Étant un fervent téléspectateur des émissions sur l’histoire du Canada (et de l’histoire en général). Je trouve révoltant que l’on puisse mettre l’accent sur cette histoire selon la vision des USA, de l’Angleterre ou de la France. Quant à la version « québécoise », elle s’avère trop souvent tirée de ces « sources » biaisées par leurs intérêts particuliers, sinon, elle ne commence que depuis une centaine d’années. Ce qui confirme que nous avons perdu nos « sources » en tant que « nation ».
La réalité est que notre histoire est celle des Amérindiens et des « Canayens »; et de personne d’autre; le reste n’est que du « périphérique ». L’histoire d’un peuple n’est pas un grand tissu de soie flamboyant vaguement vu de loin; c’est plutôt le travail déployé peu à peu sur chacun des petits liens tissés pour produire cette soierie. Ce tissage graduel est facile à trouver dans l’histoire des familles canadiennes.
Se révolter, vous me direz, c’est bien beau; mais « agir » contre ce qui nous révolte est beaucoup mieux. Je cesse donc de me plaindre et je raconte la vraie histoire du Canada, c’est-à-dire : l’Origine de ma « Nation ».
Sa découverte :
La découverte du Canada tient surtout à l’exploration du fleuve St-Laurent. Débarquer à Terre-Neuve n’est pas « découvrir le Canada ». Tout comme de débarquer sur l’île de Manhattan n’est pas « découvrir l’Amérique ».
Le premier Français qui navigue dans l’embouchure du Fleuve St-Laurent n’est pas Jacques Cartier; c’est Thomas Aubert de Rouen en 1508, capitaine du vaisseau «La Pensée». Il ramène 7 Amérindiens Micmac à Dieppe en 1509 et apporte l’information de riches pelleteries dans le pays.
Par contre, en 1534, c’est bien Jacques Cartier qui explore minutieusement le Fleuve St-Laurent. Lors de son deuxième voyage, en 1535, il se rendra jusqu’au site du futur Montréal, appelé à l’époque Hochelaga, où des Iroquois ont un village fortifié d’une cinquantaine de « longues maisons ».
Revenant à Stadaconé (Québec), autre village Iroquois, il y reste pris dans les glaces et doit y passer l’hiver. Les Européens sont sauvés, in extremis, du scorbut par une « médecine » amérindienne de cèdre blanc appelé « Annedda ».
Au printemps il amène le chef Iroquois Donnacona avec ses deux fils et sept autres guerriers pour les « présenter » à François 1er. Aucun des Amérindiens ne reviendra au Canada. Certains, semble-t-il se marièrent en France.
L’installation des Iroquois à Hochelaga et Stadaconé est pour contrôler les voies de commerce Amérindien d’Amérique du Nord. Ils y resteront jusque vers 1600. Ils déménagent vers l’Ouest et le Sud-ouest, là où le climat et la survie sont meilleurs et où le contrôle du commerce est aussi efficace.
Le troisième voyage de Cartier, en 1540, est sous le commandement de Larocque de Roberval, Huguenot (protestant) et corsaire mais « homme de cour » et courtisan de François 1er.
Fatigué de l’attendre, Cartier part en premier et se rend à Stadaconé (futur Québec), habitation Iroquoise de 500 personnes qu’il connait déjà. Lors de son retour en 1542, il rencontre Roberval à Terre-Neuve qui le somme de revenir sur le Saint-Laurent. Cartier n’en tient pas compte et retourne en France avec sa cargaison de pyrite de fer et de quartz qu’il croit être de l’or et du diamant. Cartier meurt le 1erseptembre 1557 probablement de la peste. Il laisse ses écrits « Relations » dont les manuscrits originaux sont perdus.
Fondation de Québec en 1608 :
Après avoir fondé un poste de traite à Tadoussac en 1603, Champlain comprenant l’importance de disposer d’un établissement permanent pour la traite des fourrures, fonde Québec en 1608. Voilà, exactement, la raison principale de la fondation de notre belle ville de Québec. Vous avez bien lu : «la traite des fourrures».
