L’opposition divisée sur le maintien de la ligne dure

La chef du Parti québécois, Pauline Marois, juge que la ligne dure et les interventions policières ne régleront aucunement la crise engendrée par la grève étudiante.

Conflit étudiant - un pas vers l'indépendance

Robert Dutrisac - La chef du Parti québécois, Pauline Marois, juge que la ligne dure et les interventions policières ne régleront aucunement la crise engendrée par la grève étudiante.
« Je ne crois pas que la méthode dure soit la méthode pour arriver à une sortie de crise», a fait valoir, hier, Pauline Marois dans un point de presse. « Ça exacerbe les tensions, ça augmente les risques pour la santé des personnes autant des policiers d’ailleurs que des jeunes qui s’opposent à la rentrée dans les cégeps. »
Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, a pris la position opposée, exigeant du gouvernement qu’il fasse appel aux forces policières pour permettre aux étudiants de retourner en classe. « J’ai vu comme vous les images à Lionel-Groulx, ce n’est pas agréable de voir la situation, mais en même temps, on n’a pas le choix, on doit faire respecter l’ordre », estime le chef caquiste. « Ce n’est pas aux manifestants radicaux de dicter l’ordre du jour. Évidemment que les forces policières doivent agir avec précaution, mais elles doivent faire respecter la loi. »
« Si on cède à l’intimidation, ça va vouloir dire qu’il y aura un autre groupe de pression, éventuellement, qui va essayer de faire reculer le gouvernement. Et là, on est dans un État qui perd le contrôle de la situation » craint François Legault.

Appel à Jean Charest
Lors de la période de questions à l’Assemblée nationale, Pauline Marois a demandé à Jean Charest qu’il participe, aux côtés de la ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, Michelle Courchesne, à la rencontre avec les étudiants d’hier soir. « Au lieu de frapper sur nos jeunes, est-ce qu’on n’est pas capable de trouver une solution avec eux, une solution qui va faire des gagnants de chaque côté ? Oui, chacun doit faire son bout de chemin, le premier ministre y compris », a affirmé la chef péquiste.
Reprenant les commentaires publiés par l’ancien ministre péquiste Jacques Brassard, qui était présent dans les tribunes de l’Assemblée nationale avec d’anciens parlementaires, Jean Charest a accusé Pauline Marois de sombrer dans le « racolage électoral » et de faire de « la politique bassement politicienne ». Tout en répétant que le gouvernement parle d’une seule voix, le premier ministre a indiqué qu’il a été « impliqué totalement dans les discussions, dans les politiques du gouvernement dans cette affaire-là ».
« La chef de l’opposition officielle porte le carré rouge, appuie le boycott étudiant et refuse de demander aux étudiants d’intégrer leurs cours. Elle en portera la responsabilité », a lancé le premier ministre.
Comme pour préciser la position de son parti, la députée de Joliette et porte-parole péquiste en matière de justice, Véronique Hivon, a présenté, hier, la motion suivante : « Conformément aux principes de la séparation des pouvoirs, que l’Assemblée nationale exprime que dans une société de droit, les injonctions doivent être respectées. » La motion fut adoptée à l’unanimité.
Hier midi, quelques professeurs et parents, dont Janie Giard et Robert Michaud, sont venus défendre le carré blanc, un mouvement qui réclame du gouvernement un moratoire sur la hausse des droits de scolarité jusqu’à l’automne afin de tenir une vaste consultation sur l’avenir de l’éducation et son financement. Ils ont fait parvenir à tous les élus une lettre dans laquelle ils demandent qu’on mette « fin aux hostilités avant que nous mettions la vie d’autres jeunes en danger ».
Le député de Mercier, Amir Khadir de Québec solidaire, réclame aussi un moratoire, mais il tient à son carré rouge et ne veut pas porter le blanc. QS propose l’imposition d’une taxe de 0,8 % sur le capital des sociétés financières qui permettrait à terme d’assurer la gratuité scolaire.


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