La nouvelle Europe, un phare pour le Québec

Tribune libre

La nouvelle Europe, un phare pour le Québec.
L'Europe de 2010 réalisera enfin, avec la coopération active de ses 27 pays membres, une unité de politique et d'action que les 6 pays fondateurs avaient entrepris avec optimisme dès après la seconde guerre mondiale.
Toute sorte de défis ont parsemé la route de l'Union européenne depuis que la France, l'Allemagne, l'Italie, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg ont décidé, en 1955, d'unir leur destin et de mettre en place une structure centrale qui mènerait à une intégration toujours plus étroite des leurs économies, et instituerait une gouvernance collégiale de leurs sociétés. Dans les années qui ont suivi, le nombre de pays membres a augmenté et le transfert de souveraineté vers les institutions communes s'est poursuivi. Au point où l'Union européenne détient maintenant à peu près tous les pouvoirs que détenaient autrefois les pays membres et prend à peu près toutes les décisions que les pays membres prenaient seuls, autrefois. Soulignons aussi que la Charte européenne des droits et obligations des citoyens deviendra applicable dans tous les pays membres.
Dès le début de 2010 l'Union européenne vivra donc sous les dispositions du traité de Lisbonne. Ce qui était souhaité ou entrevu depuis des décennies se metta en place et offira au monde une Euroe unie et des interlocuteurs qui se prononceront au nom de 500 millions de citoyens.
À la question que posait le Secrétaire d'État américain, Henry Kissinger en 1975, "à qui je téléphone si je veux parler à l'Europe? ", l'Union européenne offrira des réponses concrètes et permanentes. Elle élira un Président qui parlera au nom des Européens, elle désignera ministre des Affaires étrangères qui négociera sur toutes les latitudes au nom de l'Europe, et elle établira un service diplomatique qui embauchera les diplomates des pays membres et qui remplacera toutes les ambassades, dont certaines existent depuis des millénaires. Le Parlement européen et ses 726 députés aura un rôle de plus en plus important et précis à jouer quand il s'agira de proposer et d'adopter un budget, de surveiller le travail de la Commission, de même que celui du Président et du ministre des Affaires étrangères.
Il n'est pas interdit de penser qu'un jour, peut-être pas très lointain, une réforme du Conseil de sécurité de l'ONU deviendra possible parce que l'Europe parlera d'une seule voix et acceptera de n'occuper qu'un seul siège, et de ne jouir que d'un seul droit de veto, face à des pays aussi important et populeux que les État-Unis, la Chine, la Russie, le Brésil etc. On sait que le Conseil de sécurité a conservé depuis sa création en 1945, les même cinq membres permanents, la Chine, la France, la Grande-Bretagne, la Russie et les États-Unis, avec chacun un droit de veto.. Une modification de cette composition n'arriverait certainement pas trop tôt. La proposition la plusn souvent avancée porterait le nomre de pays membres à 9. Je crois que c'est très logique et très faisable. On devrait y retrouver alors: Les États-Unis, l'Union européenne, la Chine, la Russie, l'Inde, le Japon, le Brésil, l'Afrique du sud et l'Égypte.
Bien sûr, les structures et les institutions des pays membres ne disparaîtront pas du jour au lendemain, mais leurs fonctions et leur importance diminueront graduellement. Comme ce fut le cas et que ce l'est encore, par exemple pour les banques centrales des pays membres qui ont adopté l'euro, en abandonnant leur monnaie. Ainsi, la banque centrale de France existe toujours, mais en plus de coûté fort chère, elle ne décide plus grand chose. C'est la Banque centrale européenne qui gère la monnaie commune et qui impose à tous les taux d'intérêt et la rigueur budgétaire qui assurent la valeur et la solidité de l'euro.
Puisque la France, que certains voyaient jadis comme un appui à la souveraineté du Québec, a décidé, en toute connaissance de cause, de s'intégrer ainsi dans une Union européenne qui ressemble de plus en plus à une fédération, il faudrait bien que les Québécois en tirent quelques enseignements. Premièrement, se dire que la France ne pourrait plus, sans se contredire et se ridiculiser appuyer un mouvement indépendantiste québécois et prétendre que le Québec se défendrait mieux, dans cette mondialisation en marche, s'il s'excluait de la fédération canadienne et décidait d'affronter seul tous les défis que la France a décidé s'affronter à 27. Le président Sarkosy a déjà dit, " vous n'arriverez pas à me convaincre que le monde a besoin de plus de division". Je suis convaincu qu'il n'hésiterait pas à le dire à nouveau. De toute façon cela se situerait dans la logique de la politique européenne que poursuit la France depuis de nombreuses années.
Pourquoi alors ne pas chercher dans le cadre de la fédération canadienne des modifications et des arrangements qui permetttaient au Québec de reprendre le rôle dynamique qui a déjà été le sien. On pourrait songer à demander aux parlementaire fédéraux d'adopter les résolutions qui reconnaîtraient que le Canada est composé de trois nations, les Québécois, les Autochtones et les Anglophones.
