Réplique à Pierre Fiset

Immigration française au Québec

J’ai bien lu la réaction de [M. Pierre Fiset dans Cyberpresse->8266] et j’avoue
avoir été déçu de n’y trouver aucune contre-argumentation aux points que
j’avais énoncés. Au lieu de cela, j’ai pu lire un avis populiste,
paternaliste et plutôt méprisant qui nous laisse supposer que M. Fiset,
comme le Québec, mettent tous les immigrants dans le même panier
humanitaire.
C’est faire montre de bien peu de connaissance des quotas du Ministère de
l’Immigration. Or, celui-ci favorise les travailleurs qualifiés et les
investisseurs étrangers. Le MICC les attire d’ailleurs avec un argumentaire
ou le mot « opportunité de carrière ou d’affaire » revient comme un
mantra.
Je ne comprends pas non plus l’angélisme de M. Fiset à propos de
l’intégration des communautés qu’il décrit avec un orientalisme suspect,
alors que depuis des mois, les sondages et les protestations populaires lui
donnent parfaitement tort.
Ensuite, je trouve que de traiter d’opportunistes, des diplômés que le
Ministère a sélectionné (sic) pour leurs compétences, et leur préférer des
réfugiés que l’on cantonnera aux travaux domestiques, c’est un aveu du peu
de cas donné aux compétences étrangères.
J’aurais finalement aimé que M. Fiset démonte un à un mes arguments plutôt
que de leur opposer une allégorie sur l’intégration des Communautés au
Québec. D’autant que si vous aviez raison, les problèmes d’immigration,
d’accommodements raisonnables et d’avenir de la Province ne seraient pas à
l’ordre du jour des médias et des conseils des Ministres depuis des
années.
Cordialement.
Yann Takvorian

Président-Fondateur Immigrer-Contact.com
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --

Squared

Yann Takvorian2 articles

  • 2 338

L’auteur est président et fondateur de Immigrer-Contact.com, un site Internet qui, depuis 2002, donne la parole aux immigrants francophones, principalement du Québec. Il a vécu au Québec de 1995 à cette année, alors qu’il est retourné en France.





Laissez un commentaire



4 commentaires

  • Claude Jacqueline Herdhuin Répondre

    11 décembre 2007

    Une simple question : pourquoi rester dans un pays qui ne répond pas à vos espérances? Puis-je me permettre de vous dire que je suis une française immigrée heureuse au Québec depuis 20 ans? J'ai pu réaliser en 20 ans ce que je n'aurais pas pu réaliser en 50 VIES en France. Pourquoi? Parce que je m'écoute (non pas parler, gros défaut de nous autres pauvres Français) mais j'écoute mes besoins. Cela signifie aussi que je me respecte et donc que je respecte les autres, et par conséquent mon pays d'accueil.
    Vous reprochez au Québec votre échec en matière d'intégration? Moi je le remercie d'avoir fait de moi une haute diplômée universitaire, travailleuse autonome et écrivaine reconnue. Le jeu se joue à deux, vous semblez l'ignorer, et rien n’est parfait en ce bas monde. La France pas plus que le Québec.

  • Archives de Vigile Répondre

    23 août 2007

    J'ai lu la réplique de M. Fiset et je suis tout à fait d'accord. Je vis dans le quartier Côte-des-Neiges, et en tant qu'immigrant, je fais partie de la grande majorité d'immigrants qui sont heureux de vivre au Québec. M. Takvorian est un raciste répugnant, c'est honteux d'écrire de la sorte sur une société tellement accueillante et chaleureuse.
    Pablo Dias Allard

