L’UPAC mise gros sur le Faubourg Contrecoeur

Après le dépôt du rapport Charbonneau, l’unité d’enquête devra prouver qu’elle peut épingler les fautifs lors du procès attendu

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Et là, on va tenter de nous faire croire que la corruption était un phénomène exclusivement municipal

Ce sera le grand rendez-vous judiciaire de l’année 2016 : le procès pour fraude, abus de confiance et complot concernant le projet immobilier Faubourg Contrecoeur. Et ce sera un « moment charnière » pour l’Unité permanente anticorruption (UPAC), estime le commissaire Robert Lafrenière.

« On arrive à l’heure des décisions judiciaires importantes, indiquait mercredi en entrevue le grand patron de l’UPAC. Ça va être notre guide pour l’avenir. » D’où le soin apporté au dossier : « Je ne veux pas qu’on manque notre coup », dit-il.

D’autant qu’avec la fin de la commission Charbonneau — et le dépôt d’un rapport qui ne blâme personne —, Robert Lafrenière est conscient que la population attend des résultats tangibles dans la lutte anticorruption. « La pression est là. Mais le travail ne change pas [avec la fin de la commission], les objectifs sont les mêmes. »

Le procès du Faubourg Contrecoeur doit débuter le 8 février. L’ancien président du comité exécutif de la Ville de Montréal, Frank Zampino, l’ex-collecteur de fonds politiques Bernard Trépanier (surnommé « Monsieur 3 % ») et l’entrepreneur Paolo Catania font partie des coaccusés. L’affaire concerne un système qui aurait été mis en place afin de favoriser l’entreprise Construction F. Catania pour qu’elle obtienne le contrat de 300 millions du projet.

Pour Robert Lafrenière, le procès sera « emblématique », parce qu’on y « retrouve des élus, des entrepreneurs, des facilitateurs, et parce que les montants impliqués sont très élevés. D’autres dossiers ont suivi, mais celui-là fut un des premiers [traités par l’UPAC] : il est vraiment important pour nous, compte tenu des accusations, des charges portées et des individus en cause. »

Déjà encouragé par les résultats du procès Boisbriand (où l’ancien maire de la Ville et une ex-vice-présidente du groupe Roche ont été déclarés coupables de fraude et d’abus de confiance à la mi-septembre), Robert Lafrenière souligne que la jurisprudence qui pourrait être établie autour du Faubourg Contrecoeur aidera l’UPAC dans le futur. « On a beau dire que les crimes [de corruption] ne sont pas nouveaux, on n’avait pas beaucoup de causes avant que l’UPAC soit en place, dit-il. Alors, ça va nous orienter. »
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