Ma suggestion consiste à pousser un peu plus loin l’initiative que la classe politique canadienne avait prise en 2006 de faire reconnaître le fait que les Québécois forment une nation au sein de la fédération. On se souvient que c'est le parti libéral qui avait pris cette initiative, et Michael Ignatieff en réclame encore la paternité. On sait maintenant que le gouvernement conservateur a été opportuniste, qu’il a saisi la balle au bond et qu'il a fait adopter par la Chambre des communes en novembre de la même année, la résolution qui reconnaît que les Québécois forment une nation dans un Canada uni. Les observateurs ont remarqué que les déclarations du Premier ministre, des ministres et des leaders des partis l’Opposition ont confirmé le sens qu’il fallait donner à l’expression "Québécois" utilisée dans cette résolution, en français comme en anglais. Pour tout observateur sérieux, le mot Québécois, dans cette résolution, englobe tous les Canadiens-français quel que soit l’endroit où ils habitent au Canada. On comprend qu'il s'agît de ceux qui s’appelaient autrefois les Canadiens par opposition aux Anglais, qui se sont ensuite appelés les Canadiens-français et plus récemment les Québécois. Ce n'est donc pas le Québec qui aurait été reconnu comme nation.
Il me semble que la même définition de nation pourrait s’appliquer aux Canadiens-anglais et aux Autochtones, quel que soit l’endroit où ils habitent au Canada. Il est facile de constaters d'ailleurs qu'il y a des "Québécois" dans toutes les provinces du Canada, qu'il y a également des Autochtones dans toutes les provinces et la même chose pour les anglophones. Nous aurions alors la reconnaissance d'une réalité incontournable, l'existence de trois nations fondatrices. Les Anglais et ceux qui ont adopté la langue anglaise, les Québécois et ceux qui ont adopté la langue française, et les Autochtones. Les trois piliers d’un Canada bilingue et multiculturel, bordé par trois océans.
Le grand avantage de cette initiative serait de placer les questions constitutionnelles et nationalistes dans un nouveau contexte où les trois nations seraient appelées à se parler et à se concerter dans un forum qui leur serait propre et où chacun serait traité comme un égal et disposerait d’un droit de proposition et de veto. Il ne serait pas illusoire de penser qu’un jour cet arrangement serait reflété dans la Constitution canadienne.
Le gouvernement libéral, au pouvoir à Québec depuis plus de cinq ans, surveille et généralement défend sincèrement et avec agressivité les intérêts des Québécois, mais il ne semble pas disposé à proposer pour l’instant de grands débats constitutionnels.
Le parti Québécois soulève de moins en moins souvent les questions relatives à un prochain référendum sur la souveraineté, presque jamais la notion d’indépendance totale et ne formule pas souvent les détails de ce que comprendrait éventuellement le concept d’association. Il a promis de ne proposer un éventuel référencum que dans un deuxième mandat. Il a proposé récemment un projet de transferts de certaines compétences fédérales en faveur du Québec, mais il semble que ces revendications, suceptibles de provoquer des crises politiques, ne seront formulées formellement qu’une fois que le PQ aura accédé au pouvoir, ce qui peut bien ne pas se produire avant plusieurs années.
L’Action démocratique, pour sa part se rabat sur la notion d’autonomie revendicative, mais ne fournit aucune ligne de combat ni aucune avancée politique ou économique qu’il considérerait comme essentielle à la poursuite des intérêts du Québec.
Les Québecois, dans le sens que lui donne la résolution de la Chambre des communes, se retrouvent ainsi dans une espèce de limbes politiques, les canadiens-français du Québec et de partout ailleurs au Canada se voient souvent bien seuls à défendre leur existence comme groupes et à maintenir leur langue et leurs traditions. Et ils n’ont pas de porte-parole officiel qui prenne en permanence fait et cause pour leurs intérêts à la grandeur du Canada. Il me semble donc urgent de mobiliser les énergies des leaders nationalistes, où qu’ils se trouvent, afin de mettre en chantier le Canada des régions et des peuples. Ceci devrait se faire à trois. Trois peuples, trois partenaires, les Canadiens-anglais, les Québécois et les Autochtones qui s’associeraient en respectant la spécificité des partenaires dans ce nouvel arrangement qui prendrait la forme d'un Forum des nations dont le statut et le rôle confirmeraient l'égalité des partenaires dans cette nouvelle association.
De plus, si le nombre de sièges à la Chambre des communes devait s'élever à 342, comme le propose le gouvernement de Stephen Harper et que le Québec ne maintienne que ses 75 sièges, il deviendrait non seulement possible pour Ottawa de gouverner sans le Québec, mais la chose deviendrait également plus facile. Il suffirait qu'un parti obtienne 172 sièges, même sans en avoir aucun au Québec, pour former un gouvernement majoritaire. Cela serait réalisable si l'Ontario et quelques provinces de l'Ouest votaient massivement, mais pas unanimement, pour ce parti. Ce qui veut dire que les conservateurs et les libéraux pourraient former, alternativement, des gouvernements majoritaires sans que les électeurs Québécois ne puissent y faire entendre leurs voix.

