Toujours en analysant la crise grecque et l'ingérence des organismes-outils du néolibéralisme, on peut voir que notre bon (sic) ministre Bachand a suivi la même recette que celle prônée depuis le début du néolibéralisme par les dirigeants oligarchiques de l'économie mondiale.
Il s'agit de mettre au pas les États afin de favoriser le libre-marché. Une économie néolibérale lamentable sur le plan Humain.
L'Éveil des populations
En 1989, le Président du Venezuela Carlos Andrés Pérez (alias CAP. Un des pires présidents corrompus du Venezuela et un des meilleurs laquais des entreprises étranges en sol vénézuélien) a mis en place des politiques "économiques" semblables à celles que notre bon ministre Bachand nous a «courageusement» (selon les manipulateurs médiatiques néolibéraux de l'opinion publique, tel Alain Dubuc) présentées.
CAP avait décidé d’adopter les réformes proposées par l'organisme néolibéral que l'on appelle le FMI [1].
CAP décide donc:
- de la fin des tarifs réglementés pour les biens de première consommation (libéralisation du marché),
- ainsi que de l'augmentation des tarifs
- du téléphone,
- de l'eau,
- de l'électricité
- du gaz,
- des biens issus du pétrole,
- des transports (de 30%),
Et ce, afin de réduire le "déficit" budgétaire à moins de 4% du PIB.
Ça ne ressemble pas à «notre» "révolution culturelle" de Charest, ça? Hein?
On dirait l'étude de Claude Montmarquette tout craché.
C'était en 1989, au Venezuela, le néolibéralisme arrivait en force avec la vague de la globalisation du monde.
Les Vénézuéliens qui déjà n'en menaient pas large, en ont eu plein le cul. Ils ont pris la rue avec leurs casseroles le 27 et 28 février 1989. Des émeutes comme jamais le Venezuela en avait connu. Une répression policière musclée: plusieurs milliers de morts (on dit 3000). Ce fut le «caracazo» [2]. Un jour important! Malgré cette répression sanglante, ce fut l'Éveil de la population et la prise de conscience du pouvoir populaire.
Ici, le budget Charest / Bachand a fait sortir des milliers de personnes à Montréal et à Québec. On sent que la population en a plein le cul de voir la richesse se concentrer et cette exploitation de la classe pauvre et de celle jadis moyenne. Serions-nous à la veille de notre «caracazo» ?
Monsieur Lawrence Tremblay, sous l'article de Mme Caroline Moreno, «Paralysons le Québec» , faisait un commentaire très pertinent:
« ... Il est urgent d’agir et sortir avec les casseroles, et faire un boucan d’enfer. Comme l’a fait le peuple du Venezuela. Et ça a réussi. C’est l’expression réelle de la démocratie. Tout le monde dehors, le temps qu’il faudra. Action ! »
L'Éveil du peuple en Bolivie.
Depuis l'imposition des politiques néolibérales faites sous le prétexte d'une globalisation irréversible, partout dans le monde capitaliste les mêmes règles budgétaires que celle de notre «courageux» Bachand sont appliquées, de gré ou de force.
Il s'agit de détourner les portions des budgets étatiques alloués aux services des populations pour les mettre au service du commerce de libre-marché. Ce qu'on appelle «des plans d'austérité financière».
En 2003 en Bolivie, sous la pression du FMI le gouvernement présente un projet de Loi sur le Budget Général de la Nation dans lequel est incluse l’intention d’appliquer un "impuestazo" (un impôt massif) de 12,5% aux salaires des travailleurs du secteur public. (Diminuer la lourdeur de l'État).
Cette mesure "nécessaire" était pour réduire le déficit fiscal de 9 à 6%".
Cette politique économique fut la goutte qui éveilla de façon irréversible la population bolivienne.
Le 13 février 2003 éclata une manifestation qui fit 13 morts et 89 blessés. Devant la colère populaire, le gouvernement de Gonzalo Sanchez de Lozada ainsi que le FMI durent faire marche arrière [3].
Le peuple de Bolivie était en Éveil.
Au cours de cette même année, les travailleurs boliviens de différents secteurs avaient uni leurs forces pour mettre sur pied un "État-Major du Peuple" qui exigeait la démission du Président Sanchez de Lozada.
Devrions-nous avoir un "État-Major du Peuple" ici aussi pour exiger la démission de notre «courageux» Jean Charest ?
L'État-Major du Peuple de Bolivie a également exigé le rejet de l’Accord de libre-échange des Amériques (ZLEA).
Les ajustements structurels.
Ces plans d'austérité (exigés par les organismes-outils néolibéraux) qu'on appelle plan d'ajustement structurel sont toujours taillés dans la même étoffe que celle dont se sont servie nos couturiers économiques, les Montmarquette, Bachand, Charest et etc. du côté canadien.
On coupe radicalement en santé, en éducation et en services publics pour rembourser les dettes et diminuer les déficits. On diminue ainsi l'intervention de l'État et on ouvre la porte au missionnariat (sic) du privé.
Malgré ces mesures budgétaires drastiques d"allègement" de l'État, les diminutions d'impôts (qui favorisent uniquement les très gros revenus) maintiennent au plus bas (rendre nul) le pouvoir de l'État.
Alors, la livraison des services autrefois pourvue par l'État sont donc assurée de rester entre les mains du missionnariat privé qui ne se privera pas pour faire payer l'utilisateur-payeur au maximum afin de faire le maximum de profit. C'est la loi du capitalisme, c'est le crédo de la sainte église économique. L'Humain au service de l'économie et non l'inverse.
En faisant payer au maximum les pauvres et la classe jadis moyenne, on crée de la richesse pour... les riches.
À quand notre «caracazo» ?
