La lente agonie du Bloc québécois

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Pas besoin de complot fédéraliste pour expliquer la débandade du Bloc...

Nouveau chapitre dans la saga opposant Martine Ouellet à ses détracteurs. Pendant une bonne partie de la journée de vendredi, une rumeur a circulé à propos de l’éventuelle démission de la cheffe controversée. Coup de théâtre, à 17 h elle publie un long message sur sa page Facebook pour faire l’apologie de la souveraineté.



Pendant ce temps, ce sont désormais près de 30 associations de circonscription qui demandent un vote de confiance pour éjecter madame Ouellet ou la confirmer dans ses fonctions. Alors qu’elle a vu 7 de ses 10 députés claquer la porte du parti, on se demande ce qu’il lui faut de plus pour céder sa place.



Quand la lutte pour la survie devient plus importante que la cause



Chaque fois qu’on pense que Martine Ouellet va enfin démissionner, elle nous surprend en s’accrochant un peu plus. Au-delà de la ténacité, son entêtement à conserver son titre de cheffe du Bloc devient de l’aveuglement. Martine Ouellet se comporte comme un alpiniste qui ne tiendrait à la vie que par le bout des doigts. Et elle n’a aucune intention de lâcher le morceau.



Celle qui plaide pour une plus grande place du discours souverainiste au quotidien ne semble pas réaliser que sa seule présence à la tête de sa formation crée un bruit qui assourdit et étouffe ses propos. Quand un individu fait ombrage à une cause, il est temps qu’il cède sa place.



Martine Ouellet, la distraction



De jour en jour, la situation s’envenime à Ottawa. On apprenait plus tôt cette semaine que même Mario Beaulieu, qui appuyait madame Ouellet jusqu’ici,n’ose plus affirmer qu’il soutient sa cheffe. De plus en plus isolée Martine Ouellet s’obstine et garde le cap.



« Elle démontre un entêtement tel qu’on en est maintenant à observer ses faits et gestes comme on regarde un accident dans la voie inverse », me disait un collègue hier. Et il a raison. Nous avons cette curiosité pour le morbide qui nous pousse à regarder la triste scène qui se déroule sous nos yeux.



Malheureusement pour tous les souverainistes convaincus, Martine Ouellet ne partira pas sans avoir livré bataille jusqu’au bout de ses forces. Le problème, c’est que plus personne n’entend son discours convaincu en faveur de l’indépendance du Québec. Comment madame Ouellet peut-elle penser porter le rêve d’un pays quand son propre parcours prend l’allure d’une lente descente aux enfers ?



Faire taire ses détracteurs



Depuis le début de cette saga, bon nombre d’anciens collaborateurs de madame Ouellet ont laissé entendre que celle-ci était difficile à vivre, intransigeante, têtue (on le voit bien) et parfois colérique. Cette semaine, on en a eu une autre preuve quand elle a mandaté Me Guy Bertrand pour tenter d’obtenir une rétractation de la part de l’équipe de l’émission La Joute.  



Madame Ouellet se serait sentie lésée et blessée par des propos tenus en onde par les panellistes de la populaire émission d’affaires publiques.



Pour expliquer qu’elle n’entendait pas pousser l’affaire en justice, l’avocat de Martine Ouellet a précisé que « c’est une femme qui n’a pas beaucoup d’argent ». 



L’ironie d’une telle explication dépasse l’entendement. 



Rappelons, pour la forme, que madame Ouellet reçoit présentement un salaire de députée de l’Assemblée nationale ET un salaire de cheffe du Bloc québécois. Ce salaire de 95 000 $ avait fait l’objet de nombreux débats lors du conseil général de son parti. De plus, madame Ouellet recevra une allocation de transition à la fin de son mandat à l’Assemblée nationale. 



Pour une femme qui n’a pas beaucoup d’argent, on repassera !



En attendant la fin



Les observateurs de la scène politique n’en sont plus à essayer de prédire la fin de cette affaire, ils la connaissent déjà. Le départ de Martine Ouellet n’est plus une question, c’est devenu une question de temps. Quand on commence à penser à faire des « pools » dans les salles de presse, c’est qu’il est trop tard pour inverser la tendance.



Et si finalement c’était un complot fédéraliste



En terminant, je vous laisse sur cette théorie farfelue et divertissante entendue récemment. 



Et si finalement tout ça n’était qu’un complot des fédéralistes. Si Martine Ouellet était en fait une arme secrète propulsée à la tête du Bloc québécois par des pouvoirs obscurs en faveur du Canada afin qu’elle puisse déstabiliser le Bloc et le mener à sa perte ? 



Avouez que ça donnerait une tout autre allure à l’affaire !