La demande de pétrole va chuter

Le Canada en voie de désintégration

Le prix aussi

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Regardez bien aller la Chine !

De retour de Dublin (Irlande) où j'ai assisté à une conférence sur les batteries (lithium-ion, vanadium, etc.), j'ai pu constater l'omniprésence de délégués chinois parmi les Américains et européens et la quasi-absence de Canadiens.

Parmi les éléments à retenir:

1) Les Chinois développent en ce moment entre 20 et 30 modèles de véhicules électriques avec l'objectif d'être les leaders mondiaux d'ici 2025. Toutes les chaînes d'approvisionnement ("supply chains") sont en voie d'être bâties pour une production de masse pour desservir les marchés chinois et de l'exportation.

L'accent est mis sur le contrôle des matières premières stratégiques par la présence massive des Chinois en Afrique au grand dam des Français et des européens.

Pour les Chinois, il ne fait pas de doute que pour se conformer aux nouvelles normes sur le climat et enrayer la pollution atmosphérique en Chine même, mieux vaut repartir à neuf avec des technologies vertes plutôt que d'investir à court terme dans des programmes plus ou moins efficaces de contrôle de la pollution;

2) Bloomberg prévoit d'ailleurs que les automobiles électriques seront dorénavant moins chères vers 2025. Actuellement, le prix est 50% plus cher pour les autos électriques, mais tout ça va diminuer rapidement et en 2026, l'automobile électrique coûtera moins chère que la conventionnelle;

3) L'étude récente de Sheba de l'Université Stanford montre que le domaine du transport est en voie d'être complètement révolutionné. En 2021 au plus tard, l'impact sur le prix du pétrole devrait se faire sentir. Le prix du baril du pétrole devrait alors s'établir à 25 $ le baril;

4) Les progrès dans les énergies renouvelables, dont le solaire avec des rendements projetés de 40% à moyen terme, vont permettre d'alimenter en électricité ces véhicules électriques;

5) Les technologies de stockage des énergies renouvelables, un des principaux écueils à la diffusion et la pénétration des véhicules électriques, progressent à vitesse grand V. Une révolution majeure dans la façon dont l'énergie sera distribuée dans le futur est en cours. Ceci est comparable à l'émergence de la micro-informatique dans les années 1980 alors que les usagers étaient prisonniers de gros réseaux informatiques du genre IBM.

Ceci aura des répercussions majeures sur Hydro-Québec à long terme;

Pour le Canada, les effets suivants sont à prévoir:

A) Avec la chute annoncée du prix du pétrole sur les marchés mondiaux qui devraient débuter vers 2019-2020, aucun projet de sable bitumineux ne sera rentable puisque 35 $ le baril est le minimum pour des projets dont le coût en capital a été amorti.

Tous les investissements diminueront grandement. Il n'y aura que certains projets de gaz naturel et de pétrole conventionnel qui subsisteront. L'Alberta, la Saskatchewan et Terre-Neuve redeviendront des débiteurs nets au Canada et s'abonneront à la péréquation pour très longtemps...

Sans compter les développements fulgurants dans la technologie d'extraction du pétrole de schiste aux USA et, surtout, la prise de contrôle par les Américains de la compagnie mexicaine PEMEX, autrefois nationale. La possibilité d'exportation vers les USA du pétrole conventionnel canadien va demeurer limité.

En conséquence, il est peu probable que de nouveaux projets d'oléoducs (Énergie-Est) puissent voir le jour, autres que ceux qui sont en cours en ce moment;

B) La nonchalance et le peu de moyens du Canada à se positionner dans le marché de l'automobile électrique et du "e-transport" en général vont entraîner une désintégration rapide de l'industrie automobile au Canada qui est basée essentiellement en Ontario. L'Ontario va s'enfoncer dans une terrible décroissance, un affaissement du marché immobilier et des déficits publics alarmants: Une nouvelle candidate à la péréquation sans limites qui apparaît dans le décor.

