La France corrige le tir

Le brûlot lancé par le soutien de Nicolas Sarkozy au régime fédéral avait réjoui les fédéralistes, laissé pantois certains souverainistes et véritablement choqué les purs et durs.

Vraiment, on ne choisit pas sa famille...

Simon Boivin et Raymond Giroux - (Québec) Étonnée par la controverse soulevée par les propos de Nicolas Sarkozy sur la nécessité d'unir plutôt que de diviser, lors de sa conférence de presse de vendredi, la France a effectué un mouvement de recul stratégique, hier.
Le brûlot lancé par le soutien de Nicolas Sarkozy au régime fédéral avait réjoui les fédéralistes, laissé pantois certains souverainistes et véritablement choqué les purs et durs.
Rencontrant les médias à l'impromptu, en fin d'après-midi, le secrétaire d'État à la Francophonie et aux affaires européennes, Alain Joyandet, a accusé les journalistes de «chipoter» avec les expressions et qualifié l'affaire de «petite polémique» qui en suit une autre sur la durée de la visite du président français à Québec.
M. Joyandet soutient que les expressions utilisées par le président lors de sa conférence de presse faisaient essentiellement allusion à la crise financière internationale, et non à la situation canadienne.
«Tout le monde attendait une redéfinition des relations» entre la France, le Québec et le Canada, a-t-il dit, et «il n'y a qu'une redéfinition, celle qu'il a faite devant l'Assemblée nationale du Québec» sur la fraternité entre le peuple du Québec et le peuple français. «Pour le reste, a dit le ministre, c'est de l'animation journalistique.»
Pas un discours prononcé à la légère
Rencontré un peu plus tôt, le sénateur et ex-premier ministre français Jean-Pierre Raffarin a développé le même argumentaire quant à la portée des propos du président Sarkozy. «C'est le discours de l'Assemblée nationale qui doit être pris en référence de la position française, a-t-il indiqué. Ce n'est pas un discours prononcé à la légère.»
Pour le sénateur Raffarin, il ne faut pas réduire la portée des propos controversés de M. Sarkozy au débat entre fédéralistes et souverainistes. «Il faut comprendre cette phrase comme un appel de la communauté internationale pour faire face à la crise internationale. Il a fait cet appel en Europe, il l'a fait ici, il le fera à Camp David et il va le faire à Pékin la semaine prochaine.»
L'ex-premier ministre se garde de vouloir alimenter la polémique.«Ce n'est pas la première phrase française discutée ici au Québec, note-t-il. De toutes les phrases discutées, celle-là a une certaine noblesse parce qu'elle s'adresse au monde entier.


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