Remarquez que Pierre Dugas de Mons, Huguenot inconnu mais en réalité plus important que Champlain, avait déjà établi un comptoir à Tadoussac en 1599 avec son copain Pierre Chauvin de Tonnetuit. Tous les deux sont « Réformistes » (Protestants) et reçoivent, du roi Français Henri IV, le monopole du commerce des fourrures. Seulement cinq des seize hommes survivent au premier hiver de 1600. Leur monopole dure jusqu’en 1607.
Dugas de Mons, ne voulant pas perdre les avantages de la traite des fourrures, tout en gardant le titre de Lieutenant général pour la Nouvelle France, s’organise et finance alors Champlain pour que celui-ci vienne installer un établissement, où il le voudra bien, sur « la grande rivière du Canada ». Champlain choisit le site de Québec en 1608.
Seul Henri IV pensait à une colonie française en Amérique; les autres ne faisaient qu’en parler. Le roi de France souhaitait-il créer un refuge pour les Huguenots de son époque? C’est possible puisqu’il avait été Huguenot lui-même et, pour accéder à la royauté de France, avait déclaré en 1593 : « Paris vaut bien une messe! ». Il avait déjà, précédemment, changé de religion temporairement, lors du massacre de la St-Barthélémy en 1572. Ce massacre (60,000 personnes tués en trois jours) était suffisant, j’ai l’impression, pour faire penser au roi de déménager les Huguenots hors de France.
Mais Henri IV, soutenant les Huguenots, est assassiné en 1610 et les Jésuites, appuyés auprès du roi par le P. récollet Le Baillif, viennent veiller sur la « catholicité » et ne laissent pas la colonie être envahie par les « réformistes ».
La réalité est que les Jésuites importent la guerre des religions en Amérique. Ils encouragent constamment les « raids » contre la Nouvelle Angleterre « protestante » tout en « moussant » les affrontements entre les autochtones qui « reçoivent » leur message apostolique et ceux qui n’en veulent rien savoir. Mais encore là, cela fait partie du « périphérique » de notre histoire. Nous l’avons traversé avec les résultats obtenus.
Au printemps de 1609, sous Champlain, il ne reste que 7 Français dans l’habitation de Québec. Un bon matin, les Algonquins arrivent pour obliger Champlain à remplir sa promesse de les assister dans leur lutte contre les Iroquois. C’est alors que commence la « merveilleuse » histoire officielle de la Nouvelle France. Champlain décide de participer à ce qu’il appelle lui-même, « la guerre » entre ses amis Algonquins et les « barbares » Iroquois. Et quelle guerre ce fut, mes aïeux!
Champlain, rassemblant tout son courage et survoltant celui de son armée, composée de deux autres compagnons, triés sur le volet parmi les six qui avaient survécu à l’hiver, se lance dans la mêlée pour « sauver » l’établissement de la Nouvelle France qui, on le conçoit facilement, était menacé, ce jour-là, par les Algonquin eux-mêmes, si Champlain refusait de les suivre.
Seigneur Jésus, faites que nous n’ayons plus jamais à vivre une telle épreuve comme la guerre de ce jour-là! Imaginez seulement… trois coups d’arquebuses…Bang! Bang! Bang! Et …c’est fini! Cette guerre fut, si vous y tenez absolument, « grandiose »; sauf qu’il est, on doit l’admettre, complètement ridicule de rapporter l’histoire de cette façon. Ajoutons qu’en 1615, Champlain, avec une armée de Hurons, sera battu par les Iroquois; ce dont on ne parle pas beaucoup.
La réalité est que la gé-guerre en question n’est qu’une tentative des Algonquins pour transformer, à leur profit, la chaîne du commerce nord-américain, établi entre les différentes « ethnies » amérindiennes depuis des centaines d’années. Les Iroquois, pratiquant l’agriculture plus que les autres tribus parce que leur territoire est plus productif, contrôlent en grande partie tout ce commerce. Ils le contrôlent puisqu’ils sont plus riches en produits d’échange. Ils sont, d’ailleurs, socialement beaucoup mieux organisés, plus sédentaires, etc.
