Je refuse cette histoire

Tribune libre

-Est-il vrai que la « séparation » du Québec du reste du Canada est repoussée par les Québécois?

- Non je ne crois pas.

-Pourtant deux référendums l’ont prouvé!!

-Ils n’ont rien prouvé du tout. En fait la majorité des Québécois, voit d’un bon œil la séparation du Québec. Mais il y a autre chose qui bloque le processus.

- Quoi?

- Ce que le Québécois perçoit très bien, mais qu’il ne parvient pas à comprendre, pour le contrôler.

-De quoi parles-tu? Qu’est-ce que nous voyons et que nous ne comprenons pas?

-Nous voyons de la malhonnêteté dans les actes, les paroles et la pensée de nos autorités; mais nous ne saisissons pas vraiment d’où elle vient ni vers quoi elle nous conduit. Le Québécois voit que la politique est « mafieuse » et il ne sait pas comment y échapper.

-Tu veux dire que la politique est contrôlée par la « Mafia »?

-Pas nécessairement; non. Mais « mafieux » signifie ici oligarchie, une « famille », un groupe privilégié. Ce qui n’élimine pas la mafia pour autant, évidemment.

-La politique est donc contrôlée par une « oligarchie ».

-C’est évident.

-Et ça vient faire quoi au sujet de la « séparation »?

-Le Québécois n’est pas vraiment intéressé à donner le pouvoir de son pays à une groupe « mafieux ».

-Ben voyons donc! Il y aurait d’autres élections et on pourrait tout changer comme on veut.

-Changer pour quoi? Quelles seraient tes options?

-Il y aurait deux ou trois nouveaux partis et on choisirait.

-Et qu’est-ce que tu fais actuellement? Il y a plusieurs partis et tu choisis. Cela n’empêche pas que ce sont tous des groupes « mafieux ». La séparation va changer quoi? Absolument rien sauf que tu seras dans une enceinte encore plus étroite qu’actuellement sous l’emprise d’un seul groupe « mafieux » au lieu de plusieurs. Ce qui est encore plus dangereux.

- Au moins, nous n’aurons plus de problème avec notre identité et notre langue.

-La séparation ne te donnera pas d’identité. Elle n’a rien à voir avec l’identité. Tu dois découvrir ton identité, que tu sois « séparé » ou pas; et actuellement, le Québécois ne connaît pas son identité. Il ne connaît presque rien de l’histoire qui l’a créé. Il ne connaît pas la « naissance » de son peuple.

On lui dit être un « ancien Français »; déjà là, il avoue ne pas savoir « ce qu’il est » aujourd’hui. Il s’identifie à un passé « qu’il était » et qui est révolu depuis les tout débuts. On s’est même évertué à salir ses héros, qui avaient adopté une autre identité que « française », et desquels on ne pouvait pas effacer la mémoire; comme Dollard des Ormeaux ou Radisson, par exemple.

-Alors que crois-tu que nous puissions faire?

-Je ne crois rien; je pense que nous devons nous identifier à notre histoire; la vraie. Je pense que nous devons rechercher les faits qui ont produit cette nation qu’on appelle aujourd’hui: les Québécois mais qui ne sont pas les seuls en Amérique.

Ensuite, et seulement ensuite, nous pourrons décider de ce que nous voulons et nous pourrons nous lever pour défendre « qui » nous sommes. Aussi longtemps que nous nous croyons des « anciens Français », nous n’avons absolument rien à défendre; nous ne sommes que des « restants », des « résidus » de la France; de pauvres victimes abandonnés par la « mère-patrie ». L’identité actuelle donnée aux Québécois est d’être une « victime ».
Ce qui est loin d’être ce que nous confirme la vraie histoire de l’Amérique du Nord.

-Mais notre histoire on la connaît. Elle fut compilée par nos premiers historiens canadiens.

-L’histoire des Français au Canada fut ensuite compilée par nos historiens canadiens; mais ces Français ont quitté le Canada entre 1760 et 1763. Ils n’étaient pas plus de 500 individus. Certains étaient de la noblesse française et les autres, des soldats français qui retournaient chez eux.

Les Canadiens et sa noblesse sont demeurés ici et c’est leur histoire à eux qui fut occultée; l’histoire des 58,000 individus qui sont resté. Nos historiens n’ont fait que ressasser la mémoire des 500 « Français » qui étaient repartis en identifiant les 58,000 à ces 500.

