Scandales en France

La décrépitude

Élection présidentielle française



Décidément, au royaume de la «sarkozy» la décrépitude se répand à vitesse grand V, à la nanoseconde, les scandales s'ajoutant aux scandales. À peine Eric Woerth était-il confirmé par le président dans sa fonction de ministre du Travail appelé à piloter la réforme des réformes de l'ère Sarkozy, celle des retraites, à peine avait-il annoncé sa démission à titre de trésorier de l'UMP, le parti de la majorité, que Le Canard enchaîné et Marianne exhumaient un autre cadavre du placard où les notables de cette même UMP entassent leurs histoires de fric et de magouilles.
C'est tout simple. Au cours de sa dernière semaine en tant que ministre du Budget, Woerth a piloté avec diligence la vente d'une propriété de la République de 60 hectares comprenant un golf et surtout un hippodrome. Le prix? Un peu plus de 3 millions de dollars. Selon le Canard, la valeur réelle de ce domaine situé dans la forêt de Compiègne, à quelques kilomètres de la riche ville de Chantilly, dont le maire s'appelle Eric Woerth, serait dix fois plus élevé.
Vu le prix fixé à la vente, on pourrait croire que ce mandarin de la République a eu un élan de générosité désintéressé. Qu'il a été magnanime. Sauf que le domaine en question a été vendu à la Société des courses de Compiègne, présidée par une personne qui dirige également France galop, société à laquelle est liée Florence... Woerth qui, en plus d'être experte en optimisation fiscale, est actionnaire d'une écurie de chevaux de courses. Ouf!
Florence... À peine le duo Le Canard-Marianne avait-il levé le lièvre de Compiègne que le quotidien Libération en levait un autre. C'est tout simple (bis). Alors qu'il était ministre du Budget et donc responsable de l'administration des impôts de la vieille France, sa femme, assurent les journalistes de Libé, a proposé ses services à deux banques... suisses. Bon.
On ne comprend pas. On ne comprend pas du tout pourquoi Nicolas Sarkozy ne devance pas son remaniement ministériel d'octobre. On ne comprend pas pourquoi Woerth reste grand chef des retraites alors que sa crédibilité auprès des partenaires sociaux avec qui il va négocier a fondu comme neige au soleil. On ne comprend pas qu'avec tous les scandales à répétition hors de la sphère Benttencourt — des appartements de fonction des ministres aux missions particulières en passant par les cigares payés par l'État —, Sarkozy refuse de remanier aujourd'hui alors que les ténors de l'UMP que sont Alain Juppé, Dominique de Villepin et Jean-Pierre Raffarin la réclament afin de mettre un terme à cette phase de déliquescence qui risque fort de couler l'UMP lors des prochains scrutins.
Le mot de la fin? Il appartient à Villepin: «Voilà trois ans que Nicolas Sarkozy reste dans la bulle de sa campagne électorale de 2007. Nous n'avons pas besoin d'un président de la République cosmonaute.»


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