Champlain, avec ses deux autres détenteurs de « bâtons du tonnerre », est donc, naïvement entraîné à détruire la structure commerciale des Amérindiens de tout l’Amérique du nord. Les Iroquois prendront 100 ans à pardonner aux Français, cette attaque sur leur réseau d’échanges. En ce sens, ce furent trois coups d’arquebuse historiques; je vous le concède.
Par contre, lorsque les « Canayens » apparaissent dans l’histoire, quelques années plus tard, les Iroquois reconnaîtront leur valeur et leur sens de l’équité individuel, et adopteront le plus de Canayens possible dans leur tribus, suite aux escarmouches et enlèvements. Ils ne refuseront jamais, non plus, de traiter avec des coureurs de bois « Canayens » pendant qu’ils combattent les autorités françaises.
Les « coureurs de bois », quant à eux, vendent leurs fourrures en grande partie, en Nouvelle Angleterre où ils obtiennent de meilleurs prix et de meilleurs produits. La seule « denrée » française supérieure à l’anglaise est la poudre à fusil qui est de meilleure qualité.
Remarquons tout de suite qu’il n’existe qu’une seule « nation » amérindienne composée de plusieurs ethnies, quoi qu’en dise Mathieu Bock-Coté ou qui que ce soit d’autre. Tout comme il y a actuellement une seule nation « québécoise » composée, elle aussi, de plusieurs « ethnies ». Diviser les Amérindiens en plusieurs « nations » n’est que pour mieux les soumettre au contrôle gouvernemental. C’est peut-être le même but visé pour les Québécois, qui sait? Peut-être apprendrons-nous bientôt que la Province est composée d’une nation outaouaise, d’une nation montréalaise et d’une nation gaspésienne, sans oublier Québec et Rimouski.
Mais qui a fait apparaître les premiers « Canayens »?
C’est là où on doit créditer mille mercis à notre ami Français, Samuel de Champlain. C’est lui qui fut, sans le vouloir et par intérêt commercial, le « créateur » de la nation « canayenne ».
Dans l’habitation de Québec, l’un des survivants à l’hiver 1609 s’appelle Étienne Brulé. C’est un jeune homme de 16 ans. En l’année de 1610, Champlain l’envoie hiverner chez ses amis Algonquins, sous la protection du chef Iroquet, toujours en fonction de la traite des fourrures. Étienne découvre la vie « sauvage » et apprend la langue des Algonquins. Il devient ainsi le premier « truchement » de Champlain. Il vivra chez les Hurons, qui sont des Iroquoiens, par la suite.
Mais le jeune Français s’est complètement transformé lors de cet « apprentissage ». Il a adopté la mode de vie des « sauvages ». Il a découvert et prit goût à la liberté individuelle totale et à la fraternité presqu’inconditionnelle existant chez ces peuplades supposément « non civilisée». Leur « barbarie » est étonnamment basée sur le «respect de l’individu» et les «aptitudes personnelles de chacun». C’est alors qu’Étienne Brulé devient « Canayen »; autrement dit : il adopte la « nationalité » des gens qui vivent au Canada. Doit-on ajouter que ces gens sont les « Autochtones » amérindiens? Pour plusieurs d’entre nous, c’est une prise de conscience nécessaire. La « Patrie » d’Étienne Brulé est dorénavant le Canada et non la France. Il s’est joint à la nation « Autochtone ».
C’est donc l’amalgame des Amérindiens avec les « Canadiens francophones » qui a produit la nation « Canayenne ». Amérindiens et « anciens Français » sont donc ceux qui sont « Canayens ».
C’est pourquoi, à partir de ce jour, Champlain n’a plus d’emprise sur lui et doit se contenter de ce que Brulé veut bien lui donner comme renseignement. Brulé n’est ni le « premier Ontarien », ni le « premier Français » à parler Amérindien; il est surtout, le « premier canayen » qui adopte la nationalité des Autochtones.
