Dossier: Anglomanie

La fatigue linguistique de la France

Le français — la dynamique du déclin



Présentation
Quand la France s'anglicise avec enthousiasme, bien au-delà de qu'exigent ses intérêts, quand elle donne l'exemple du zèle dans la soumission au nouvel empire, elle trahit ceux qui depuis Léopold Senghor et à sa suite ont cru à une universalité de la culture française qui survivrait au déclin du pouvoir politique de la France. Le prestige de la culture grecque n'avait-il pas survécu à l'affaiblissement de la Grèce? Marc Chevrier s'interroge ici sur les causes de cette fatigue linguistique de la France, dont il craint qu'elle ne soit le signe d'une fatigue culturelle plus inquiétante encore.

Si l’on en croit le médiateur de la République française, Jean-Paul Delavoye, la société française est « fatiguée psychiquement » i. Il semble, toutefois, que la langue française souffre aussi de langueur. Dans son édition du 25 avril 2010, le New York Times a fait écho à la polémique suscitée par le dernier livre du journaliste Éric Zemmour, Mélancolie française, qui raconte comment la France a renoncé à son rêve impérial pour se soumettre à d’autres ambitions non moins impériales, allemande, anglaise ou américaine. Interrogé par le quotidien new-yorkais sur l’avenir du français, l’auteur ne mâche pas ses mots (traduction libre): « La fin du pouvoir politique français a précipité la fin de la langue française. Même les élites françaises ont jeté la serviette. Elles s’en contrefichent. Elles se sont toutes mises à l’anglais. Et même la classe ouvrière, je ne parle pas que des immigrants, ne se soucie guère non plus de préserver l’intégrité de la langue. » ii Partant de cette mélancolique déploration, le journaliste américain fait pourtant sonner deux notes positives en faveur du français. Malgré tous les sombres pronostics sur l’avenir de la langue, plus de la moitié des francophones vivent hors de l’Hexagone, principalement en Afrique. La France n’est plus qu’une grosse île de 65 millions d’habitants parmi une communauté de 200 millions de locuteurs francophones. Et ce renversement démographique explique aussi sans doute pourquoi les meilleurs défenseurs actuels de la langue française proviennent aujourd’hui de l'extérieur de la francophonie hexagonale, pensons au russe Andreï Makine, à la canadienne Nancy Huston ou à l’algérien Mohammed Moulessehoul (alias Yasmina Khadra).
Il est quand même curieux qu’il faille attendre la paternelle sollicitude d’un grand quotidien américain pour rappeler aux Français l’étrange relation qu’ils entretiennent à l’égard de leur langue. Or la grande question soulevée par l’article du New York Times, que le journaliste évoque sans trop insister, est bien sûr ce phénomène d’anglomanie qui semble se généraliser dans toute la France et dont les illustrations ne laissent pas d’étonner. La langue de tous les jours en est affectée ; dans les commerces, les médias, les publicités, en politique, on emprunte directement à l’anglais pour faire moderne, tendance, à la page, pour se distinguer de la « plèbe » restée franchouillarde, pour marquer son appartenance à un monde unifié, globalisé, interconnecté, électrostatique, sans frontières. Les emprunts à l’anglais sont de plus en plus délibérés, choisis à la manière d’une signature, d’un logo, d’une image de marketique qu’on lance à la volée pour épater le Gaulois ; plus l’emprunt est fracassant, grossier, tonitruant, meilleure est la réclameiii. Ainsi à la télévision française organise-t-on des « Talk », comme si la langue française était sans ressource pour nommer une émission de variété. Même le monde de la littérature se place sous le patronage de l’anglo-américain. Ainsi, s’inspirant du Courrier International, pourtant fondé comme une entreprise d’ouverture à la diversité linguistique, un magazine de recensions de livres a pris le nom de Books iv, façon désinvolte d’annexer une publication parisienne au modèle anglo-saxon de revue littéraire (comme le New York Review of Books).