Puisqu'il ne peut pas y avoir de référendum au Québec avant 2017 (dans le meilleur des scénarios, un éventuel deuxième mandat du PQ ne peut pas avoir lieu avant 2016) et que d'ici là, la proportion des députés Québécois à la Chambre des communes risque d'avoir diminuée au moins une fois sinon deux fois, le Québec et les Canadiens-français ne pèseront plus très lourd dans l'exercice du pouvoir à Ottawa. Si les Québécois n'arrivent pas à se décider de prendre leur place dans la confédération canadienne, ils risquent de devenir les observateurs de leur déclin.
Georges Paquet

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Georges Paquet20 articles

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Membre du service diplomatique canadien de 1967 à 2002, notamment au Nigeria, en France, en Belgique (auprès de l'Union européenne), à Haïti, à Rome (auprès du Saint Siège) et en Côte d'Ivoire





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9 commentaires

  • Georges Paquet Répondre

    30 octobre 2009

    Je ne voudrais pas refaire ici tout le débat qui a précédé et surtout qui a suivi le NON de 55% des Français au projet européen tel que présenté par le Président de l'époque.
    Je ne trouve pas un observateur qui ne tire pas la conclusion que ce vote était un vote inspiré par les politiciens de gauche, contre la droite au pouvoir depuis trop longtemps à son goût et contre le Président Chirac lui-même. La gauche avait, semble-t-il un plan B à proposer pour créer une nouvelle Europe. Elle n'a cessé d'en parler, sur toutes les tribunes. Or, après cette victoire, plus personne n'a entendu parler de ce plan B. Il n'existait tout simplement pas.
    À l'élection présidentielle suivante, les Français confirment leur choix d'un Président et d'un gouvernement de droite. La gauche n'existe à peu près plus. Le Président Sarkosy entreprend son travail pro-européen, et on en arrive à ce qui se passe aujourd'hui.

  • Georges Paquet Répondre

    30 octobre 2009

    M. Jean-Joël Kauffman est anti-européen. On ne peut rien y faire.Ce n'est pas moi qui va essayer de l'informer. Qu'il suffise de rappeler que toutes les décisions de transfert de compétences des États membres vers les institutions de l'Union européenne l'ont été en toute transparence par des gouvernements démocratiquement élus. Le reste repose sur des opinions personnelles.

