Assez, M. Dumont!

Assez, M. Dumont! Assez de faussetés! Assez de démagogie!

Élection Québec - 8 décembre 2008


L'exagération fait malheureusement partie du discours politique. Quand Jean Charest affirme que le programme de l'ADQ provoquera un «tsunami économique» au Québec, il en met plus que le client en demande et il faut le déplorer.
Cela dit, au Québec, les politiciens responsables évitent généralement de franchir la frontière entre exagération et démagogie, en particulier lorsqu'il est question des relations entre la majorité et les minorités. Ils savent qu'il est dangereux d'attiser les préjugés et la méfiance. Le chef de l'ADQ, lui, n'a jamais hésité à franchir cette frontière. En 2007, il a soufflé sur les braises des accommodements raisonnables et cela l'a bien servi. Il y a eu la commission Bouchard-Taylor; le problème a été étudié sous toutes ses coutures, les Québécois se sont exprimés en long et en large, plusieurs mesures ont été mises en place.
Voici que Mario Dumont, en difficulté dans les sondages, voudrait faire renaître la controverse. Dimanche, il a lancé une charge à fond de train contre le cours Éthique et culture religieuse, qui remplace les cours de religion et de morale. Ayant donné du cours une description caricaturale («une négation de notre histoire»), M. Dumont a prétendu y voir la résultante «d'une société qui n'est pas capable de se tenir debout». Se tenir debout contre quoi, contre qui? Qui donc menace, cette fois-ci, l'identité québécoise?
Selon le chef de l'ADQ, «les gens qui ont pensé ce cours-là, c'est le même monde qui se bat par tous les moyens détournés pour qu'il n'y ait plus d'arbres de Noël dans les classes». Plus d'arbres de Noël dans les classes? D'où M. Dumont sort-il cette information saugrenue? «Le 25 décembre au Québec, (...) ça veut dire quelque chose. On ne reculera pas là-dessus», a-t-il renchéri. Voilà que Noël serait en péril?
Assez, M. Dumont! Assez de faussetés! Assez de démagogie!
On peut certainement critiquer le nouveau cours. L'Assemblée des évêques du Québec, notamment, a soulevé plusieurs préoccupations légitimes. Toutefois, les évêques ont souscrit aux objectifs généraux du programme et «invité la population à en reconnaître la pertinence». Les évêques se sont aussi réjouis du fait que le contenu permettra «d'éviter la perte de toute mémoire chrétienne parmi les générations montantes».
Comment expliquer que Mario Dumont aille plus loin dans la défense des traditions chrétiennes que les évêques? La réponse est simple: le chef de l'ADQ se moque des faits comme il se fiche des conséquences de ses propos. Ces déclarations incendiaires encouragent l'ignorance et l'intolérance? Peu importe, pourvu que l'ADQ puisse conserver quelques circonscriptions.
Mario Dumont a longtemps été un formidable atout pour le parti qu'il a créé. Il a fait preuve d'une habileté et d'une opiniâtreté remarquables. L'ADQ a osé bousculer plusieurs tabous du débat politique québécois et dans plusieurs cas, ce fut très utile.
Paradoxalement, c'est ce même Mario Dumont qui est en train de tout gâcher. On en a vu beaucoup d'exemples au fil des ans, cet homme-là ne sait tout simplement pas où s'arrêter. Il reviendra donc à l'électorat québécois de lui faire comprendre que cette fois-ci, il est allé vraiment trop loin.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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