Il ne fut pas le seul, loin de là. On peut nommer, entre autres, Nicolas Marsolet (1613), Jean Nicollet (1618), Olivier Letardif (1618), Thomas et Jean Godefroy (1626), François Marguerie, Jacques Hertel et un certain Gros-Jean, mentionné par Champlain. Il est difficile d’imaginer les aventures merveilleuses, dangereuses et héroïques que durent vivre ces premiers « Canayens » pour défendre les Récollets qu’ils mènent à travers le pays sans que leur nom soit même mentionné.
Il est quand même difficile pour l’histoire officielle de vraiment cacher ces « Canayens ». Par exemple; ceux qui ont vu le film « Robe noire » ont dû remarquer ce jeune homme sans inhibition qui accompagne le missionnaire dont l’esprit est constamment torturé par sa Foi et ses préjugés. Ce jeune homme est un « Camayen ».
Lors de la prise de Québec par les frères Kirke en 1629, Étienne Brulé, Nicolas Marsolet, Jacques Hertel, Jean Nicollet, Jean etThomas Godefroy et quelques autres restent au Canada devenu leur « Patrie ».
Un autre personnage de notre histoire, d’une importance considérable, est Louis Hébert qui arrive en Acadie en 1606. Il doit quitter en 1607 pour revenir de 1610 à 1613 où les Anglais, cette année-là, le renvoient, encore une fois, en France. Il revient avec Champlain en 1617. Cette fois-ci, sa femme, Marie Rollet, et ses trois enfants l’accompagnent. Il vient « s’établir » à Québec au lieu d’en Acadie.
La même année, sa fille Anne Hébert épouse, à Québec, Étienne Jonquest qui décèdera deux ans plus tard. La jeune mariée ne survit pas à son premier accouchement en 1619 et l’enfant meurt l’année suivante. En 1621, le 26 août, sa deuxième fille, Guillemette, épouse Guillaume Couillard arrivé au Canada en 1613 à l’âge de 22 ans. Ils auront dix enfants. Guillaume couillard sera le premier Canayen à mettre les bœufs devant une charrue. Souvent, les Français qui l’avaient précédé, faisaient le contraire.
Louis Hébert décède durant l’hiver de 1627 et est inhumé à Québec le 25 janvier. Sa veuve Marie Rollet, épouse Guillaume Hubou nouvellement arrivé, le 16 mai 1629. Quatre mois plus tard, le 14 septembre, la famille Hébert de Marie Rollet demeure au Canada lors de la prise de possession de Québec par les frères Kirke qui sont des Huguenots français réfugiés en Angleterre.
Curieusement, c’est en 1627 que les autorités françaises décrètent que les Huguenots ne peuvent plus venir en Nouvelle France; et c’est en 1628 que les frères Kirke, Huguenots et corsaires, tentent de prendre Québec. Ils ne réussiront qu’à la deuxième tentative l’année suivante.
Cette volonté des corsaires Huguenots de prendre Québec est assez concevable lorsqu’on remarque que les principaux « fondateurs » de la Nouvelle France, Du Gua de Monts, Pierre Chauvin de Tonnetuit et Guillaume de Caen, étant ceux qui ont payé de leurs deniers pour l’établissement de la colonie, sont des Huguenots. Les Kirke voulaient-ils créer un pays-refuge Huguenots eux aussi? Si oui, l’entente France-Angleterre les en empêchera et ils devront remettre la colonie à la France trois ans plus tard.
Les autres familles, qui restent elles aussi, sont : 1) Guillaume Couillard avec sa femme Guillemette Hébert et ses trois enfants Louise, Marguerite et Louis, 2) Nicolas Pivert avec sa femme Marguerite Lesage et une nièce dont on ne connaît pas le nom, 3) Pierre Desportes avec sa femme Françoise Langlois et leur nièce (de nom inconnu), 4) Abraham Martin avec sa femme Marguerite Langlois (sœur de Françoise Langlois de Desportes) et leurs trois enfants dont au moins deux, Eustache et Marguerite, sont nés au Canada et 5) le chirurgien Adrien Duchesne et sa femme.