Dans les grandes entreprises françaises, l’anglais a supplanté le français dans les rouages névralgiques; mêmes les entreprises à vocation strictement nationale voient arriver à leur tête des armées de jeunes managers formés à l’anglo-saxonne, pressés d’appliquer les recettes apprises en anglais à la lecture de manuels américains. Les universitaires français se convertissent aussi frénétiquement à l’anglais. Le prestige des publications dans les grandes revues et maisons d’éditions françaises a faibli ; les embauches dans les universités, les promotions, les honneurs se jouent de plus en plus sur la capacité à publier en anglais dans les forums mondialement cotés, à s’insérer dans les réseaux de recherche « européens » où tout se décline en anglais.
Les grandes écoles et les universités françaises, au nom d’une autonomie fraîchement accrue, multiplient les programmes et les formations bilingues ou donnés strictement en anglais, dans l’espoir de toucher une part du marché lucratif des étudiants étrangers qui rêvent de vivre « a french experience » sans dépaysement linguistique. Il n’est pas rare que des professeurs français se vantent de donner leur cours en anglais, sans protestation des bacheliers français, au grand dam des étudiants…. étrangers que la France séduit encore par la langue et la culture. Même le vocabulaire de la politique française se ressent de cette anglomanie. La secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, a proposé en avril 2010 de renouveler les politiques sociales françaises en s’inspirant du « care » britannique v.
Si le français fut l’une des langues fondatrices de la construction européenne, il se recroqueville aujourd’hui dans l’arrière-cour de l’Union européenne, détrôné par un « euroglish » triomphant. En 1997, 41% des textes traduits par la Commission européenne étaient d es originaux français, contre 12% en 2008, alors que la proportion des textes anglais originaux, de 45% qu’elle était en 1997, est montée à 72% en 2008vi. Les Français sauvent les apparences en jetant leur dévolu sur des dirigeants européens connaissant la langue française, tel le président de la Commission européenne, le portugais José Manuel Durão Barroso. Mais lorsque ce sont des Français qui prennent les rênes du gouvernail européen, ils escamotent volontiers leur propre langue, ainsi que le fit Jean-Claude Trichet, lors de sa prise de fonction à l a Banque centrale européenne, en déclarant : « I am not a Frenchman ». C’est devenu d’ailleurs quasiment une seconde nature chez nombre de diplomates et ministres français que de parader, in english s’il-vous-plaît, dans les rencontres et les salons internationaux.
Pour les géographes Jean-Claude Barreau et Guillaume Bigot, « le complexe d’infériorité des dirigeants français » met en danger la langue française. « Le géographe, écrivent-ils, doit souligner qu’un système qui oblige ses élites à écrire et à enseigner dans une autre langue que la sienne est un système en danger de mortvii. » Par contre, le secrétaire perpétuel de l’Académie française, Mme Hélène Carrère d’Encausse, se semble pas s’inquiéter outre mesure de ces apparences d’affaiblissement et redisait sa foi, en décembre 2009, en la capacité de la France de maintenir son identité linguistique : « Que l’anglais fasse concurrence au français partout dans le monde, qu’il s’y mêle ou le supplante en France, dans certaines entreprises ou dans les universités est fâcheux, mais aussi longtemps que la langue française préserve son intégrité, elle peut résister aux assauts de l’anglais viii. » Il n’empêche que devant l’indifférence avec laquelle une bonne partie de la classe médiatique et politique française considère l’avenir du français sur son propre territoire, qu’à l’écoute des sarcasmes et des railleries qu’y suscite la défense du français associée encore à la ringardise, au passéisme, au repli sur soi alors que la possession ostentatoire de l’anglais parait une marque de promotion sociale, de participation à un monde ouvert et décontracté, qu’à l’écoute de cette jeunesse française délaissant la langue de Brassens et de Piaf pour chanter à tue-tête dans un insipide anglo-américain, qu’à la lecture de ces intellectuels et écrivains français se déclarant à l’étroit dans les jardins de la civilisation française, on ne peut qu’y pressentir les signes d’un pays et d’une culture fatigués, en train de perdre l’art d’exceller par les ressources qui ont fait pendant des siècles le génie du français.
