Réponse à l'article Speech at Madison Square Garden (October 31, 1936) - Franklin Delano Roosevelt

Le capitalisme débridé

Quand elle n’est fondée que sur la force, celle des armes ou celle de l’argent, l’autorité ne mérite plus ce respect automatique

Crise du capitalisme - novembre décembre 2011 - USA


Merci pour votre traduction, Monsieur Le Hir.
Pour la petite histoire, disons qu’hier, 2 novembre, quand j’ai vu sur Vigile la retranscription du discours de Roosevelt, cela faisait déjà plusieurs mois que j’avais envoyé mon message et le lien Internet qu’il contient à Monsieur Frappier. Je lui avais suggéré d’en prendre un ou des extraits pour mettre en exergue à l’ensemble des articles qu’il publiait relativement à la présente crise financière.
Je pensais bien qu’il n’avait pas jugé pertinente ma suggestion ou qu’il avait oublié mon message, lui qui doit bien en recevoir des centaines. Eh bien, non, il semble qu’il n’attendait qu’un moment propice. Et il a bien fait. Avec ce qui arrive présentement en Europe et tout le mouvement des indignés, je crois que nous approchons d’un point tournant.
Et ce discours de Roosevelt a de quoi raviver l’espoir et nous inspirer un peu. Il faut se rappeler qu’avant Roosevelt, il n’y en avait aussi que pour le capitalisme débridé. Qu’un jour, un président des États-Unis ait pu s’allier aux forces qui entendaient faire à tout le moins contrepoids au capitalisme, cela, aujourd’hui, semble relever de la science-fiction. Mais, comme on dit, la réalité dépasse parfois la fiction.
Évidemment, il y a des différences entre la crise actuelle et celle des années trente. Mais il y a aussi et peut-être surtout des ressemblances. C’est en partie pourquoi les peuples se laisseront peut-être encore moins bardasser qu’à l’époque. Quand elle n’est fondée que sur la force, celle des armes ou celle de l’argent, l’autorité ne mérite plus ce respect automatique qu’elle réclame et que des esprits frileux s’empressent toujours de recommander. Elle ne mérite plus aucun respect parce qu’elle n’a aucune légitimité.
Aussi, puis-je rappeler, en passant, que tel est le cas, depuis toujours, pour l’autorité d’Ottawa au Québec ? Le pire malheur du mouvement indépendantiste, c’est de l’avoir oublié. D’avoir voulu l’oublier. Pas efficace, le régime fédéral ? La belle affaire ! Pas légitime, point !
Encore merci.
Luc Potvin Verdun


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    4 novembre 2011

    Monsieur Côté,
    Merci bien de votre commentaire.
    Je vous signale avoir bien écrit que les ressemblances l'emportaient sur les différences. Les différences, ça se résume, en gros, à ces quelques éléments de keynésianisme que les néolibéraux n'ont pas encore réussi à détruire. Mais nul doute qu'ils sont déterminés à compléter leur sale job dans les années qui viennent.
    Le pire, c'est qu'ici comme un peu partout en Occident, la gauche officielle a souscrit à de larges pans du programme néolibéral. Les représentants de cette gauche-là n'ont donc aucune crédibilité et ce n'est pas sur eux qu'il faudra compter pour faire échec au néolibéralisme et nous sortir de la crise.
    Va falloir réhabiliter les vieux anticapitalistes marginalisés depuis une trentaines d'années et, aussi, leur trouver une relève...
    Ah ! si on pouvait multiplier par 50, 100 ou même plus encore le tirage de l'Aut'Journal !...
    Enfin, bravo pour vos textes contre Milton Friedman et ses disciples. Vous faites oeuvre utile.
    Luc Potvin

  • Archives de Vigile Répondre

    4 novembre 2011

    Non, il y a beaucoup de ressemblances entre les années 1920- 1932 et ce qui se passe aujourd'hui. On pourra le constater dans mes deux prochains articles sur Milton Friedman. Et, quelqu'un devra probablement un jour ou l'autre prononcer un discours comme celui de Roosevelt...Parce que la crise, elle n'est pas finie.