-On la trouve où cette histoire des Québécois?

-Au départ, le Québec, comme province, fut créé par les Anglais. Donc ce sont les Anglais qui nous ont « baptisés » Québécois. Ce que les « victimes » oublient constamment de souligner dans leur histoire.

Notre vraie histoire s’étend sur toute l’Amérique du Nord et ce, à partir de 1608 jusqu’en 1880 au moins. On peut la trouver dans plusieurs écrits de toutes les époques. Plusieurs visiteurs européens ont beaucoup écrit sur les « Canayens », leur caractère, leurs coutumes, leurs qualités spéciales et leur défauts, tout aussi spéciaux.
Quant à la « nation Canayenne », on peut commencer à en avoir une petite idée dans les écrits de Benjamin Sulte, journaliste, auteur et chroniqueur du 19e siècle.

Si j’emploi le mot « Canayen » c’est parce qu’aujourd’hui, celui de « Canadien » désigne le Canadien-français ET le Canadien-anglais. À l’époque il n’existait que des Canadiens-français et des « Britanniques ». Ce qui a duré jusqu’à 1815, selon M. Harper; et un peu plus tard selon moi.

-Je vais essayer de trouver ça et je t’en reparlerai.

-Tu seras alors sur la piste qui te permettra de t’identifier à un peuple incroyablement fort, courageux, généreux, honnête, joyeux et surtout…INDÉPENDANT.

Tu découvriras que tes ancêtres n’étaient pas du tout des « colons » au sens actuel du mot, et qu’ils ne se considéraient surtout pas comme des « colonisés ».

Bonne chance dans ta recherche.


Laissez un commentaire



3 commentaires

  • André Lefebvre Répondre

    11 juillet 2014

    :-)
    Merci de toutes ces précisions sur l'histoire de la politique internationale d'hier et d'aujourd'hui.
    Vous remarquerez, cependant, que mes articles visent à déterminer «l'identité québécoise» qui fut simplement cachée depuis le tout début et que nous ne connaissons que très peu.
    Mon but est de déterminer si nous sommes des "résidus" de Français perdu dans une mer anglo-saxonne ou si notre vraie identité nous permet de regarder les autres nations comme des égaux.
    Ma question est de savoir si nous sommes obligé d'être "dépendants" ou si nous pouvons nous permettre de défendre nos propres valeurs sans accepter d'être ridiculisés comme nous le sommes présentement un peu partout.
    Merci encore une fois.
    André Lefebvre

  • Archives de Vigile Répondre

    11 juillet 2014

    L'évolution mondiale c'est faite autour de la pacification d'un territoire. Ce fut tout à tout les chefs de tributs, les rois ... et les empires. Par exemple l'installation d'une paix « royal » c'est souvent fait ( presque toujours ) dans la violence. Pax Romana s'est établie par la soumission de d'autres peuples.
    Nous sommes présentement dans l'instauration de « Pax capital ». La paix venant du capital s'instaure en détruisant toute autres valeurs ou prétentions humaines, sociales ou communautaires. Dans ce contexte quelles forces pacifierons le territoire québécois ?
    Il est de première importance de bien saisir les forces qui cherchent à pacifier tout en formatant la société québécoise de façon à mieux participer à une vision cohérente de cette société en devenir.
    L'intelligence de la situation est de première importance pour participer adéquatement à la réflexion décisionnelle qui éclaire le parcourt de la société québécoise.

  • Jean-Louis Pérez-Martel Répondre

    11 juillet 2014

    Pour en finir avec la spéculation de l’Histoire du Québec
    Ces quatre liens exposant des faits historiques incontournables feront connaître clairement, à qui veut les analyser sans parti-pris, la naissance et le processus de l’hégémonie de l’Empire britannique, la défaite des Français au Canada et les conséquences qui s’ensuivent :
    Huguenot http://fr.wikipedia.org/wiki/Huguenot
    Louis XIV de France http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_XIV_(roi)
    Louis XV de France http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_XV_de_France
    L’Histoire écrite par les vaincus* http://www.vigile.net/L-Histoire-ecrite-par-les-vaincus
    ***
    JLPM