Il est vrai que la situation du français en France n’est pas unique. Tous les pays d’Europe, à part le Royaume-Uni et l’Irlande, connaissent maintenant la concurrence de l’anglais avec leur langue nationale. La belle Italie se désole des anglicismes devenus monnaie courante dans le parler quotidien, y compris celui des politiciens. Un Milanais indigné par l’anglomanie des Piémontais écrivait en 2005 : « Hélas, la perte de toute fierté linguistique est une maladie nationale qui nous a tous contaminésix. » En Allemagne, la langue de tous les jours s’est imprégnée de nombreux anglicismes. Des commerces et des publicitaires ne s’embêtent plus avec l’allemand et utilisent directement l’anglais dans leurs annonces ; les pourfendeurs de ce mélange d’anglais et d’allemand le nomment le « denglisch »x. En 2000, le groupe parlementaire des sociaux-démocrates à la chambre basse allemande publiait un document de travail sur l’avenir de la langue allemande, sous la pression des « Anglizismen » et du « globisch »xi. Bien que l’allemand soit la langue maternelle la plus parlée en Europe et que trois États lui confèrent un caractère officiel, il est moins utilisé que le français dans les institutions européennes et les partis politiques allemands sont divisés sur la politique à prendre sur la langue des communications en Europe. Les Verts allemands n’hésitent plus à user de l’anglais dans leur publicité aux élections européennes, comme s’ils avaient abandonné tout espoir de faire de l’allemand la langue des communications en Europe centrale xii. Dans le monde germanophone apparaissent des associations de défense de la diversité linguistique et d’un allemand débarrassé de ces anglicismes xiii. En Suisse, Marco Baschera s’est fait le défenseur d’une pensée authentiquement multilingue et conteste l’idée reçue suivant laquelle l’anglais serait devenu la seule langue universelle, notamment pour la communication des savoirs. Pour le professeur Karl-Heinz Göttert, si l’allemand doit survivre à cet anglais « ratatiné » qu’est aujourd’hui le « globalesisch » envahissant, c’est à la faveur d’une Europe réellement multilingue xiv.
Mais à quel multilinguisme se prépare l’Europe ? Le 14 avril 2010, le président Nicolas Sarkozy a dit vouloir que « tous nos lycéens doivent devenir bilingues et pour certains, trilingues » et « replacer la culture française au lycée »xv. Une étude publiée en 2008 sur l’enseignement des langues dans les écoles des 27 pays de l’Union européenne nous brosse un tableau saisissant des nouvelles « plaques tectoniques » linguistiques qui se dessinent xvi. Sans surprise, on apprend qu’en 2005-2006, l’anglais est la première langue étrangère la plus enseignée, soit dans 25 pays de l’Union. Le français est enseigné en priorité dans seulement 2 pays, soit au Royaume-Uni et en Irlande (il est sur un pied d’égalité avec l’allemand au Luxembourg). Lorsqu’une deuxième langue étrangère est enseignée après l’anglais, le français et l’allemand sont à égalité, enseignés chacun dans neuf états. Quoique dépassé par l’anglais, le français est encore très appris en Roumanie, au Portugal, en Italie et à Chypre. En tout et partout, un peu moins de 90% des élèves du secondaire de l’Union européenne apprennent l’anglais, contre 22 à 25% pour le français (distinction étant faite des niveaux inférieur et supérieur du secondaire). Au primaire, l’anglais est appris par 59,0% des élèves en 2006, un taux en constante progression depuis 2002, contre un maigre 6,1% pour le français. En dehors de l’anglais, du français, de l’espagnol, du russe et de l’allemand, très peu d’autres langues sont enseignées comme langue étrangère; l’italien, quatrième langue parlée en Europe, est presque disparu des écoles du continent, sauf à Malte. Autrement dit, sauf exception, les Européens ont peu d’égards, sinon aucun, pour les petites et moyennes langues d’Europe. Si on regarde les langues apprises au secondaire français, l’anglais emporte la palme avec 97,5% des élèves, suivi de l’espagnol avec 43,5%, de l’allemand avec 17,1% et de l’italien, qui attire un triste 4,9%. Bref, lorsque le président Sarkozy proclame vouloir former les lycéens au bilinguisme, on voit ce qu’il veut dire. Cette évolution consacre aussi le déclassement de l’allemand dans les écoles françaises, au profit de l’espagnol, jugé plus facile.
