et une aire de la corruption dans les endroits élévés suivra, et ceux qui contrôlent la puissance de l'argent du pays essaieront de prolonger son règne en travaillant sur les préjudices du peuple jusqu'à ce que toute la richesse soit agrégée dans un minimum de mains, et la République sera détruite" (excusez la traduction).
    Cela résumait prématurément la pourriture dans laquelle nous plonge les dignes représentants du Nouvel ordre mondial, ce, pour rester très flou, alors que l'on sait pertinemment d'où viennent ces attaques subversives.
    M. CHARBONNEAU, le malheur est que l'on ose pas appeler un chat un chat et que malgré la précision de votre article bien des gens ne voient pas encore qui est qui et qui fait quoi. L'abrutissement et la lobotomie collective inhérents au monopole médiatique par une caste font que le diesel est long à chauffer.
    Continuez à expliquer comme vous le faites, vous faites oeuvre pédagogique indispensable pour beaucoup dans cette période cataclysmique inconnue depuis 1940. Merci.

  • @ Richard Le Hir Répondre

    3 mai 2010

    M. Charbonneau,
    Ce que cache le cas de la Grèce, c’est la rouerie des Américains. Ne perdons pas de vue qu’ils contrôlent la finance mondiale à partir de New York avec leurs méga-banques et leurs sociétés de notation de crédit. Ils sont en mesure de faire la pluie et le bon temps, et ils ne se gênent pas pour le faire.
    Je vais vous raconter une histoire que vous n’allez pas croire. Pourtant, elle est vraie. Je la raconte aujourd’hui parce que, comme on dit en France, il y a prescription, et que tous les principaux acteurs, y compris la firme Donaldson Lufkin Jenrette, spécialisée à l’époque dans les titres obligataires, ont disparu.
    Pendant la campagne référendaire de 1995, alors ministre de la Restructuration et chargée des fameuses études, je cherchais un moyen de contrecarrer toute la propagande fédéraliste qui n’arrêtait pas de nous pilonner. J’avais à l’époque d’importants contacts dans les milieux d’affaires de New York, et je m’étais ouvert à certains d’entre eux de mes difficultés. Ils m’avaient alors enseigné quelques « secrets » de la vie économique, et notamment qu’on pouvait obtenir ce qu’on voulait si l’on savait s’y prendre.
    Je leur avais alors expliqué que l’un de mes plus gros problèmes était de contrer une étude réalisée quelques années auparavant par un certain Mahesh Koteka pour le Conseil du Patronat qui démontrait qu’un Québec souverain, comme on disait à l’époque, ne parviendrait jamais à trouver un marché pour ses titres obligataires sans une sévère décote.
    Qu’à cela ne tienne, me dirent-ils, nous allons retrouver le Mahesh Koteka en question et lui faire dire exactement le contraire. Vous dire que j’étais sceptique constituerait l’euphémisme de l'année, d’autant plus que je n’avais pas le moindre budget à consacrer à l’exercice et qu’il était hors de question que je leur passe une commande quelconque. Le contrôle du budget se trouvait entre les mains du Conseil exécutif (le « ministère » du premier ministre) et du Conseil du Trésor, et je n’avais pas un mot à dire.
    Strictement sur la base de mes liens personnels avec eux, et sans engagement de ma part d’aucune sorte, mes contacts chez Donaldson Lufkin Jenrette produisirent une étude sous la signature de Mahesh Koteka affirmant exactement le contraire de ce qu’ils avaient avancé dans l’étude citée sans relâche par le Conseil du Patronat, au motif que « les circonstances avaient changé ».
    Cette étude, qui n’a jamais coûté un sou au Gouvernement du Québec et qui ne figurait même pas sur la liste des sujets d’étude retenus, fut rendue publique en avril ou en mai 1985, et sema la confusion dans les rangs adverses qui ne l’avaient pas du tout vu venir. Lorsque j’y pense, je ris encore de ce bon coup.
    Mais, et c’est un gros mais, je venais d’apprendre qu’on peut faire dire n’importe quoi à une étude, et qu’un gros nom ne signifie rien du tout.
    Ce qui nous mène à ce qui se passe aujourd’hui dans le cas de la Grèce, et bientôt se passera dans le cas du Portugal, puis de l’Espagne, de l’Italie, et de l’Irlande. Comme nous l’avons vu, Goldman Sachs a d’abord aidé la Grèce ce à maquiller ses comptes pour pouvoir écouler ses obligations plus facilement. Ensuite, Goldman Sachs a misé contre la Grèce en couvrant son exposition avec des CDS (credit default swaps) ou des titres de couverture en cas de défaut. Puis les agences de notation de crédit américaine ont décoté les obligations de la Grèce, et Goldman Sachs est passée à la caisse.
    On pourrait croire que l’affaire s’arrête-là, et elle serait déjà suffisamment vicieuse comme ça. Mais non, ça va plus loin. Beaucoup plus loin. La décote des pays en difficulté sert les intérêts de quelqu’un. Une des conséquences de cette décote va être une réduction draconienne de la demande de crédits souverains, les pays n’étant plus en mesure d’emprunter au delà de la pitance que leur accorde le FMI et qui représente une fraction de leur demande antérieure.
    La réduction de cette demande va servir les intérêts des États-Unis qui auront, dans quelques années, ainsi accès à des capitaux à des taux nettement plus bas qu’ils ne l’auraient été si la demande était restée à un niveau élevé. Morale de l’histoire ? Les zozos sont toujours du même bord.
    CQFD.
    Richard Le Hir