Telles sont les premières familles à choisir, elles aussi, cette nationalité « canayenne » et laisser tomber la citoyenneté française. Ajoutons, encore une fois, à la liste des premier vrais « Canayens » qui ne sont plus du tout Français en 1629 et qui se réfugient chez leurs « frères » amérindiens : Étienne Brulé, Nicolas Marsolet, Thomas et Jean Godefroy, Jean Nicolet, Jacques Hertel, Olivier Le Tardif, Jean Manet (probablement le fameux Gros-Jean) et Jacques Richer, tous « truchements » de Champlain.
Lorsque l’Angleterre remet le Canada et l’Acadie à la France, en 1632, une partie considérable des « politiciens » français ne veulent pas les reprendre et font pression sur le roi. Champlain doit plaider sa cause au Cardinal de Richelieu qui finit par lui donner raison. Par contre l’opposition à posséder le Canada, demeurera active en France jusqu’à la « conquête », où les « Canayens » de Québec, pour des raisons économiques, ouvriront les portes de la ville aux Anglais sur le point de lever le siège.
Au retour de Champlain, le 22 mai 1633, il retrouve cette nationalité « canayenne » sans y porter tellement d’attention. Étienne Brulé, sur lequel il avait déjà perdu tout contrôle est décédé, tué par des Hurons. Évidemment, il n’a pas plus d’emprise sur les autres « Canayens »; mais arrivant avec plus de 200 Français qui tournent autour de lui, il ne s’en rend pas vraiment compte. Il décède deux ans plus tard le 25 décembre 1635.
La semence des « Canayens » commence alors à prendre souche. Ce sont définitivement les Amérindiens qui feront croître les racines de ce nouveau peuple. Ils seront les grands éducateurs méconnus, sinon reniés, de la nation « Canayenne ». Leur importance dans notre histoire ne peut plus être occultée. Les Amérindiens se révèlent de vrais « frères » de notre nation. Ils nous enseignent le respect de soi et de celui des différences chez les autres. Ce qui est totalement absent de la culture européenne de l’époque. Ils nous apprennent l’amour de la vie en nous faisant apprécier le plaisirs des risques mortels. Ils nous éduquent à vivre en symbiose avec et dans le respect des lois de la nature. Ils firent de nous des « Hommes » à caractères distincts. Ce sont eux qui sont responsables de l’existence d’un peuple reconnu mondialement pour son honorabilité, sa soif d’équité, son sens de la négociation pour la paix et son respect des différences. Caractéristiques canadiennes étant continues jusqu’à tout dernièrement.
La philosophie amérindienne est basée sur une logique indiscutable qu’on s’est empressé de qualifier faussement de « religion ». Une religion est basée sur la Foi; les Amérindiens basaient leur philosophie sur un seul « fait » : la « survie ». Pour eux, il existe deux influences opposées dans la nature : une influence ayant un résultat positif pour la survie qu’ils appellent « le Maître de la vie » et une influence négative, nommée « Manitou ». Ils tentent d’amoindrir les effets de l’influence du « Manitou » en lui faisant de petites offrandes; mais savent bien que le Manitou, le plus souvent, ne fait « qu’à sa tête » et ils l’acceptent tel qu’il est. C’est de que l’on appelle aujourd’hui: de l’objectivité. Quant au « Maître de la vie », ils ne voient pas la nécessité d’essayer de l’influencer puisqu’au départ, « il est bon ». Ce qui est parfaitement « rationnel ». Quoi de plus « logique » comme raisonnement, et quel bouclier pour la liberté de pensée individuelle.
Quant à leurs danses culturelles, elles ne sont pas des « offrandes » à qui que ce soit, mais des moyens de motivation pour l’ensemble des individus vers un but envisagé. Une sorte de « réchauffement de l’auditoire ».