Tous ces chiffres nous montrent que la construction européenne est allée de pair avec un processus d’anglo-massification, en ce sens que les systèmes éducatifs européens ont programmé l’apprentissage prioritaire de l’anglais comme langue seconde, réservant au français et à l’allemand le statut de langue tierce souvent optionnelle. Selon Karl-Heinz Göttert, l’anglais serait aujourd’hui parlé par 51% des Européens, si l’on additionne le pourcentage à la fois de ceux dont l’anglais est la langue maternelle et de ceux dont il est la langue étrangère apprise. On faisant le même calcul pour l’allemand et le français, on arrive respectivement à 32 et 28% de la population de l’Union. Les Européens se dirigent en quelque sorte vers la pratique d’un trilinguisme mou, qui a pour noyau central l’anglais, sucré d’un peu de français ou d’allemand.
La fatigue linguistique française peut s’expliquer par la conjonction d’un triple phénomène de décentrement qui relativise l’importance de la langue française dans les sphères culturelle et géopolitique. Tout d’abord, sur son propre territoire, la France connaît une diversification grandissante de son paysage linguistique en raison de l’immigration. De facto, l’arabe, toutes variantes confondues, est devenu la première langue immigrante de France. Le mouvement de décentralisation engagé depuis les années 1980 a redonné un élan, encore timide, à l’enseignement des langues régionales que le creuset de l’école républicaine avait presque poussées au bord de l’extinction. Un nouvel article adopté lors de la réforme constitutionnelle de juillet 2008 reconnaît que « les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France xvii. » Sur le territoire hexagonal, on dénombre jusqu’à 24 langues régionales encore vivantes. Ensuite, la Francophonie a probablement contribué quelque peu à situer dans l’esprit des Français leur langue et leur culture dans un espace plus vaste que l’Hexagone, encore que pour une bonne part d’entre eux, il s’agisse là d’une donnée abstraite, sans impact sur leur vie nationale. C’est encore un sentiment partagé à l’extérieur de l’Hexagone que les Français observent Acadiens, Québécois, Wallons, Suisses, Antillais, Maghrébins, Africains et tous les francophones d’adoption comme de charmants et inoffensifs locataires d’une langue sur laquelle la France, depuis Paris où tout converge comme jadis à Versailles, exerce des prérogatives régaliennes. La francophonie hors Hexagone est et restera sans doute longtemps trop faible, divisée, dispersée, pour opposer quelque contrepoids conséquent au francocentrisme.
Enfin, la France entre dans un monde où elle n’est plus la grande puissance qu’elle avait cru pouvoir être grâce à la grande mais illusoire restauration de sa place dans l’échiquier mondial sous la présidence de Charles de Gaulle. Cruellement vaincue en 1940, la France a réussi en 1945 à se faufiler dans le club des vainqueurs, à retrouver ses droits de puissance coloniale et à acquérir des prérogatives qu’exigeait son rang, tel un siège permanent au conseil de sécurité de l’ONU. Mais depuis son spectaculaire redressement post-1945, la France subit une décote constante dans un monde où elle disparaît, pour reprendre la formule de Nicolas Tenzer xviii. De son empire, il ne reste plus que des miettes dans les caraïbes et dans les océans indien et pacifique. Elle peut difficilement aujourd’hui prétendre au titre de grande puissance, concurrencée d’un côté par des nations émergentes – Chine, Inde, Brésil, Indonésie, etc – et de l’autre engagée dans un processus d’intégration avec une Europe qui ressemble de plus en plus à un empire sans armes unifié par le marché et l’anglais. En somme, une puissance moyenne, de moins en moins exceptionnelle, toujours à la traîne des États-Unis, englobée par l’anglosphère et des blocs plus forts qu’elle, voilà ce que devient la France, pourtant plus populeuse que jamais.
