L’indépendance ou la servitude

Le patriotisme officiel qui se manifeste présentement au Québec n'est qu'un masque servant à cacher les intérêts de classe des exploiteurs et des pilleurs de ressources fiscales et naturelles

Tribune libre 2008

« Permettre une injustice signifie ouvrir le chemin à toutes les autres
qui suivront. » Willy Brandt
Aujourd’hui, malheureusement, l’état inachevé de la pleine concentration
des mouvements souverainistes au Québec ne donne à aucun groupe la
possibilité de répondre seul à l’ensemble de ces exigences. Chacun de ces
mouvements se verrait donc amené à s’allier à un autre, à d’autres, afin
d’obtenir la crédibilité politique de ses postulats “ idéologiques “ pour
faire face aux attentes de leur électorat cible. Ainsi, à tout instant,
pour un objectif ponctuel, limité (gagner la prochaine élection en
promettant de faire mieux que son adversaire politique sans tenir compte de
sa raison d’être, ou pour d’autres, obvier la réalité d’interdépendance qui
conditionne les principes socioéconomiques et financiers; adopter un
quelconque subterfuge pour gagner la confiance des électeurs en trahissant
les status du parti; etc.), se constituent des associations étroites entre
groupes complémentaires appartenant à plusieurs formations autonomes. Car
au Québec ces groupes souverainistes ne font, en principe, que déterminer
des liens plus anciens et d’autre nature, faisant que ces alliances
matérialisent, ainsi, les proximités existantes entre groupes au sein des
ensembles d’intérêts particuliers qui les unissent entre eux, au détriment
d’un tout cohérent et crédible pour réussir à réaliser l’indépendance du
Québec.
Ensembles d’organisations politico-idéologiques et ensembles d’intérêts
particulièrs(1) étroitement liés, les premiers se présentant comme la
manifestation la plus évidente de l’existence des seconds
La cohérence du concept d’ensemble politico-idéologique ne serait qu’en
partie assurée si l’on s’en tenait aux manifestations des principes
statutaires : ensembles des normes approuvées et ratifiées par le Congrès
National du parti (et non par le Conseil National comme récemment l’a fait
le PQ) ou tout autre type d’accord permettant une meilleure valoration des
stratégies d’action socio-politico-économiques. Il faudrait, de la même
manière, tenir compte des stratégies coordonnées au niveau de la mainmise
par l’État des ressources naturelles et fiscales du Québec(2) pour assurer
l’adoption de mesures radicales favorisant l’environnement et un
développement socioéconomique durable(3) ( dans cette explosion
démographique et des pillages des ressources, principaux problèmes
écologiques en cette croissance imparable de la population mondiale ) afin
d’augmenter l’IDH des Québécois, ainsi qu’au niveau des rouages concrets
par lesquels peuvent passer ces stratégies d’alliances afin de sauvegarder
le Québec comme entité nationale(4).
Puisque c’est la mobilité dans l’action politique nationaliste qui sert
d’instrument pour arriver à se procurer un haut niveau de pouvoir autonome,
comme c’était le cas au Québec pendant la Révolution tranquille, pourquoi
un demi siècle après arrivons-nous aujourd’hui à fragmenter et détruire les
acquis conquis par ce réveil national d’être maître chez nous ? Si le
pouvoir nationaliste doit être une dynamique exponentielle dans l’action
pédagogique de ce pouvoir politico-culturel et socio-économique, comment se
fait-il que l’élargissement du contrôle des secteurs stratégiques par les
Québécois français et le développement de type Québec inc. soient,
aujourd’hui, un bilan en régression constante en ces paramètres de pouvoir
nationaliste ? Le paradoxe que renferment ces questions se trouve dans le
sombre tableau qui révèle la dénationalisation de l’économie du Québec qui
continuera à échapper aux intérêts généraux des Québécois, dû aux
contradictions politico-économiques de ces organisations nationalistes.
Or, il faut ni plus ni moins, dans cette globalisation économique et
financière de néolibéralisme sauvage, que l’indépendance du Québec pour
remettre la collectivité québécoise en marche et lui fournir l’occasion
d’un nouvel élan en avant, plus considérable encore que celui opéré par la
Révolution tranquille à partir des années soixante, et condition sine qua
non de l’émancipation véritable des Québécois, aussi bien au plan
économico-social qu’au plan politico-culturel.
Un compromis qu’il faut radicalement récupérer
Le patriotisme officiel qui se manifeste présentement au Québec n'est
qu'un masque servant à cacher les intérêts de classe des exploiteurs et des
pilleurs de ressources fiscales et naturelles. La capitulation après tant
de connivences de la bourgeoisie québécoise pro-étapiste et pro-autonomiste
devant les représentants du centralisme à Ottawa, nous a apporté une preuve
de plus avec le référendum volé en 1995. Cet état de fait ne devrait être
appelé à durer encore bien longtemps si le PQ récupérait de manière
radicale son idéologie de fondement qui l’avait porté à conquérir le
pouvoir en 1976. Cette analyse qui aurait dû être faite depuis longtemps
par les militants qui ont, en tout temps, délégué l’action politique
qu’englobe ce compromis statutaire de faire du Québec un pays parmi tant
d’autres, dans le concert des nations du monde, aurait pu sauvegarder ce
principe d’unité idéologique en se débarrassant des éléments perturbateurs
qui ont provoqué la débandade de centaines de milliers de membres depuis sa
fondation. Ce n’est qu’en optant pour la fuite en avant de ces membres,
formant aujourd’hui des groupes souverainistes marginaux et sans rapport
entre eux, que l’action politique indépendantiste va atteindre son
objectif. Car c’est un fait que la débandade des membres, militants et
supporteurs d’une quelconque organisation politique ruine le parti et
augmente les difficultés pour régénérer l’action indispensable de sa raison
d’être.
L'aspiration à l'indépendance de la majorité des Québécois français et
chez les autres peuples colonisés par le centralisme politique
pseudofédéral ou par des groupes d’intérêts exogènes, a une grande
importance révolutionnaire et démocratique pour faire face à la servitude
que la globalización néolibérale veut canaliser et imposer. Mais tout comme
l'antiétatisme des monopoles naturels, cette aspiration de contrôle peut
aussi être détournée au profit des objectifs impérialistes, véhiculée par
les tenants de la mondialisation sauvage et de rapine globale. Un tel abus
d’imposition de la part des groupes d’intérêts exclusifs et monopolistes
qui opèrent à travers la mondialisation, afin d’implanter un système de
servitude aux peuples socialement divisés et politiquement confrontés à la
solution de leurs problèmes collectifs, est inévitable s'il reste soumis
aux slogans et à la direction de l’establishment. C’est pourquoi les
gangsters de l'impérialisme "démocratique" ou théocratique ne s'intéressent
qu'à une chose : s'emparer à nouveau de la propriété qui leur a été
dépossédée par le nationalisme, lequel est indispensable pour construire
les idéaux de la participation civique-démocratique et déterminer le destin
national sans interférences externes.
Avec cette description des phénomènes observés depuis le réveil national
québécois de la première moitié des années 60, n’a d’égale que l’ignorance
fort répandue que notre condition d’aliénation nationale puisse être encore
aujourd’hui perçue comme un problème socio-politique solutionné. L’échec de
la réalisation de la pleine souveraineté du peuple québécois constaté en ce
début du XXIe siècle nous reporte à l’affirmation que Pierre Vallières
faisait en 1971 dans son essai intitulé L’urgence de choisir : « Il n’y a
aucune conscience politique qui puisse faire abstraction de cette condition
fondamentale d’aliénation nationale sans se nier elle-même en tant que
“conscience” et en tant que “politique” ».
Si nous nous efforçons de déterminer le moment historique de cette sorte
d’aliénation-servitude aux pouvoirs exogènes contrôlant les intérêts de la
Nation québécoise, nous ne pouvons perdre de vue, en aucun moment, les
possibilités d’évolution auxquelles l’on s’opposait au détriment de celles
qui se sont répandues : contre l’évolution de la libération nationale se
développe la tenace intervention des groupes dans la classe dominante dans
tous les secteurs de la vie québécoise et ça, à partir de l’Acte de Québec
de 1774 constituant le moment décisif dans lequel le nationalisme
britannique, en se convertissant en impérialiste, s’est adapté en
abandonnant l’anticatholicisme ouvert pour mieux contrôler la vie politique,
économique et juridique, lesquelles ont abouti, par ces instruments de
mainmise, à imposer en 1867 une Constitution colonialiste qui consacre,
depuis cette date, une partie importante de ces mécanismes collectifs de
développement des Québécois à des étrangers, à un gouvernement centraliste
anglo-saxon, un Parlement et une administration publique majoritairement
dominés par des gens d’une autre entité sociale, d’un caractère hanséatique
voué à soumettre les Québécois français à la condition de peuple assujetti.
Car il s’agit, en définitive, de l’une des pires servitudes… d’un contrôle
extérieur sur la Nation québécoise dont l’une des dimensions importantes
est qu’elle ne jouit même pas juridiquement de l’intégrité de son propre
territoire, perdant en plus, dans cette Constitution colonialiste, le
contrôle des mouvements démographiques(5) venant de contrées qui n’ont rien
à voir avec la idiosyncrasie du peuple Canadien français et qui feraient
perdre définitivement le contrôle de son devenir collectif dans un futur
immédiat, si l’indépendance du Québec ne se réalise pas avant 2035.
Jean-Louis Pérez (membre du PQ)
***
Vive le Québec libre de caciques, de tricheurs de la politique, de
traîtres et de pilleurs des ressources fiscales et naturelles
***
1. Un [cas se rapportant à “la business“ en politique->12881]