Le gouvernement fédéral n'aura pas le choix de cannibaliser tout ce qui bouge ailleurs, dont le Québec qui en fera les grands frais. Tout y passera pour "sauver" Toronto;

C) La mainmise de la Chine sur les ressources minières en Afrique ne permettra pas au Canada de se tirer d'affaires avec ses ressources naturelles; peu de nouveaux projets miniers verront le jour. Au Québec, le plan Nord restera marginal;

D) L'endettement public du Canada va augmenter considérablement. Le rapport dette-PIB de 100% actuellement s'accroît de 5% par année avec l'endettement des provinces, des municipalités et du fédéral. Ce taux pourrait doubler à 10% d'ici quelques mois seulement. À moyen terme, le Canada va ressembler à la Grèce (dette-PIB de 180%);

E) Le gouvernement Trudeau, coincé entre un dollar faible et des faibles taux d'intérêts, verra ses plus belles entreprises se faire acquérir par des Américains et des Chinois pour quelques milliards ponctuels dans sa trésorerie. Au Québec, cela est déjà bien entamé et la tendance va aller en s'accélérant... Tout ce qui peut être vendu le sera;

F) Le Canada sera confronté à des choix déchirants et devra sabrer dans ses programmes de transfert aux provinces et aux particuliers dans une austérité presque permanente;

G) La forte baisse anticipée du prix du pétrole aura des effets sur la vague migratoire au Canada qui n'aura plus la capacité financière d'en accepter davantage. De plus, le djihadisme plus ou moins financé par l'Arabie saoudite et le Qatar verra ses vivres coupées nettes;

H) Au Québec, Hydro-Québec devra se positionner sur les énergies renouvelables au plus sacrant au risque de devenir un dinosaure vu la décentralisation de la production énergétique attendue.

La Caisse devrait se départir au plus vite de son portefeuille toutes les actions de compagnies pétrolières et de transport de pétrole;

I) À partir de 2018, la vague de remplacement des baby-boomers va s'étioler rapidement tant au Canada qu'au Québec. Cela entraînera une remontée durable du chômage comme en Europe, notamment chez les jeunes;

J) Dès 2019, la conjoncture sera favorable pour une décentralisation des pouvoirs du gouvernement fédéral vers les provinces. Le discours du fédéralisme renouvelé reprendra des forces...

K) Vers 2025, le Canada deviendra ingouvernable et les disparités régionales n'iront qu'en augmentant: Le Québec n'aura que le choix de son indépendance.

En revenant de Dublin avec une courte escale en Islande, un petit pays relativement isolé de quelques 300 000 habitants qui a un taux de croissance de plus de 15% en 2016 et qui a dit non aux banques en 2008, je me suis dit qu'il y a pourtant tant de choses à faire au Québec.

Notre tour viendra...


