Pourquoi Pierre-Karl dérange? Parce qu'il n'a pas peur!

La «gauche» doit marcher vers l'indépendance avec lui

Un ultime défi lancé au peuple québécois

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Ni la gauche, ni la droite ! L'Indépendance !

Il est grand temps que les leaders et partisans des partis soi-disant indépendantistes se ressaisissent.

On peut être "de gauche" tout en comprenant que les occasions de libérer le pays ne repasseront pas de si tôt. On peut être "de gauche" et en faveur de la solidarité sans adhérer au discours moralisateur et au programme de QS. Il existe d'autres façons de remédier au scandale des inégalités que celles proposées par QS. Par ailleurs, on peut être indépendantiste sans adhérer au discours du PQ. Mais pour un indépendantiste, bouder une très rare et possiblement dernière opportunité de faire l'indépendance relève de l'inconscience.

Je ne suis pas d'accord avec les positions anti-syndicalistes de PKP chef d'entreprise, mais je partage avec lui le désir de libérer le Québec de la tutelle anglo-canadienne qui nous écrase et nous méprise depuis 254 ans.

L'arrivée de PKP a placé le PQ dos au mur et nous allons savoir enfin si ce parti a vraiment l'intention de proposer l'indépendance (et non pas une intention vague et diffuse de souveraineté) à l'ensemble du peuple québécois. Le PQ doit éclaircir sa position là-dessus. QS se retrouve dans une situation risquée. Le jour où le général deGaule a dit: "vive le Québec libre", comme aujourd'hui, tout devenait possible; pour un moment le courage avait renversé la peur aveugle : les fédéraux ont immédiatement paniqué et les Québécois ont refoulé leur désir de libération. Le PQ a harnaché les indépendantistes dans le paradigme improbable de souveraineté-association. Il y a 47 années de cela, 47 années essentiellement perdues, pour reprendre les mots de Marcel Rioux, à "gérer notre dépendance".

PKP n'est pas un sauveur : La mise en échec du projet indépendantiste, n'en déplaise à J.M. Aussant n'est pas due à l'absence de démonstration rationnelle de la faisabilité économique ou légale de ce projet mais bien plutôt à une peur ancestrale d'affirmation héritée de la conquête et d'une suite affligeantes de mépris, humiliations, trahisons et persécutions subies par les Québécois au fil des générations. C'est ainsi que les empires écrasent les vaincus.

PKP, Parizeau, Falardeau, Chartrand, Ferretti, Vigneault, Leclerc ou Bourgault ne sont pas des sauveurs ou des champions qui vaincraient seuls l'Albyon à eux seuls mais bien plutôt des exemples de Québécois qui "n'ont pas peur"; c'est plutôt rare alors qu'il s'en trouve tellement autour de nous occupés à "faire peur". Il faut seulement imiter ces exemples, se tenir debout et avancer ensemble avec eux et non derrière eux. Ceux qui n'ont pas peur sont les seuls que le ROC redoute.

PKP n'est pas un sauveur mais un exemple parce qu'il sait mieux que personne qu'il ne peut rien sans l'appui majoritaire des Québécois: alors on demeure en démocratie : il n'y a pas d'ayatollah contrairement à ce qu'affirme Amir Khadir qui lui veut nous faire peur.

Pourquoi alors dérange-t-il tellement ? Parce que quand un individu cesse d'avoir peur, les autres qui hésitent sentent un malaise en eux. Alors ils souhaitent voir disparaître au plus tôt et par tous les moyens la cause de cette honte et de leur lâcheté.

Untel ne veut pas sacrifier son confort, un autre sa limousine ou son condominium en Floride, un autre voudrait faire la révolution de gauche ou réduire la taille de l'état et du déficit avant l'indépendance. Chaque parti ayant son fond de commerce, son clientélisme, il est peu probable qu'un ralliement indépendantiste s'accomplisse à moins que le peuple lui même comprenne au-delà des partis.

Alors ce peuple serait à la fois débarrassé de la domination canado-anglaise et du contrôle des partis politiques qui parlent en son nom et une nouvelle démocratie plus directe et moins représentative serait enfin possible. Voilà pourquoi les leaders et partis de tout bord n'aiment pas les PKP.


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8 commentaires

  • France Bonneau Répondre

    14 mars 2014

    Très bonne analyse. Je vous remercie pour ce beau texte et partage vos convictions.

  • Marcel Haché Répondre

    14 mars 2014

    Hors sujet...
    Si le sentiment et l’idée de l’Indépendance avaient été aussi forts que plusieurs semblent les estimer maintenant, pourquoi donc le P.Q. n’a-t-il pas été capable de se gagner une majorité le fameux 4 septembre 2012, malgré le bilan désastreux des rouges ?
    Le gouvernement péquiste est en meilleure posture aujourd’hui, mais ce n’est pas dû au fait qu’il a mis à l’avant-scène la funeste idée du référendum. Bien au contraire : c’est en misant strictement sur la gouvernance responsable de l’État qu’il a pu se dégager une marge de manœuvre politique, sans laquelle jamais Pauline Marois n’aurait lancé l’élection générale.
    Il serait donc contre-productif que le P.Q. fasse monter la fièvre de ses supporteurs si cette fièvre n’atteint pas l’ensemble de l’électorat. C’est le P.Q. lui-même qui concourrait alors à la mobilisation de ses ennemis.
    Toute la presse occidentale se déchaîne contre un référendum en Crimée, sans jamais faire la part des choses, mais en soulignant à larges traits les divisions et les violences liées à un référendum, et nos deux de pique fédéralistes n’en profiteraient pas pour surfer sur cette vague ? Wake up ! Au besoin back up !
    Il y a un monde de différences entre l’étapisme et la gouvernance souverainiste. Je puis me tromper, évidemment, mais la gouvernance souverainiste, ce n’est pas un remake de l’étapisme, c’en est le rejet.Il y a bien mieux à faire que d'agiter pareil épouvantaille à moineaux...
    Le P.Q. a tout intérêt à faire baisser la fièvre que les fédéralistes rêvent de voir monter et atteindre son pic AVANT qu’il ne forme un gouvernement majoritaire. Ne pourrait-on pas remarquer que ce sont les fédéralistes qui rêvent d’une élection avec en arrière plan un autre référendum.
    Autrement dit : le gouvernement n’est pas l’opposition. Il est tenu à plus de circonspection. Me semble que c’est uniquement lorsqu’il aura les deux mains sur le volant qu’il pourra appuyer sur l’accélérateur…