On pourrait analyser les plans d'austérité imposés de la même façon en Afrique, là où les populations sont en condition de survie depuis belle lurette.
Partout la politique du moins aux pauvres et plus au riche.
(J'ai mis «riche» au singulier parce que les riches représentent si peu en % de la population mondiale que je crois que le pluriel ne convient pas.)
En mars dernier, au Gabon, pays de la présidence à vie 4], le [FMI livrait avec cravates et sérieux ses recommandations directement tirées du grand livre de «l'expertise» et de la sagesse économique:
Le FMI a « invité les autorités à «revoir le rythme d’accélération des investissements et à tester rapidement les nouvelles mesures prises dans le cadre de la rationalisation de la chaine de dépense publique et la recherche de son efficacité».[5]
Toujours, partout, c'est la fameuse rationalisation des dépenses publiques.
Les États n'ont «plus les moyens» (!) d'offrir des services à la population.
«Plus les moyens»...
comme ici... on dit qu'on veut vivre «au-dessus» de nos moyens !
Comme ce qui se dit en Grèce, comme ce qui se dit présentement pendant la campagne électorale au Royaume-Uni. On parle de réduire les dépenses reliées aux services de l'État pour réduire le déficit. Déficit qui est dû non pas aux dépenses, mais bien aux impôts trop faibles pour les riches, aux taxes absentes pour les banques et à l'utilisation des paradis fiscaux qui servent à éviter le devoir de partage social et à satisfaire la cupidité sans limites des fortunés.
Partout, le néolibéralisme, à travers ses outils (FMI, BM) disent: Aie les États! Vous n'avez plus les moyens d'offrir ce niveau de santé ou ce niveau d'éducation à votre population. Il faut réduire vos dépenses et les faire payer.
Mais où donc est l'argent ???
Pourquoi donc dit-on que l'argent se trouve toujours dans les poches des «utilisateurs-payeurs» ?
Où donc sont disparus les 40 000 millions de NOTRE caisse de dépôt ?
Quelle était donc cette passe-passe des papiers commerciaux, PCAA
(maintenant dans la poussière de cette amie de la corruption: l'oubli.) ?
Et les «paradis fiscaux», vous vous souvenez ces fabuleuses listes à la sortie du G20 de Londres... on avouait que c'était là où se trouvaient les moyens que nos gouvernements n'ont plus pour nous soigner et pour nous éduquer.
On disait qu'on était pour solidement s'attaquer à cette escroquerie. Où sont donc nos valeureux journalistes dans le suivi de ce dossier ?
Paradis fiscaux, impôts impayés, redevances RIDICULES, «"subventions"» aux multinationales !!! «"aide"» aux compagnies pétrolières !!!
Où donc va notre argent ? Où donc se retrouve cette richesse toute concentrée ???
Dans quelques gros comptes de banque de l'oligarchie mondiale.
Pour qui donc travaillent nos gouvernements?
À qui donc profite vraiment le budget Bachand ?
À nos enfants ou plutôt à la descendance de cette oligarchie qui contrôle l'économie du monde ?
L'Éveil populaire.
Au Sud les populations se sont réveillé et ont élu et appuyé des dirigeants à leur service. Ici, nous avons élu Harper et Charest. Étrange!
Nous sommes complètement ENDORMIS ?
Avant même les dernières élections, nous connaissions très bien Charest et Harper et... ils ont été ré-élus! Incroyable !
Comment donc nous endort-on à ce point ?
Il faut absolument trouver le moyen de provoquer un Éveil massif de la population. Il faut contrer les outils servant à endormir (les médias de masse). Il faut confronter les discours des Alain Dubuc, des André Pratte et Cie avec la réalité et faire ressortir les analyses des Hervé Kempf, des Riccardo Petrella, des Jacques B. Gélinas, des Léo-Paul Lauzon et de tous les Michel Chartrand qui existent.
Avec la situation actuelle: ce budget contre les gens "ordinaires" et au service des grandes fortunes, ces mises en lumière des corruptions, des concertations louches, ce constat des profits énormes de ceux contrôlant le monde (Exxon, Monsanto, Total, Nestlé, Pfizer, Roche), ce constat de primes indécentes et ILLÉGITIMES comme celle de ce Henri-Paul Rousseau (maintenant dans la poussière de notre ennemie, l'oublie)...
Peut-être sommes-nous à la veille de notre «caracazo»!
DEMAIN C'EST LE 1ER MAI !
Tout le monde dans la rue !
Serge Charbonneau
Québec
[1] Fond monétaire international (FMI): Organisme-outil qui a pour objectif d'asservir les pays pauvres pour exploiter sans contraintes leurs ressources naturelles tout en les rendant un marché-clientèle captif, et ce, en donnant l'image d'offrir une aide salutaire. Le but ultime du FMI est le même que celui des ses associés complémentaires, la Banque Mondial (BM) ainsi que l'Organisation Mondial du Commerce (OMC), soit de favoriser l’expansion du commerce international (le "libre-échange").
2] [Le ’Caracazo’, c’était il y a 15 ans ...
par Frédéric Lévêque
Article publié le 29 février 2004
3] [Bolivie : La révolte populaire fait reculer l’impôt du FMI
[4] Omar Bongo décédé après 41 ans au pouvoir est remplacé par son fils Ali... une démocratie qui n'a rien de louche pour Radio-Canada qui est si critique pour la Russie, le Honduras (de Zelaya), le Venezuela, le Nicaragua, l'Argentine, l'Iran.
5] [Gabon : Le FMI fait ses recommandations à Libreville
La recette du budget Bachand
Une recette internationale!
Tribune libre
Serge Charbonneau214 articles
Artisan de l’information depuis 1978. Voyageur reporter retraité pour raisons de santé et financière.
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