  • Archives de Vigile Répondre

    3 mai 2010

    "Goldman Sachs a falsifier les livres et caché la dette embêtante.Voila ce qui revient hânter le gouv. Grec."(Marc Thomas)
    C'est exact. Depuis que la Grece a abandonné sa monnaie elle a perdu le contrôle de son économie. Elle ne manipulait plus sa monnaie et n'a donc rien vu.
    Et ironiquement c'est avec sa propre monnaie qu'elle pourrait se sortir de ce merdier en la dévaluant.
    Une monnaie c'est une nation.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 mai 2010

    Goldman Sachs,Goldman Sachs,Goldman Sachs.
    En 2000, pour que la Grèce entre dans UE il fallait améliorer les chiffres de la dette Grec.Il ont fait affaire avec qui?...Goldman Sachs. Goldman Sachs a falsifier les livres et caché la dette embêtante.Voila ce qui revient hânter le gouv. Grec. Les gens eu le savent et descendent dans la rue. Lors d'une entrevue, voir la virulance des échanges de Max Keiser après 2 économistes Grec.(en anglais)

  • Archives de Vigile Répondre

    3 mai 2010

    La comparaison avec le Canada est boîteuse puisque Ottawa est le seul pays au monde à utiliser le dollar canadien. Le Canada n'a pas de comptes à rendre à personne.

    En adoptant l'euro, les Grecs devaient s'en tenir à un déficit équivalent à moins de 3% du PIB (c'est comme si le Québec, en adoptant le dollar canadien, s'engageait à avoir un déficit ne dépassant pas les 9 milliards). Déjà, la marge d'erreur par rapport à un déficit zéro était assez large. Or, les Grecs ont menti. Lorsqu'on a découvert le pot-aux-roses, on était rendu à 13% du PIB (c'est comme si le Québec avait un déficit de 40 milliards!!!)

    Je suis pas surpris du désastre. Je vais en Grèce depuis 1978. J'y suis allé une demi-douzaine de fois. A l'époque c'était l'aubaine. On mangeait pour une piasse ou deux, on trouvait des chambres dans les îles pour quelques dollars par jour. J'y suis retourné en 2004, quelques années donc après l'arrivée de l'euro: les prix avaient explosé. Le très très modeste repas à un dollar était rendu à 10$. En un quart de siècle, le cout de la vie, en dollars canadiens, s'était multiplié par 10.

    Les subventions du CIO et de l'UE ont permis d'améliorer les infrastructures du pays qui étaient dignes du pays de Castro. Mais l'économie ne s'est guère améliorée: pêche et tourisme.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 mai 2010

    Bonjour, M. Charbonneau,
    Quelle belle analyse! Vous avez entièrement raison. Bravo!

    Le Nouvel Ordre Mondial
    se dessine de plus en plus. L'horizon s'assombrit et des lettres apparaissent, formant les mots fascisme, oligarchie, dictature et répression.
    Lawrence Tremblay.

  • Raymond Poulin Répondre

    3 mai 2010

    Serait-on, par hasard (et qui donc est ON?), en train de confectionner le modèle de ce qu’on entend imposer, à terme, à toutes les nations européennes, soit le démantèlement des services publics ou leur privatisation en même temps qu’une pression à la baisse sur tous les salaires?

  • @ Richard Le Hir Répondre

    3 mai 2010

    M. Charbonneau,
    Je partage votre analyse.
    Parmi vos références, vous avez choisi de reprendre un article du Journal de Québec où il est question de la vente d'une "demeure" de 27 millions à l'Île-Bizard. Mon intuition me dit qu'il serait intéressant de découvrir à qui appartient cette "demeure" et pourquoi le propriétaire a choisi de s'en départir. Ça nous aiderait peut-être à comprendre certaines choses qui demeurent encore obscures.