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17 commentaires

  • Peter Benoit Répondre

    31 mai 2017

    @ Louis Côté
    Plusieurs points à discuter et je me limiterai à quelques uns seulement:
    1) Le prix du pétrole n'est pas proportionnel à la demande et une baisse de la demande de 35% n'équivaudra pas à une baisse de 35% du prix; ce sera beaucoup plus.
    On peut faire le parallèle avec le papier avec l'avènement de la micro-informatique en 1980 et l'apparition de l'internet et des téléphones mobiles. Vers la fin des années 80, Donohue appartenait encore à Quebecor et Abitibi-Consol à Power, dont la valeur atteignait des sommets. Et dix ans plus tard, personne ne voulait investir dans les pâtes et papiers en déclin.
    Il va toujours s'imprimer du papier ou du carton, mais la demande en 2017 est moindre que celle de 1985. Le pétrole connaît une trajectoire similaire, alors qu'il y a seulement quelques dizaines de mois, le prix du baril excédait 135 $ US. Puisque la Tesla a été mise sur le marché en 2012, mais réellement popularisée vers 2015, donnez 10 ans, soit 2025 et vous verrez les effets;
    2) La voiture électrique n'est pas uniquement une auto avec une batterie rechargeable. Ce sera une voiture intelligente à laquelle se greffera plusieurs applications de navigation et autres. On fera de l'auto ce qui a été fait pour le téléphone avec toute la valeur ajoutée inimaginable qui sera possible.
    C'est également toute une révolution dans le transport qui se prépare sans compter les impacts sur les compagnies d'assurance (la voiture autonome ne fera presque pas d'accidents...), sur les garages (20 pièces mobiles pour l'électrique versus 2 000 pour la voiture conventionnelle), les stations-services, le transport en commun, etc.
    3) Pour le gouvernement Trudeau, il s'agit de manœuvrer dans les méandres de l'économie et gagner du temps jusqu'en avril 2018 où une orgie de projets seront amorcés en vue de sa réélection de l'automne 2019.
    Ce gouvernement est coincé: D'une part, il y a une surchauffe des marchés immobiliers et autres actifs qui profitent de taux d'intérêts historiquement bas et, d'autre part, il y a peu ou pas d'investissements privés (autres que l'immobilier privé) de même qu'une balance commerciale déficitaire depuis la crise financière de 2008. Une hausse des taux d'intérêts à court terme ferait mal. L'inflation est le dernier des soucis de ce gouvernement et tant pis pour l'épargne, cela forcera les Canadiens à dépenser au plus vite !

  • Archives de Vigile Répondre

    30 mai 2017

    Je m'excuse d'abuser des ressources de Vigile, mais j'aimerais quand même apporter une précision au texte que je viens d'envoyer. La dette qui est à 167.5 % du PIB, c'est la dette des ménages. Évidemment, la dette privée, qui inclut celle des entreprises, est nécessairement plus élevée. Je ne voulais pas donner l'impression que je ne faisais pas la distinction.
    Merci à Vigile.

  • Archives de Vigile Répondre

    30 mai 2017

    Monsieur BENOIT,
    On s'entend sur l'essentiel. Maintenant, est-ce que le prix du pétrole peut descendre de façon significative au-dessous de 50$? Mes données sont approximatives, mais l'ordre de grandeur est là. Alors, la demande mondiale de pétrole oscille entre 95 mbj et 97 mbj. L'OPEP en produit entre 30 mbj et 35 mbj. Leurs coûts de production sont relativement bas. On dit que ceux de l'Arabie saoudite seraient de 12 $US à 15 $US.
    Mais, aussitôt que l'on sort du cartel, ils montent à 40 $US-50 $US. Autrement dit, il faudrait que la demande mondiale chute à 35 mbj pour que les prix baissent au-dessous de 50 $US. Et, cela, comme vous le dites, ça n'arrivera pas demain matin.
    Mais, même à 50 $US, les sables bitumineux ne sont pas rentables. J'ai lu que les coûts du pétrole issu des sables pourrait être aussi élevé que 75 $US-85 $US. Et, oui, les majors américaines ont commencé à larguer leurs intérêts dans les sables. Ce n'est certainement pas parce qu'elles voient l'avenir de ce côté-là. Alors, comment cette industrie-là peut-elle continuer de rouler? J'ai lu qu'elle était subventionnée à la hauteur de 3 milliards $ par année. Dans ces 3 milliards $ là, il y a certainement de l'argent québécois, comme il y en a dans la construction navale et les subventions au secteur automobile. Autrement dit, le Québec se paierait une partie de sa péréquation. Mais, ça, on entend pas grand monde le dire au Québec.
    La baisse du prix des ressources naturelles, qui était élevé en raison de la spéculation et de la manipulation des marchés, aura des effets à l'échelle planétaire. Le Venezuela et le Brésil ne sont que le hors-d'œuvre.
    Maintenant, est-ce que l'automobile électrique est une réalité aussi imminente que vous semblez le croire? Vous me donnez l'impression d'être bien informé. Je n'arrive pas à me faire une idée là-dessus.
    Pour terminer sur le pétrole, oui, comme monsieur Le Hir, je me demande ce que la Caisse fait là. Probablement une commande politique. Je ne serais pas surpris que l'on pose éventuellement un...second regard sur les taux de rendement annoncés par la Caisse au cours des dernières années. Il y a peut-être d'autres Henri-Paul, à la Caisse...
    Concernant la dette privée au Canada, ce que je lis dans les médias, c'est qu'elle est de 167,5 % du PIB, ou quelque chose de cet ordre-là. Oui, comme vous le dites, la BdC garde les taux bas pour essayer de doper l'économie. Mais, prenez ma parole, elle a aussi la dette à l'esprit. Si le prix des ressources naturelles demeure à la baisse, le dollar va demeurer faible. À l'époque du pétrole à 147 $US, il faisait 1,10 US. Aujourd'hui, il est à 0,74 US. Si les États-Unis haussent leurs taux, le dollar cdn va chuter davantage. Et, là, il va y avoir de l'inflation à l'importation. Ça va paraître dans le panier d'épicerie. Alors, la BdC va devoir choisir entre l'inflation, qui est destructrice de l'épargne et des salaires, et une crise financière qui ne manquera pas de se produire si les taux augmentent trop. Monsieur BENOIT, est-ce que ça peut continuer, les maisons à un million $ à Vancouver et Toronto$? Poser la question, c'est y répondre.
    Mais, oui, on s'entend sur l'essentiel.

