Le cadeau fait au Bloc

En s'associant au Bloc québécois en vue de former un gouvernement de coalition, le Parti libéral du Canada et le Nouveau Parti démocratique ont commis une erreur historique dont ils se repentiront et dont le pays sortira perdant.

Coalition BQ-NPD-PLC



En s'associant au Bloc québécois en vue de former un gouvernement de coalition, le Parti libéral du Canada et le Nouveau Parti démocratique ont commis une erreur historique dont ils se repentiront et dont le pays sortira perdant.
Le Bloc québécois a sa place au parlement fédéral. Il s'acquitte avec dignité et sérieux de son rôle de représentant d'une partie importante de l'électorat québécois. Il est donc normal que les autres partis fédéraux discutent avec les bloquistes et concluent de temps à autre des alliances ponctuelles avec eux.
Cela dit, les politiciens fédéralistes ne doivent jamais oublier que le Bloc a comme raison d'être l'indépendance du Québec. Les députés et militants bloquistes travaillent jour après jour pour cette cause, main dans la main avec le Parti québécois.
Le PLC et le NPD ont donc dépassé les bornes de la prudence politique en formant une coalition destinée à gouverner le Canada et dont le Bloc est un rouage essentiel. Il est irresponsable d'accorder aux indépendantistes une telle influence sur le gouvernement du pays dont ils souhaitent l'éclatement. Irresponsable aussi de donner au Bloc une puissante dose de légitimité comme seul représentant des Québécois au niveau fédéral.
Depuis 15 ans, les fédéralistes répètent aux Québécois que le Bloc souffre d'une grande faiblesse: il ne participera jamais au pouvoir à Ottawa. Voici précisément ce que les libéraux et le NPD viennent de donner au Bloc, le pouvoir. Quel argument emploieront les candidats fédéralistes contre le Bloc lors de la prochaine campagne électorale?
Le parti de Gilles Duceppe sort de cette affaire plus fort que jamais. Les Jacques Parizeau, Bernard Landry et Pauline Marois ne s'y sont pas trompés. Ils savent que le mouvement souverainiste vient de recevoir de ses adversaires un cadeau inespéré.
Pourquoi donner ce coup de pouce aux indépendantistes? Pour se venger de Stephen Harper? Le premier ministre a fait preuve la semaine dernière d'une partisanerie et d'une arrogance éhontées. Mais on ne réagit pas à un geste irresponsable par une politique encore plus irresponsable. Que des fédéralistes aussi convaincus que Stéphane Dion, Bob Rae et Michael Ignatieff signent ce pacte avec les souverainistes est incompréhensible, voire révoltant.
On sent un malaise dans les rangs libéraux ces jours-ci. Plusieurs croient que cette entente avec le Bloc québécois va à l'encontre des intérêts du pays et des intérêts de leur parti. Ne se trouve-t-il pas un seul libéral pour s'élever publiquement contre cette coalition malsaine? Un seul pour qui les principes et l'unité du pays sont plus importants que l'appétit pour le pouvoir?
Les conservateurs ont réagi à la création de cette coalition en dénonçant l'alliance avec les «séparatistes du Québec». Leur campagne contre le Bloc risque de déraper en campagne contre le Québec, une autre démonstration du manque de jugement et de scrupules du premier ministre.
Les chefs des partis fédéralistes à Ottawa doivent d'urgence freiner cette descente vers une crise d'unité nationale. Dans l'intérêt du Canada, ils ont le devoir de trouver une issue qui calmera le jeu et permettra au gouvernement de consacrer toutes ses énergies au dossier économique.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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