  • Marie-Hélène Morot-Sir Répondre

    30 octobre 2009

    Monsieur Paquet les échanges avec vous sont toujours une source d'approfondissement.
    La France est jusqu'à preuve du contraire un Etat Souverain. Ce qui a été réaffirmé par le Conseil Constitutionnel Français. La France a accepté d'entrer dans l'Europe, une Europe dont elle a d'ailleurs, ne l'oublions pas, été la principale instigatrice pour la construire, et aujourd'hui elle participe à toutes les décisions, rien de comparable donc avec le Québec à qui les choses ont été imposées du fait de la conquête anglaise ..
    Cette Union Européenne est constituée de pays qui ont désiré se grouper, pour prendre ensemble leurs destins en main. Cela a commencé depuis la création du Marché Commun sous l'impulsion du français Robert Schuman, ministre des affaires étrangères, en 1950 et créé au départ à cause des marchés de l'acier et du charbon entre l'Allemagne et la France, deux anciens pays belligérants, afin de les mettre une bonne fois pour toutes à l'abri d'autres conflits armés ..
    L'adhésion des gens a été vraiment totale à ce moment-là et cela a en effet bien fonctionné pour être générateur de paix jusqu'ici.
    Peu à peu ce marché commun a évolué, et ce qui ne va plus aujourd'hui, c'est parce que nous assistons à une Europe principalement des marchands et des financiers !
    La France a voté NON à cette Europe-là, qui nous entraîne vers davantage de mondialisation et très justement Monsieur G.V nous souligne bien ce fait, c'est à dire si nos gouvernants ne tiennent pas compte de l'avis des peuples qui la composent et qui ne veulent pas être emmenés sur ce chemin-là, très éloigné de la politique sociale désirée, leur seule défense ne sera-t-elle pas alors de revenir vers davantage de nationalisme pour préserver leurs cultures propres et leurs identités? N'est-il pas perceptible que des nations aussi fortes que la France ne se laisseront jamais noyer dans ces administrations représentant uniquement des groupes d'entreprises puissants, qui influent sur les politiques mises en place par cette Europe, au travers de leurs seuls intérêts particuliers !
    Quant au passeport européen dont vous parlez à juste titre, il faut savoir qu'il a été fait, non au seul échelon européen, mais voulu dans le cadre de cette mondialisation générale de notre planéte, pour permettre de suivre parfaitement toute circulation des individus, ce n'est donc plus un symbole de nationalité dans ce strict sens-là. C'est un simple permis de circuler !....

  • Archives de Vigile Répondre

    29 octobre 2009

    Bonjour,
    Cet article pour le moins consternant. Il révèle de la part de son auteur une ignorance à peu près totale de ce qu'est devenue l'Europe, à savoir une machine destinée à revenir sur à peu près tous les acquis sociaux et même démocratiques que les Européens ont acquis depuis plus de deux siècles. L'Europe telle qu'elle se construit actuellement est rien de moins que totalitaire ; les Européens s'en rendent très bien compte, car quand (chose rare) on leur demande leur avis par référendum, ils refusent cette évolution (cf. les Français (en 2005), les Irlandais (en 2008), les Néerlandais (aussi en 2005)). Du coup, soit on les fait revoter avec un couteau sous la gorge (les Irlandais il y a quelques semaines), soit on ne tient tout simplement pas compte de leur avis (les Français et les Néerlandais).
    La "nouvelle Europe" est massivement rejetée par ses habitants, car elle constitue, de plus en plus ouvertement, un projet d'essence totalitaire destiné à revenir sur tous les droits sociaux et économiques acquis par les Européens depuis plus de deux siècles, et elle n'est l'expression que du revanchisme des "élites" politico-économiques européennes, qui n'ont accepté aucun des progrès effectués depuis 1789 et qui veulent maintenant revenir dessus pour de bon, livrant les Européens pieds et poings liés aux multinationales qui n'ont de compte à rendre à personne.
    Pour plus d'informations sur le sujet :
    "Construction Européenne : le ver était dans le fruit" (Le Plan B n° 13, avril-mai 2008)
    http://www.leplanb.org/LE-PLAN-B-No13-SOMMAIRE.html
    "Europe : la trahison des élites", de Raoul-Marc Jennar (2004)
    http://www.jennar.fr/index.php/europe-la-trahison-des-elites/
    "L'AGCS : Quand les États abdiquent face aux multinationales" de Raoul Marc Jennar et Laurence Kalafatides (2007)
    http://www.homme-moderne.org/raisonsdagir-editions/catalog/jennar/agcs.html
    JJK

  • Archives de Vigile Répondre

    29 octobre 2009

    Depuis quand les anglais nous considèrent-ils comme leurs égaux ? Une confédération ? Cela ne vous rappelle rien ?
    Excusez-moi, je n'accepte pas l'idée des trois peuples fondateurs. Pour moi, il y en a deux.
    Pour le Québec, c'est l'Indépendance ou l'assimilation.
    Hélèna.