2. Pour une information d’actualité sur cette ressource, consulter
l’article de Michel Girard intitulé [La facture fiscale des Québécois: 95
milliards->13087] (Lapresseaffaire du 25 avril 2008).

3. Consulter la Chronique de Patrice Boileau
4. Concernant la sauvegarde de cette entité nationale québécoise
5. La croissance incontrôlable de la populación mondiale surpassant
aujourd’hui les 6.450 millions de personnes et qui augmente à un rythme de
130 millions par an, constitue le plus grand et grave problème auquel se
confronte l’humanité. Les conséquences les plus immédiates de l’explosion
démographique sont le réchauffement global de l’atmosphère, la destruction
des réserves des ressources organiques, la perte irréversible de sols
fertiles, la famine… et surtout la disparition de peuples singuliers qui
ont abandonné ou sont en train d’abandonner la foi nationaliste, comme le
fait la majorité des Canadiens français, préférant vivre dans l’hédonisme
castrant plutôt que de se confronter à la réalité de ce monde de dhimmitude
et de fédéralisme d’exclusion, lesquels imposeront la servitude comme
fondement de conquête et de domination. Cette seule déclaration de guerre
islamique de Houari Boumediene faite à l’ONU en 1974 nous révèle
l’intention entreprise par la dynamique de l’explosion démographique du
côté musulman contre l’Occident : « Ceci est une guerre, et nous allons la
gagner avec les ventres de nos femmes ».
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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