En 1962, l’écrivain Hubert Aquin publiait un article retentissant sur la condition du Canada français, qui a marqué les débats intellectuels au Québec xix. Il soutenait que le Canada français connaissait une « fatigue culturelle » permanente, en raison d’une tension irrésolue entre son désir d’être une culture globale exprimant toutes les dimensions de l’existence, et sa domination historique par un pouvoir qui tend à dépolitiser toute expression de sa culture et à l’exorbiter par rapport à elle-même, sans cesse tenue de se définir en relation avec un « Autre » jugé supérieur et universel. Il y a loin de la situation présente de la France avec celle du Québec de 1962 ou de 2010. Cependant, à relire Aquin aujourd’hui, on se demande si les Français ont encore le désir et les moyens d’être la culture globale qui avait fait rêver l’écrivain en 1962.
***
Marc Chevrier
Professeur au département de science politique, Université du Québec à Montréal (UQAM)
Notes
i. Jean-Paul Delavoye, « La société française est fatiguée psychiquement », Le Monde, 21 février 2010.
ii. Michael Kimmelmal, « Pardon my french », The New York Times, 25 avril 2010.
iii. De retour d’un voyage en France, une journaliste de La Presse dit sa consternation devant la profusion d’anglicismes tape-à-l’œil encombrant la presse féminine française. Voir Anabelle Nicoud, « Les anglicismes à la mode ? », Cyberpresse, 26 avril 2010, voir http://www.cyberpresse.ca .
iv.Voir http://www.booksmag.fr/.
v. Olivier, Schmitt, « Martine Aubry cherche à redynamiser la pensée sociale progressiste », Le Monde, 14 avril 2010.
vi. Direction générale de la traduction, Commission européenne, La traduction à la Commission : 1958-2010. Étude, 2009, p. 104. Voir http://ec.europa.eu/dgs/translation/publications/studies/translation_european_commission_fr.pdf .
vii. Jean-Claude Barreau et Guillaume Bigot, Toute la géographie du monde, Paris, Fayard, 2007, collection Le livre de Poche, p. 142.
viii. Hélène Carrère d’Encausse, « Ma patrie, c’est la langue française (Albert Camus) », Séance publique annuelle, 3 décembre 2009, Paris, Palais de l’institut. Voir http://www.academie-francaise.fr/immortels/discours_SPA/carrere_2009.html .
ix. Schiavi Giangiacomo, « Troppi inglesismi in città Aiutateci a salvare l’italiano », Corriere della Sera, 26 juillet, 2005.
x. Ekkehard König, « Das Deutsche : Von der Weltsprache zu einer europaïcher Sprache unter vielen », Germanistische Mitteillungen, 59, 2004.
xi. « Die Zukunft der deutschen Sprache », Themenabend der SPD-Bundestagsfraktion, Documente, 24 octobre 2000. Voir http://www.vds-ev.de/literatur/parteien/spd-zukunft.pdf .
xii. Dossier Deutsche Sprache, Goethe-Institut, « Die Sprache im Kontext einer Sprachpolitik », http://www.goethe.de/kue/lit/dos/dds/de137712.htm.
xiii. Voir notamment ce groupe Suisse, le « Sprachkreis Deutsch Bubenberg » de Berne. Voir http://www.sprachkreis-deutsch.ch.
xiv. Karl-Heinz Göttert, « Englisch als neues Latein. Warum die deutsche Sprache überleben wird », Die Welt, 10 mars 2010, http://www.welt.de/debatte/kommentare/article6719247/Warum-die-deutsche-Sprache-ueberleben-wird.html .
xv. Flore Dalaud, « Sarkozy veut remettre les langues au coeur du lycée », Le Figaro, 14 octobre 2009.
xvi. Agence exécutive éducation, audiovisuel et culture, Chiffres clés de l’enseignement des langues en Europe, 2008, 136 p., voir [www.eurydice.org->www.eurydice.org] .
xvii. Nouvel article 75.1 de la Constitution de la Ve République française.
xviii. Nicolas Tenzer, Quand la France disparaît du monde, Paris, Grasset, 2008.
xix. Hubert Aquin, « La fatigue culturelle du Canada français », Liberté, no 23, mai 1962, reproduit dans Jean-Christian Pleau, La Révolution québécoise, Montréal, Fides, 2002, 270 p.

