par stefan75 - Beaucoup de Français installés au Québec se plaignent de ne pouvoir se faire de vrais amis, ils se plaignent souvent de « l’hypocrisie des québécois » du fait de ne pouvoir lier de vraies relations avec eux, de ne pas pouvoir construire de vraies amitiés, ce site est rempli de témoignages en ce sens. Mais qu’en est-il réellement ? Pourquoi cette idée ? Le Québec est-il vraiment un pays rempli de gens hypocrites ?
J’ai vécu neuf ans au Québec, une période qui a beaucoup compté dans ma vie puisqu’elle s’est étendue de l’âge de 13 ans à 22 ans. Mes parents ont toujours fait en sorte de maintenir à la maison une vie « à la Française » ; pourtant nous avons pu nous faire des amis québécois, de vrais amis, sincères et que nous avons gardés malgré l'océan qui nous sépare désormais. Depuis mon retour en France il y a cinq ans je tente de découvrir et de comprendre ce pays (la France) et ses gens que je ne connaissais que très peu, mes parents ayant toujours voyagé.
Je lis aussi beaucoup de messages de français, de québécois, et d’étrangers sur plusieurs forums et espaces de discussions. J’essaye de comprendre où est le problème car pour moi il ne peut pas y avoir simplement les « gentils » d’un côté et les « méchants » de l’autre ! Je trouve cette logique beaucoup trop puérile, dénuée de sens, c'est généralement bon quand on est au primaire, voire au début de secondaire.
Il y a autre chose, de beaucoup plus simple, que bizarrement les Français au Québec ou les Québécois en France ne semblent pas comprendre, les codes sont différents. Ça semble simple de dire ça, mais ayant parlé avec beaucoup de français au Québec, plusieurs québécois en France (oui-oui ça existe) et surtout en l’ayant vécu moi-même il faut comprendre que le relationnel n’est pas pareil et qu’il n’est pas du tout impossible d’avoir de très bons amis au Québec.
Je pense que cela est très important pour les immigrants et aspirants immigrants au Québec.
J’ai pour ma part eu beaucoup de mal en rentrant en France à me faire de vrais amis ; il faut savoir qu’au Québec les gens sont très avenants, ils vous parlent facilement ou vous portent assistance, vont même vous inviter à boire un verre, pour autant vous ne serez pas amis et vous pourrez les croiser le lendemain sans qu’ils vous reconnaissent. De l’hypocrisie ? Pas du tout ! C’est la façon de vivre anglo-saxonne qui s’oppose à notre côté latin.
Les Québécois seront les premiers à vous aider, vous parler; sortez seul(e) dans un bar, vous aurez très vite plein d’amis, mais pour la soirée seulement. C’est une façon de faire, être aimable, vous porter assistance ne signifie pas que vous êtes amis pour la vie. C'est surtout leur manière d'être polis, c'est nous qui avons le tort d'y voir autre chose.
Les Français qui immigrent recherchent désespérément un contact avec les locaux, à être appréciés, acceptés et prennent cette ouverture pour argent comptant, malheureusement !
Il faut savoir prendre son temps, faire des rencontres, beaucoup de rencontres avant de tomber sur LA bonne personne avec qui le lien va devenir plus fort, ne pas hésiter à ne pas approfondir avec des gens qui ne vous ressemblent pas. Il faut parfois embrasser beaucoup de crapauds avant de trouver le vrai ami. Ce n’est pas simple mais c’est ainsi, c’est tout. Le simple fait de pouvoir rencontrer facilement beaucoup de monde est une grande aide.
Il y a également tout le côté nord-américain qui joue beaucoup, les français ne comprennent pas toute l'importance qu'il y a à s'impliquer dans sa vie de quartier, dans les organisations bénévoles, les québécois y attachent une très grande importance et ils vous regardent alors tout à fait différemment. C'est pour eux la preuve d'une bonne intégration, ça ne fait pas tout, mais ce genre d'activités civiques tiennent une place très importante dans leur vie que beaucoup ont le tort de négliger.
Il faut aussi faire la démarche de se présenter à ses voisins, sans espérer de retour, cela pose déjà les fondations de votre intégration. Je n'ai pas la science infuse, je tente juste de donner quelques voies d'accès.
Pour ma part j’ai eu beaucoup de mal avec les Français en rentrant, mon « coté québécois » revenait trop vite. Les Français ne vous ouvrent pas leur porte, ils prennent leur temps, beaucoup de temps avant de vous accepter dans leur cercle très fermé, en cinq ans je commence tout juste à trouver de vrais amis, c’est très difficile et je voulais comprendre pourquoi. Je n’allais tout de même pas commencer à classer les Français (dont moi-même) comme des gens froids et distants ! C’est vrai, la plupart des français sont fidèles en amitié, très fidèles, mais avant de rentrer dans le « cercle » que d’épreuves ! Je n’étais pas habitué à cela et là aussi j’ai voulu comprendre pourquoi.
En arrivant au Québec il faudra abandonner tous vos réflexes et faire preuve d’une grande patience, ce n’est pas facile, pas du tout je le sais très bien, mais ça ne l'est nulle part lorsque l'on tente le défi de l'expat. Mais le jeu en vaut la chandelle, mes amis québécois me sont très chers et malgré la distance, et les cinq années qui ont passé, le lien est toujours très fort.
Tout le monde il est pas beau, tout monde il est pas gentil. Tout le monde il est différent!
Source: www.immigrer-contact.com