Ces supposés « sauvages » voient et acceptent les choses telles qu’elles sont. Le « Canayen » sera quelque peu marqué par cet « enseignement » de la logique Amérindienne; d’où sa soif d’équité et sa prédisposition pour la négociation et la paix. Sans oublier sa « patience » durant les périodes difficiles. Patience qui sera considérée par les Européens intransigeants comme de la soumission et du manque de caractère.
C’est dernières années nous nous sommes laissé entraîner vers une position plus belliqueuse envers tout ce qui n’est pas « comme nous », ainsi qu’envers ceux qui refusent de reconnaître que nous détenons le seul système social « valable ». Il est clair que nous avons rejeté le « respect des différences »; ce qui nous pousse, inconsciemment, à rejeter notre propre « différence ».
Notre gouvernement actuel nous fait perdre l’honorabilité internationale que nous avions acquit au cour de notre histoire, pour nous « fondre » dans le principe anglo-saxon qui exige la soumission des autres à ses idées, au prix de massacres de femmes et d’enfants innocents. La « Sainte inquisition » espagnole est devenue l’inquisition démocratique « politically correct » occidentale parrainée, depuis les débuts de son histoire, par les USA. La honte devant nos ancêtres devrait nous submerger individuellement. Si ce n’est pas le cas, c’est que l’âme de notre nation est morte.
Pour ceux que la honte touche, il est urgent de réagir. Il est plus que probable que nous ayons à revenir vers nos frères amérindiens pour créer une « prise de position » de puissance suffisante pour contrer cette tendance « élitiste » irresponsable et moyenâgeuse.
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3 commentaires
André Lefebvre Répondre
13 juillet 2014£ Lison
Effectivement il y eut un "petit âge glaciaire" du XIIIe au XVIIIe siècle. Il ne faut pas oublier que nos ancêtres vivaient à l'extérieur de leur "maison" la plupart du temps. Ils ne rentraient que lors du mauvais temps. Il faut dire qu'avec une maison de 16 pieds par 20 pieds pour une famille de 15 individus, on est porté à "rester dehors".
Et oui j'ai savouré de la galette de sarrasin avec de la mélasse. :-)
@ Michel Lauzon
Boff! Les Français ne voulaient pas du Canada depuis le début. Et surtout, Louis XV n'avait pas l'étoffe de son arrière-grand-père Louis XIV. Avec les tribulations causées par la Marquise de Pompadour, j'ai l'impression que les Anglais avaient beau jeu.
Archives de Vigile Répondre
10 juillet 2014Une très belle histoire, M. Lefebvre, que j'ai aimé lire.
J'ai aussi pris connaissance récemment par hasard en me renseignant sur le supposé réchauffement climatique, qu'il y avait une période glacière a cette époque, ce qui n'a surement pas aidé a la survie de nos ancêtres.
http://lesmoutonsenrages.fr/2011/11/19/des-scientifiques-russes-predisent-desormais-cent-ans-de-refroidissement-climatique-dus-a-lactivite-solaire/
Je lisais récemment l'histoire du sarrasin au Québec, vous avez surement connu "la galette de sarrasin". Au milieux du 17e siècle, ce qui correspond a la période glacière, ils ont perdu leurs récoltes de blé a cause du gel et c'est le sarrasin qui les a sauvé de la famine. Dans ces temps la, c'était l'auto suffisance ou rien, pas question de faire venir des aliments par transport comme aujourd'hui.
http://wikibouffe.iga.net/wiki/histoire-du-sarrasin
Archives de Vigile Répondre
10 juillet 2014J'ai lu votre texte avec un très grand intérêt. Les Canayens et les Amérindiens auraient pu former un merveilleux amalgame. C'est une des raisons pour laquelle je blâme sévèrement Louis XV et son entourage pour avoir lâchement abandonné plus que la moitié de l'Amérique du Nord. Quelle tragédie!