Carney Lagaffe

Un début de campagne jonché de controverses

Tribune libre

La première semaine de campagne du premier ministre libéral Mark Carney n’a certes pas été de tout repos. À preuve ce florilège de controverses et, qui plus est, dans un français souvent laborieux et inaudible.

D’entrée de jeu, je ne peux passer sous silence la décision du chef libéral de ne pas participer au Face-à-Face de TVA prétextant l’absence du candidat du Parti vert alors que plusieurs analystes ont vu plutôt dans ce refus son appréhension à l’égard de cette confrontation en français. Et que dire de ce que M. Carney a qualifié de « lapsus », à savoir sa confusion entre les drames de Concordia et de Polytechnique, une gaffe monumentale qui met nettement en lumière sa méconnaissance historique de la tuerie de Polytechnique de 1989 qui a fauché abruptement la vie de 14 jeunes femmes dont le seul motif de meurtre se résumait à leur sexe.

Toujours en lien avec le Québec, Mark Carney affirme qu’un gouvernement libéral interviendrait dans une contestation en Cour suprême de la loi 96 en raison de l’utilisation préventive de la clause dérogatoire, se plaçant de la sorte en contradiction avec le NPD et le PCC qui, eux, n’ont pas l’intention d’intervenir dans un champ de compétence provinciale.

Sur un autre plan, l’affaire Brookfield, cette firme qu’a présidée Mark Carney jusqu’à son saut en politique en janvier dernier et dont la plupart des actifs son placés dans des paradis fiscaux aux Bermudes a fait couler beaucoup d’encre en raison de l’apport de M, Carney au sauvetage financier de la compagnie qui appartient au gendre de Donald Trump, Jared Kushner.

D’autre part, suite à l’appel téléphonique entre Carney et Trump le 28 mars, les deux dirigeants «ont convenu d’entamer des négociations globales sur une nouvelle relation économique et de sécurité immédiatement après les élections» fédérales. Une déclaration que le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a mal digérée en reprochant au chef libéral de laisser entendre qu’il sera élu comme premier ministre du Canada le 28 avril, une assertion qualifiée de «bris de démocratie prétentieux», par le chef bloquiste.

Enfin, nonobstant le déluge de critiques de la part des conservateurs et de plusieurs groupes pour la défense des droits de la personne pour avoir suggéré de livrer un rival conservateur, Joe Tay, aux autorités chinoises, Mark Carney a décidé d’appuyer sans coup férir son candidat de la circonscription de Markham—Unionville, dans la région de Toronto, Paul Chiang, qualifiant cette bourde de « terrible erreur de jugement ».

En dernière heure..."Le député libéral sortant de la circonscription ontarienne de Markham–Unionville, Paul Chiang, renonce finalement à se représenter aux élections fédérales du 28 avril prochain".

https://www.ledevoir.com/politique/canada/862288/depute-liberal-sortant-paul-chiang-desiste-campagne-electorale


Henri Marineau, Québec



Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé