Les trois indécents

Coalition BQ-NPD-PLC



La coalition formé par les chefs Layton, Dion et Duceppe. Photo PC

Moins de six semaines après les élections fédérales, les trois partis de l'opposition représentés aux Communes ont décidé de renverser le gouvernement Harper et de former un gouvernement de coalition pour le remplacer.
Quoi que l'on pense des mesures comprises dans l'énoncé économique du ministre Flaherty (dont certaines étaient pour le moins disgracieuses et mal avisées), ce geste constitue un putsch contre la volonté populaire. Rappelons notamment que lors de ces élections, le Parti libéral du Canada a obtenu son plus bas score historique (26%), le Nouveau Parti démocratique un résultat équivalent à sa précédente performance (18%) et le Bloc québécois une baisse de pourcentage par rapport aux élections de 2006, et ce, malgré une intense campagne de peur menée contre Stephen Harper.

Les chefs de ces trois partis se comportent, depuis quelques jours, comme des écervelés ayant perdu tout sens de l'intérêt public et toute notion de décence. Indécent Stéphane Dion, qui fait la roue comme un paon à l'idée d'être premier ministre et qui, pour y arriver, est prêt à abandonner le soi-disant combat de sa vie, le «Tournant vert», à quémander l'appui de ses mortels ennemis souverainistes et à faire équipe avec Jack Layton, qu'il avait traité de «socialiste» pendant la campagne électorale. Indécent Jack Layton, qui a préparé ce putsch de longue main (il avait déjà évoqué l'idée d'un gouvernement de coalition pendant la campagne électorale et avait comploté avec le Bloc quelques jours avant ledit énoncé) et qui est prêt à toutes les contorsions politiques et idéologiques pour avoir enfin sa limousine. Indécent Gilles Duceppe, qui s'apprête à soutenir un gouvernement du parti des commandites dirigé par le père de la satanique loi sur la clarté et s'amuse en catimini de voir la Chambre des communes transformée en parlement à l'italienne.
Le comportement de nos trois indécents dans cette crise contribuera à la désaffection croissante des citoyens envers la chose politique et à l'affaiblissement de nos institutions politiques. Ils auront beau jeu par la suite de jouer les démocrates contrits et de déplorer le cynisme des électeurs.
***
Marc Simard
L'auteur est historien et professeur d'histoire au collège François-Xavier-Garneau, à Québec.

Squared

Marc Simard19 articles

  • 12 448

L'auteur enseigne l'histoire au Collège François-Xavier-Garneau.
Auteur de "Les éteignoirs - Essai sur le nonisme et l'anticapitalisme au Québec", publié aux Éditions Voix Parallèles





Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé