La crise? Disparue!

Oui, Oui, la crise - surtout pas la santé - Prattapouf



Comment protéger le Québec de la crise économique mondiale? C'est ce qui devait être le thème principal de cette campagne électorale. Les principaux partis en ont parlé pendant deux ou trois jours. Mais la politique traditionnelle, la bonne vieille valse des millions ont vite repris le dessus. Une crise? Où ça?
Chaque parti multiplie les engagements, tous plus alléchants les uns que les autres: des milliers de places en garderie, de nouveaux crédits d'impôt pour tous les goûts, plus de professeurs dans les écoles, des trains, des tramways... Comment financera-t-on tout ça si la crise vide les coffres de l'État? En tout cas, pas de hausse de tarifs, c'est juré! Ce n'est pas parce que les coûts augmentent que les usagers devraient payer davantage!
Le monde est au bord du gouffre économique. Nul ne sait quelle en sera la profondeur. En ces circonstances, les politiciens devraient faire preuve de prudence et de franchise. Ce n'est malheureusement pas ce que nous donnent à voir les candidats en campagne.
Le Parti québécois a pris plusieurs engagements, mais a fait savoir qu'il ne publiera pas de cadre financier chiffrant sa plateforme. À notre connaissance, depuis 15 ans, aucun parti aspirant au pouvoir n'a pu faire l'économie d'un tel exercice, au niveau provincial comme au niveau fédéral. Cette exigence de rigueur n'est pas un caprice des médias. Ceux qui prétendent à gouverner doivent pouvoir faire la preuve que leurs promesses sont réalistes.
L'ADQ a présenté un cadre financier selon lequel ses engagements - plus de 2 milliards - seraient financés par autant de compressions de dépenses. Crédibilité zéro.
Quant au PLQ, on attend son cadre financier (il faudra être vigilant, les libéraux ont parfois la comptabilité créative...). Cependant, comme Mme Marois, M. Charest a promis de geler à 7$ le tarif quotidien des services de garde, une promesse irresponsable.
Ce qui ressort de la mise à jour financière de Mme Jérôme-Forget et du rapport de vérificateur général publié mardi, c'est que l'équilibre budgétaire du gouvernement du Québec demeure précaire. Surtout, l'État québécois continue de traîner une énorme dette de 142 milliards. En proportion du PIB, elle a certes diminué. Mais elle est toujours en croissance et reste beaucoup plus lourde que celles des autres provinces.
Si la crise économique est plus grave ou plus longue que ce qu'espère la ministre des Finances, le gouvernement du Québec glissera dans le rouge vif. Cela étant, comment nos politiciens peuvent-ils parler de nouveaux programmes et de tarifs coulés dans le glacier?
Sans doute ce comportement s'explique-t-il par notre attitude à nous, électeurs. C'est ce que nous demandons à nos élus: plus de services publics et moins d'impôts. Et gare à ceux qui oseraient moins promettre!
La crise? Où ça?
apratte@lapresse.ca

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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