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Marc Chevrier25 articles

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Professeur au département de science politique de l'UQAM - Docteur en science politique, Marc Chevrier collabore régulièrement à L'Agora depuis plusieurs années. Il a publié divers articles sur la justice, la culture politique au Québec et au Canada et sur la réforme de l'État.





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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    8 février 2011

    C'est connu, les Français sont très mauvais en langue étrangère. Contrairement aux Québecois, ils ont dû mal à apprendre l'anglais, ou s'ils savent le lire et le comprendre, ils s'expriment difficilement notamment en raison de difficultés de prononciation.
    C'est une entreprise louable que celle de vouloir que la majorité des Français soit bilingue. Nous ne pourrions pas exister davantage en restant franco-français ! Tout se passe en anglais de nos jours. Même, et surtout, les Québecois le savent, eux qui se forment pour la plupart aux States en complément de leur formation de base. Il est impératif de maîtriser l'anglais pour pouvoir rayonner hors de l'hexagone.
    Pour ce qui est du français, et particulièrement de son évolution avec l'apparition de plus en plus marquée de mots anglais à la place de mots français, je dirais que c'est l'effet boomerang. Nous ne maîtrisons pas l'anglais mais nous commençons à le connaître de mieux en mieux, donc certains vont vers la facilité en intégrant des mots au français. Mais le phénomène de mode est aussi pour quelque chose, ça fait toujours bien de montrer que l'on ne fait pas partie de ces gens totalement rébarbatifs envers l'anglais !
    Est-ce que le français est menacé en tant que tel par ces phénomènes ? C'est encore trop tôt pour le dire. Peut-être allons-nous vers les problèmes que connaissent les Québécois avec le français...Nous n'en sommes pas à intégrer des locutions et autres verbes anglais à toutes les sauces, à massacrer la syntaxe, la conjugaison et le genre des noms communs. Ce serait triste.
    Le Québec aime pointait les côtés négatifs des Français, ça le rassure. Pourtant...le français est largement plus pitoyable au Québec qu'en Afrique. J'ai vécu au Cameroun et mes oreilles ne souffraient pas contrairement à mon arrivée au Canada...

  • Archives de Vigile Répondre

    9 juillet 2010

    Je pense que l'auteur grossit un peu la force de l'anglais dans l'Hexagone, ce n'est pas parce qu'une anglophilie touche nous élites que la vaste majorité des Français suivent...surtout quand on voit comment cette langue est enseignée dans nos chers lycées !
    Ensuite, concernant le "poids" des langues régionales, il n'y a plus aucun département où les "francophones" sont minoritaires, une évolution à la flamande où la catalane paraît impossible, car elle n'a pas l'assentiment des populations concernées (même en Corse)
    A propos de l'influence de la France, que peut-on faire avec un pays comptant, à peine 60 millions d'habitants ? Je pense souvent que la France, c'est l'Italie avec la bombe !
    C'est donc autrement que par les critères classiques définissant une grande puissance, que la France doit se distinguer.
    L'Allemagne semble l'avoir compris dès les années 50 ! C'est pourquoi, malgré une extension territoriale très limitée, l'allemand garde un pouvoir de séduction...du moins en Europe!

  • Archives de Vigile Répondre

    19 juin 2010

    Ça c'est une mode GLOBISH temporaire car la réalité est tout autre car en France il n'y a pas de problème de langue comme au Québec ou plus de 60% des médias permis par le CRTC sont unilngues anglais pour 8% d'anglophones . En France il n'y a pas de médias anglophones ni d'institutions anglophones comme au Québec
    Aussi dans le monde depuis 1960 l'anglais est passé de 12% de locuteurs à 10% et les français francophones et francophiles de 5% de locuteurs à 8% .
    D'habitude ce genre de textes sont publiés au Québec pour laisser croire comme font les fédéralistes que la situation linguistique au Québec est normal et mondial . Mais c'est faux ,

  • Archives de Vigile Répondre

    2 mai 2010

    Deux phrases retiennent particulièrement mon attention dans ce texte :
    «la France s'anglicise avec enthousiasme, bien au-delà de ce qu'exigent ses intérêts, quand elle donne l'exemple du zèle dans la soumission au nouvel empire, elle trahit ceux et celles qui depuis Léopold Senghor ont cru à une universalité de la culture française qui survivrait au déclin du pouvoir politique de la France.»
    «La francophonie hors Hexagone est et restera sans doute longtemps trop faible, divisée, dispersée, pour opposer quelque contrepoids conséquent au francocentrisme».
    Et j'ajoute personnellement au francocentrisme et à ses dérives. Passe encore que la france garde la main haute sur le français. Mais quand elle commence à s'en désintéresser...!
    C'est la guerre, mais on la voit se faire avec une certaine indolence. Que peut-il nous arriver de bon ?