  • Archives de Vigile Répondre

    20 août 2007

    Monsieur l'anonyme, la contradiction, c’est dire une chose et son contraire en même temps. Changer d’avis au bout de 10 ans, ce n’est pas une contradiction, c’est une prise de conscience.
    Concernant le Québec, c’est l’expérience d’un désenchantement. Je vous remercie d’ailleurs de souligner l’existence de ce guide qui démontre ma bonne volonté d’intégration de l’époque.
    Je pense qu’en douze années au Québec, j’ai compris bien des choses qui n’ont valeur de vérité que pour moi-même, mais qui influent ensuite sur mes choix personnels.
    J’ai malheureusement observé en une décennie au Québec une lente mais persistante dégradation. Vous ne pouvez pas la nier. Vous pouvez lui chercher mille excuses, vous ne pouvez l’ignorer. Je l’explique d’une façon, vous d’une autre.
    La valse de certains politiques et les danses en rond des autres autour d’un même projet mal ficelé peut être décrié. A cause de cette obsession, le reste n’est pas fait. Mais ni vous me convaincrez, ni je le ferai, au pire, nous aiderons les indécis.
    Ensuite, je vais vous dire qu’effectivement, la France a progressé pendant que le Québec se dégradait. Elle a profité de la dynamique de l’Europe et nous sommes nombreux à croire que le mieux est à venir et avons voté massivement pour. Le Québec hésite encore alors que le bourbier est évident et qu’il n’y a pas de place à la demi-mesure (gouvernement minoritaire).
    Pour terminer, André Pratte a de façon très perspicace parlé de volonté d’accueil plus que de capacité. Vous utilisez vous aussi le terme « chez nous », montrant bien qu’en dépit d’une nationalité acquise, d’une participation économique et d'un apport à une natalité en chute libre, l'importé un peu critique reste toujours à la merci du « bon débarras » populaire.

  • Archives de Vigile Répondre

    19 août 2007

    Réplique à Yann Takvorian,
    Les gens doivent savoir qu'en 1998 vous avez co-écrit un livre sur la manière d'immigrer au Canada pour les français. (''Une nouvelle vie au Canada, s'intaller au Québec'', édition Stanké, 1998, de Yann Takvorian et Nathalie Desmarée) Dans ce livre vous vous dites ''heureusement établi'' au Québec et vous faites tous les avertissements nécessaires pour que les français ne soient pas surpris de ce qui les attendent au Québec. Ce livre paru chez Stanké et co-écrit avec Nathalie Demarès expliquent au français que la France a des problèmes de rigidité au niveau de ses institutions et un problème de xénophobie qu'on ne retrouve pas au Québec. Vous expliquez également que le modèle anglo-saxon est de ne pas mélanger les cultures et que les français doivent s'attendre à ne jamais vraiment faire parti de la société d'acceuil. Ce qui est différent en France où on tente de gommer les différences pour bâtir une société plus homogène au niveau de l'identité. Vous ajoutez que le Canada n'a pas véritablement d'identité.
    Votre livre de 1998 vient donc contredire votre lettre. En 1998 vous vous proclamiez heureux d'être au Québec.
    En 1998 vous expliquiez que la France a des problèmes qui n'existe pas au Québec et maintenant vous y retourner ?
    Et pour ce qui est du modèle anglo-saxons de ne pas mélanger les communautés je vous rappelle que Tony Blair a dénoncé le multiculturalisme anglais comme un échec et une erreur qu'il faut faire cesser (après qu'un communautariste musulman ait attaqué sa propre société d'acceuil).
    Ainsi donc le Yann Takvorian de 2007 se contredit. Qui doit on écouter ? Le Yann Takvorian de 1998 qui veut vendre ses livres faisant la promotion que c'est fantastique au Québec ou celui qui écrit aujourd'hui pour se plaindre ?
    Vous aviez raison en 1998. Vous étiez ''heureusement établi'' chez nous. Alors que vous changiez d'idée maintenant n'a pas d'importance. Mais ne venez pas prétendre que c'est nous qui avons changé.
    Et pour vos théories économiques copiées sur Alain Dubuc, nous les rejettons en bloc. Vous n'avez rien compris à la société québécoise. On y a déjà répondu. Les idées d'Alain Dubuc sont discréditées et sont la risée des économistes sérieux et compétents.
    Votre rupture amoureuse avec une québécoise pourrait expliquer bien des choses sur votre insolence d'aujourd'hui.
    Allez, bon débarras !
    Je vous laisse à vos contradictions.