  • Peter Benoit Répondre

    30 mai 2017

    @ Louis Côté
    En ce qui a trait à la demande de pétrole qui demeure robuste en ce moment, son prix ne dégringolera pas à 10$ le baril en 3 semaines !
    Toutefois, il y a plusieurs signaux inquiétants (et je vous suggère de lire l'étude d'Arbil et Seba de l'université Stanford avec le lien que j'ai mentionné) :
    1) La plupart des fonds de couverture (Hedge funds) ont largué le pétrole;
    2) Les USA ont annoncé qu'ils vont procéder à la vente de leurs réserves stratégiques;
    3) La capacité en mégawatts augmentent d'au moins 15% par année pour les énergies renouvelables;
    4) Dès 2025, le prix de revient de l'automobile électrique sera inférieur à la voiture conventionnelle à combustion interne;
    5) La Chine a annoncé en avril dernier qu'au moins 20% des ventes d'autos doivent être électriques d'ici 2025. Il faut rappeler que la Chine est le plus grand importateur de pétrole au monde. L'Inde a annoncé que toutes les voitures devront être électriques en 2032;
    6) Moody's a annoncé que le secteur pétrolier est maintenant sous surveillance avec des décotes possibles à venir;
    7) Pour son nouveau modèle 300, Tesla a environ 500 000 unités pré-commandées; ce qui représente des ventes futures de 20 milliards US !;
    8) La semaine dernière, Ford a congédié son PDG (Mark Fields) pour son inertie à lancer des nouveaux modèles de voitures électriques.
    La demande de pétrole ne chutera pas à zéro du jour au lendemain, mais diminuera à 70 M de barils par jour en 2030. Cette forte décroissance va anéantir très rapidement les producteurs à coûts élevés comme les sables bitumineux de l'Alberta.
    Pour la situation financière du Canada, il faut rappeler les faits suivants:
    A) Le Canada avait un ratio dette - PIB de 294% en 2016, soit publique (100%) et privée (194%). Ce ratio croît à au moins 5% par année en ce moment. À 175-180% de dette publique, c'est la Grèce. Une récession majeure ou une bonne crise et ce sera fait;
    B) La Banque du Canada maintient des taux d'intérêts très bas pour la simple et bonne raison est qu'il n'y a pas de croissance économique au Canada. Diminuer les dépenses publiques signifierait des taux de croissance de 0% (ou négatifs), une hausse du chômage et une baisse des revenus fiscaux;
    C) En principe, une faible valeur de dollar canadien a toujours historiquement aidé le Canada à stimuler ses exportations et encourager les investissements étrangers. Pour la première fois depuis l'après-guerre, cette recette ne fonctionne plus et la raison: L'avènement des pays émergents comme la Chine;
    D) Le Canada a une structure de coûts de pays développés, mais avec une économie de plus en plus de pays pauvres. Des choix déchirants sont à prévoir.

  • Archives de Vigile Répondre

    29 mai 2017

    Très juste. N'oublions pas aussi l'effet catastrophique qu'aurait sur les finances du fédéral une hausse des taux d'intérêts.
    Les Chinois sont les premiers exploitant de terres rares au monde (95% de la production mondiale en 2013), notamment en Mongolie Intérieure mais aussi en Afrique comme le mentionne Peter Benoit. Ces terres, qui contiennent une vingtaine de métaux essentiels aux technologies de pointe (cellulaires, laser, électronique, piles au lithium etc.) sont en voie de devenir le pétrole de demain. Dès 2011 des métaux comme le terbium ont vu leur prix être multiplié par neuf et le phénomène va en s'accroissant.
    Le quasi-monopole chinois a conduit plusieurs pays a relancer l'exploration mais le Canada est très en retard. La bonne nouvelle pour nous est que sur les 11 projets canadiens d'exploration avancée, six sont au Québec. La moins bonne nouvelle est qu'aucun de ces projets est aux mains d'entreprises québécoises. Tous sont canado-américaines et les deux seuls projets où des Québécois sont impliqués ont chacun la Caisse Canadienne de dépôt de valeurs comme premier actionnaire.
    Ceci étant dit, compte tenu du grand potentiel des réserves québécoises, un Québec indépendant pourrait devenir un joueur important dans ce domaine porteur.

  • Archives de Vigile Répondre

    29 mai 2017

    Il serait surprenant que le prix du pétrole descende beaucoup au-dessous de 50 $US, en raison des coûts de production. Maintenant, est-ce qu'il va remonter? C'est une industrie qui fait face à des vents contraires. La famille Rockefeller en est sortie il y a à peu près deux ans. Mais, l'arrivée de la voiture électrique est-elle aussi imminente qu'on veut bien le croire? Ça, c'est une autre histoire.
    À tout événement, il ne fait aucun doute que le Canada est en route vers une désagréable dégelée financière et économique. Le Canada parie sur les ressources naturelles et il va perdre.
    L'élément déclencheur pourrait bien être le niveau des taux d'intérêt. Je dis bien «pourrait être». Aux États-Unis, la débâcle de la dette est devenue certaine lorsque le taux des fonds fédéraux a été ramené aux alentours de 4,5 %-5%. Le niveau d'endettement du Canada est un peu plus élevé que celui des États-Unis à l'époque. Je parle ici de l'endettement privé. Évidemment, la Banque du Canada n'est pas pressée de hausser son taux directeur. Mais. éventuellement, elle n'aura pas le choix. La Réserve fédérale augmente le sien, ce qui a un effet à la baisse sur le dollar cdn. Et ça, ça c'est porteur d'inflation à l'importation. Avec le pétrole et les autres ressources naturelles au plancher, les exportations du Canada vont chuter. Donc, la banque centrale n'aura d'autre choix que de hausser les taux pour soutenir le dollar. Et là, le poids de la dette, il va commencer à paraître.
    Maintenant, est-ce que cela sera suffisant pour entraîner l'implosion du Canada? Il est bien évident que le chèque de péréquation va fondre. Et là, le Québec va réaliser le coût des politiques économiques du Canada. Le problème, c'est qu'il ne restera plus rien, au Québec, à ce moment-là.
    Alors, est-ce que cela signifie l'indépendance du Québec? Je sais que Vigile n'aime pas cela, mais j'insiste pour que ce commentaire soit publié tel quel. D'abord, le Québec n'est pas du bois de peuple indépendant, malheureusement. Le leadership québécois, à l'heure actuelle, n'est pas suffisamment fort pour aller négocier l'indépendance avec la «gang» d'Ottawa. Ils reviendraient de là dans des petits casseaux de chop suey.
    Enfin, il y a la question de la monnaie. Comme l'euro, le dollar canadien est une prison. Pourquoi pensez-vous que les Grecs sont demeurés dans la zone euro? Pourquoi pensez-vous que Marine Le Pen a reculé sur l'euro?
    Oui, vous avez raison, le Canada est parti pour une crise majeure. Maintenant, Est-ce qu'il va imploser? ça reste à voir.

  • Archives de Vigile Répondre

    29 mai 2017

    Si l'idée du moteur-roue d'hydro-québec avait progressée, nous serions chef de file en ce domaine... Malheureusement, encore une fois, les circonstances politiques on fait dérailler ce super projet...

  • Peter Benoit Répondre

    28 mai 2017

    @ M. Roger Audet
    Le Canada est l'un des rares pays à cumuler à la fois productions pétrolières et automobiles. Ce faisant, le déclin combiné de ces secteurs industriels va créer une véritable onde de choc et, cela, sans compter l'impact de la renégociation de l'Alena et autres situations qui pourraient survenir.
    Malgré ce que pourrait prétendre tout fédéraliste de bon aloi, il n'en demeure pas moins que le régime fédéral canadien coûte très cher à maintenir et a nécessité une Constitution rigide (1982) pour assurer la cohésion des provinces. À posteriori, l'imposition de cette constitution va s'avérer mortel pour le Canada et il aurait été préférable de conserver l'esprit de 1867. J'y reviendrai dans quelques semaines...
    Alors, à mesure que les effets draconiens de cette crise économique se feront sentir, une situation assez paradoxale pourrait survenir: Il n'y aura que des provinces pauvres au Canada ! Peut-être que la Colombie-Britannique et le Québec deviendront les moins pauvres, donc les plus riches...
    Chose certaine, si le Canada se dirigeait vers des déficits de la balance des paiements, un chômage endémique et un endettement massif; il n'aurait pas le choix et devra liquider et/ou abandonner des pans entiers de ses politiques de redistribution de revenus aux provinces et aux particuliers. C'est à ce chapitre qu'il y a moyen de préparer une stratégie afin de maximiser les retombées pour le Québec avant qu'il n'accède à sa pleine et entière indépendance.
    Ainsi, dans un environnement où le Canada avait les revenus fiscaux nécessaires pour maintenir le pays uni, nous savions en quoi s'en tenir. Toutefois, dans un contexte de fortes crises et de restructuration historique, personne ne sait exactement si le Canada sera effectivement balkanisé et comment ?

  • @ Richard Le Hir Répondre

    27 mai 2017

    M. Benoït, excellente analyse ! Vous voyez juste. Le Canada va finir par s'effondrer sous son propre poids, non sans que le Québec se fasse plumer au préalable.
    Les placements de la Caisse dans le pétrole et le gaz sont particulièrement inquiétants. Dans ces placements, la Caisse est partenaire avec de gros joueurs comme Power Corporation. Il faut craindre que Power se décharge sur la Caisse de ses placements non performants comme elle l'a fait en 2008 avec les PCAA et autres. Au moins 15 milliards des pertes de la Caisse cette année-là ne s'expliquent pas autrement.

  • Archives de Vigile Répondre

    27 mai 2017

    Je souhaite que tout ce que vous avez écrit, se réalise.
    Note: La balkanisation du Canada revenait de temps en temps dans le passé comme une possibilité. Par contre, cette fois-ci elle est plausible.

  • Archives de Vigile Répondre

    27 mai 2017

    L'Islande a dit ''Non'' aux banques...
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    _ Le problème est qu'ici, au Québec, la majorité des gens ne comprennent pas ce qui se passe, et n'ont aucune idée de comment le système actuel s'est maintenu depuis des décennies.
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    _ Les gens ne savent pas ce qu'est une bulle immobilière. (Ou plutôt préfèrent ne pas le savoir).
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    _ Les gens ne savent ce qu'est de l'argent électronique.
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    _ Les gens ne savent ce que c'est que le complexe militaro-industriel, le pétro-dollar.
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    _ Tout ce qui a compté jusqu'ici est de conserver un système artificiel reposant sur le blanchiment d'argent en fabricant inutilement des maisons partout, en vendant des armes à des dictatures, en investissant l'argent des fonds de pension dans l'OTAN, et en engraissant des companies d'assurance qui habituellement ne remboursent rien quand ils doivent le faire.
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    _ Les gens acceptant de contracter des prêts-automobile à toutes les 5 minutes pour exhiber ''Leur'' bagnole (donc exhiber leur endettement comme de ridicules Elvis Gratton).
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    _ Il y a un sérieux manque d'éducation. Les gens ont de la difficulté à lire plus de deux lignes de texte, à composer une phrase, à aligner un sujet, un verbe et un complément. Le Québec est devenu un peuple plutôt analphabète qui ne vit que pour regarder la television 3-4 heures par jour, ou se faire dire quoi faire et quoi penser par de faux journalistes, de petits cancres à la tête enflée au service des vendeurs de bagnoles, d'immobilier, et d'assurances.
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    _ Comment voulez-vous, dans ce contexte, que les gens deviennent pro-actifs et utilisent d'autres chemins que celui déjà trace d'avance par une bande de politiciens abrutis?
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    _ Les gens laissent leurs vieux mourir abandonnés sans soin dans des mouroirs (hôpitaux débordés ou centres de longue durée aux coûts exorbitants).
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    _ Le Québec a perdu son âme. Parce que les gens continuent d'accepter un système corrompu jusqu'à la moelle, tout en faisant semblant qu'il n'y pas de problème. Le Québec est devenu une nation de schizophrènes, ou plutôt d'imbéciles heureux. qui affichent un gros sourire en public, tout en maugréant en silence et en se taisant quand c'est le temps de parler. Une peuple misérable qui préfère tapocher sur les gens peu nombreux qui osent parler et dénoncer.
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    _ Bonne chance Québec.
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    _ On a les politiciens qu'on mérite.
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    _ Et surtout, quand on refuse de se rappeler son histoire, on est condamné à la revivre.
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  • Archives de Vigile Répondre

    26 mai 2017

    @Peter Benoit
    Le taux de chômage en Alberta serait incontrôlable, car le nerf de l'économie tourne autour du pétrole. Sans pétrole, les emplois a bons salaires quittent, ceux qui travaillaient pour fournir des services aux employés des pétrolières vont perdre leur emplois du même coup....
    C'est comme si le Québec perdait du jour au lendemain ses ressources hydroélectrique ( se qui ne peut pas arriver, étant une ressource renouvelable!).
    Une économie de république de Banane est damné si l'état ne diversifie pas ses ressources financières. L'Alberta n'a commencé sa diversification que très récemment avec l'élection d'un gouvernement NPD, un peu trop tard en fait. La province a eu plus de 50 ans pour enclencher le processus et a commencé le travail à la dernière minute, comme un étudiant fait son travail la nuit avant la remise! Maintenant, le temps est venu au bilan.... et je garantie un échec. Toronto/Montréal/Vancouver, c'est les vrais centres du pays. Le rêve de voir Edmonton ou Calgary devenir des villes majeurs n'était rien de plus que le rêve d'une population jalouse et frustré du reste du Canada.

  • Peter Benoit Répondre

    26 mai 2017

    @ Gaston
    Le lien se trouve sur le site www.rethinkx.com et les auteurs sont James Arbib et Tony Seba.
    Le titre du rapport est : The Disruption of Transportation and the Collapse
    of the Internal-Combustion Vehicle and Oil Industries.
    Rapport tout à fait génial.
    PB

  • Chrystian Lauzon Répondre

    26 mai 2017

    Et toute cette oligarchie d’États profonds et marchés financiers globalo-mondialiste à 1% de prédateurs maintient pour ses petits intérêts personnels l’humanité à l’âge de pierre du bitumineux et des pétrodollars en occultant criminellement la technologie de l’énergie libre. Cette technologie libérée et rendu publique éliminerait tous les problèmes écologiques actuels et croissants tout en réduisant radicalement le niveau de pauvreté et d’inégalités entretenu entre les peuples par ces globalistes, mais ce serait au détriment des multinationales climatobanksters gérant et détruisant les économies nationales par vol de ressources locales via des traités de « prison » maquillés en « libre » échange.
    Vivement la multiplication des Nikola Tesla et invasions extraterrestres forçant la divulgation et la criminalisation des illuminati et autres dictatures du secret et de l’élitisme auto-proclamé!!! Et si quelques avocats et juges courageux et honnêtes se regroupaient pour abolir les mises au secret des technologies avancées.
    Reprendre Hydro-Québec aux Desmarais et couillardo-saoudiens libéraux associés, c’est par un Tesla-Québec pour et par le peuple vers une écologie du vrai pour vrai que cela se produirait radicalement.
    Récupérer en bac vert ou se promener en voiture électrique est un divertissement familial de culpabilisation pour maquiller l’irresponsabilité des entreprises et fabricants autorisés par l’État à négliger de recycler directement leurs produits de consommation et s'axer sur le développement humain.

  • Archives de Vigile Répondre

    26 mai 2017

    «3) L’étude récente de Sheba de l’Université Stanford...»
    Auriez-vous un lien internet où l'on pourrait consulter cette étude? J'ai demandé à Google, mais cela semble hors de sa portée.

  • Peter Benoit Répondre

    26 mai 2017

    @ Louis
    Le gouvernement Trudeau attend uniquement l'échéance électorale d'octobre 2019 pour larguer l'Alberta. Entre temps, le ministre des finances Morneau se croise les doigts pour que le prix du baril de pétrole ne baisse pas trop vite car ce sont des milliards qu'il devra "pomper" (et non du pétrole !) pour soutenir l'Alberta; des milliards que le fédéral n'a plus...
    Le PLC est, comme le PLQ, un parti de centres urbains et de grandes villes où l'on retrouve une faune multiculturelle et diversitaire. Et l'Alberta n'est qu'une région parmi tant d'autres...
    Si j'étais un promoteur immobilier ou un propriétaire d'une PME en Alberta, je m'empresserais de vendre. Un chômage de 40% ? Peut-être. Chose certaine, il y aura une vague migratoire de l'intérieur même du Canada ! À terme, c'est au moins 2 millions d'Albertains, 500 000 Saskatchewannais et 100 000 Terre-Neuviens qui migreront vers Vancouver et Toronto.
    Je vous dis que l'immigration d'outre-mer cessera beaucoup plus qu'on le pense.
    Merci pour votre commentaire.

  • Archives de Vigile Répondre

    26 mai 2017

    Le gouvernement fédéral, en concentrant son énergie et ses investissement dans les ressources naturelles, s'est tiré une balle dans le pied. Si il y a une chose qui n'est pas infini, c'est bien les ressources. Malheureusement, l'économie des prairies et de Terre Neuve est tellement dépendante des ressources pétrolières qu'ils ont basé leur croissance sur ceci.
    J'attends juste de voir l'Alberta quand elle va devoir teter la péréquation pour se payer leurs infrastructures qu'y peuvent pas vraiment se payer. En fait, si du jour au lendemain l'exploitation des sables bitumineux arrêterait, le taux de chômage grimperait dans les 40% et la moitié de la population vivant à Calgary s'envolerait pour autre part.
    Ne vous faites pas croire autre chose, personne n'aime vivre en Alberta, Avant le pétrole c'était une région peu habité et rural, et bientôt ça va être un millieu urbain et désert. Tout les temporaires/immigrants vivant en Alberta vont partir dès que la dernière goute de gaz va être extraite...... un peu comme ces villages miniers au Nord du Québec qui ont été abandonné la minute que la mine fermait!
    Pour résumer, l'Alberta est une Arabie Saoudite d'Amérique du Nord, personne veut vraiment y vivre, y'a pas vraiment de ressources excepté pour le gaz et la seule raison d'y rester est pour un emploi.