  • Archives de Vigile Répondre

    13 mars 2014

    Au téléjournal ce soir, 13 mars 2014, Daniel Lessard disait à peu près ceci: Si j’étais stratège du Parti Québécois élu majoritaire aux prochaines élections, je recommanderais fortement au PQ de faire un référendum au printemps 2015 alors que Stefan Harper sera encore au pouvoir à Ottawa mais en pleine campagne électorale fédérale.
    Daniel Lessard qui connait dans tous ses détails le fonctionnement de la politique à Ottawa, parle rarement dans le vide, et on peut prendre sérieusement en considération ce qu’il dit.
    Il suffit de lire son roman Maggie, pour comprendre qu’il a une perception pointue des dégâts qu’a pu causer le clergé au Peuple Québécois, en couchant dans le lit du pouvoir politique, et tous ceux et celles qui ont encore un doute sur la pertinence de la Charte, devraient lire ce roman.
    Daniel Lessard nous parle avec plus d’indépendance d’esprit depuis qu’il a pris sa retraite et maintenant, bien souvent, ses propos me font sourire d’aise.
    Tout le monde s’entend pour dire que le prochain référendum sera celui de la dernière chance.
    Je pense que PKP l’a bien compris, et malgré tout ce que l’on pourrait lui reprocher, il faut saluer sa vision et son engagement pour une cause si fondamentale pour le Québec. Même si le débat référendaire n’était pas à l’ordre du jour au moment du déclenchement des élections, il faut savoir saisir la balle au bond, car pour réussir en affaires, c’est ce que PKP a toujours su faire.
    L’étapisme n’est plus de mise ici.
    Richard Génois

  • Archives de Vigile Répondre

    13 mars 2014

    @cjpolitic
    (C'est drôle que vous écrivez "politic" pour sous-entendre une anglophonie. "CJ", est-ce relié à CJAD, la radio francophobe, propriété de Bell Media ?)
    À voir la couverture sur PKP dans la presse du ROC, on dirait un retour de l'Effet Bouchard. Pour eux, la campagne est référendaire. On oublie la malfaisance du Parti Libéral et la priorité devient le blocage du PQ.

  • Archives de Vigile Répondre

    13 mars 2014

    Monsieur McNichols Tétrault
    Vous avez tombé sur le vrai bobo! La PEUR, LA MAUDITE PEUR qui paralyse le peuple québécois à ne pas se donner un pays. Ça s'apprivoise la peur, je pourrais vous en parler longtemps. Excellent article!
    André Gignac 13/3/14

  • Lise Pelletier Répondre

    13 mars 2014

    @ cjpolitic
    Si j'ai bien compris M.McNichols, l'élection du Parti Québécois doit être appuyée par la population et par les 3 partis souverainistes afin qu'il soit majoritaire.
    QS et ON ont maintenant l'occasion de démontrer que c'est la Cause avant le Parti qui compte.
    Il a raison quand il mentionne la possibilité que ce soit notre dernière chance car avec l'immigration qui se joint souvent aux fédéraux et les francophones désinformés par des médias fédéralistes, l'assimilation nous guette au détour de cette élection.

  • Archives de Vigile Répondre

    13 mars 2014

    Je vous remercie pour votre article très intéressants.
    Vous visez dans le mille. Cependant, ici même, je constate que certaines personnes parlent de tout, sauf d'indépendance.

  • Carole Jean Répondre

    13 mars 2014


    On est en élection, non en référendum.
    De grâce, arrêtons de rêver et arrêtons de vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué !
    Est-ce que quelqu’un pourrait rappeler à Madame Marois qu’on est en élection jusqu’au 7 avril et que nous ne sommes pas au milieu d’une campagne référendaire !
    Laissons de côté les questions hypothétiques d’un référendum, du dollar canadien, ou de tout autre sujet non pertinent à cette élection.
    Revenons aux vraies choses, comme disent les libéraux, et parlons comment le PLQ s’y est pris pour installer un système de corruption mûr-à-mûr au Québec et comment on peut s’en sortir.
    Parlons des finances publiques et comment on entend mettre de l’ordre là dedans.
    Parlons des propositions pour améliorer sur le terrain notre système de santé et notre système d’éducation.
    Parlons pourquoi il est nécessaire et raisonnable de se doter d’une charte des valeurs. Etc.
    Mais, grands dieux, cessons cette dérive référendaire surréaliste ! Y-a-t-il un capitaine dans l’avion ?