  • Archives de Vigile Répondre

    29 octobre 2009

    Un phare pour le Québec ?
    Il faut toutefois se rappeler que la France a voté NON à la Constitution européenne, ce qui n'a pas empêché de continuer, en dépit du verdict populaire, la marche forcée selon la même trajectoire vers plus d'intégration. L'Irlande a été pratiquement sommée de voter OUI tout récemment à grands renforts d'intimidations relayées par toute la presse, sauf un pelé et un tondu. Démocratie ? L'Union européenne échappe aux peuples qui en font partie, elle les dépossède de la démocratie vivante.
    Les nationalistes des pays européens, au premier chef les nationalistes français de toutes tendances vont finir par se rapprocher des nationalistes - indépendantistes québécois. Le rempart contre les abus du mondialisme ne tient pas dans l'altermondialisme, il se trouverait plutôt dans le maintien et la valorisation de foyers nationaux politiquement, culturellement et économiquement significatifs à la face du monde. Ce sont des nations fortes qui en coopérant entre elles pourront permettre de ré-équilibrer les forces et de ramener à des proportions plus modestes l'oligarchie financière mondiale.
    Les tissus nationaux élaborés au fil du temps constituent une sorte de patrimoine mondial et il conviendrait d'éviter de les noyer dans de grands ensembles bureaucratiques peu représentatifs. Les nations qui ont la taille et la force de constituer des ensembles «naturels» viables ne devraient pas être privées des moyens de conserver leurs traits distinctifs qui font en partie la richesse de l'humanité... expliquant même, partiellement, l'existence du tourisme.
    GV

  • Georges Paquet Répondre

    29 octobre 2009

    La France est ou plutôt était un pays souverain qui a cédé volontairement une partie, même une très grande partie de sa souveraineté aux institutions de l'Union européenne. De telle sorte que la France ne peut plus maintenant émettre sa propre monnaie, ni son propre passeport, ni son propre permis de conduire, ni ses propres jugements de sa Cour suprême, ni ses propres négociations commerciales, ni ses propres règles aux frontières, ni le niveau de sa TVA. Toutes ces responsabilités sont maintenant du ressort de l'Union européenne.
    Je dois dire à Mme Morot-Sir que la France a peut-être gardé le vocabulaire et la coquille d'un État souverain, mais la coquille est désormais presque vide. C'est pourquoi des anciens premiers ministres du québec ont pu affirmer avec assurance que le Québec possède dans la fédération canadienne plus de pouvoirs que la France n'en possède en Europe.
    Georges Paquet

  • Gilles Bousquet Répondre

    29 octobre 2009

    M. Paquet,
    Faut bien faire la différence entre fédération et confédération.
    Le Canada est une fédération de provinces soumises à un pouvoir central tandis qu’une confédération est formée d’États souverains qui confient certaines responsabilités à un ou des organismes communs, plus près de l’Union européenne actuelle.
    Une vraie confédération permettrait au Québec de faire ses lois sans risquer de les faire désavouer par le pouvoir central comme c’est le cas actuellement.
    L’idée de 3 nations au Canada pourrait être un plan B si la souveraineté du Québec ne peut pas se réaliser. Une vraie confédération canadienne serait un compromis intéressant.

  • Marie-Hélène Morot-Sir Répondre

    29 octobre 2009

    Monsieur Paquet, la seule chose qui ne correspond pas tout à fait dans votre démonstration par rapport au Québec, est que la France est un pays Souverain . Elle a fait le choix de construire cette grande Europe, en s'alliant avec d'autres pays qui sont, eux aussi, des pays Souverains...