L’heure est à la solidarité, dit Marois

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Comment ? N'est-ce pas toujours le cas ?

« Nos personnes âgées, c’est notre mémoire, ce sont elles qui ont bâti avant nous la société dans laquelle on vit, et c’est toujours triste de les voir partir dans des circonstances aussi dramatiques », a déclaré Pauline Marois lors de son arrivée, dimanche, dans la petite communauté de L’Isle-Verte, dans le Bas-Saint-Laurent. La première ministre a tenu à offrir son soutien à la mairesse et aux familles qui vivent toujours des heures d’angoisse depuis qu’un violent incendie a fait rage à la Résidence du Havre dans la nuit de mercredi à jeudi. Elle a rappelé que l’heure était pour le moment à la solidarité, qu’il était encore trop tôt pour tirer des conclusions, alors que le bilan des victimes s’établit toujours à 10 morts et à 22 personnes disparues.

Elle a quand même affirmé que son gouvernement allait tenir compte des conclusions de l’enquête et qu’il verrait si « des gestes doivent être posés » à l’avenir. « C’est tellement des événements qu’on ne souhaite pas voir arriver, alors on doit prendre tous les moyens pour ne plus que ça arrive », a indiqué Mme Marois en ajoutant qu’elle allait aussi tout faire pour venir en aide à la communauté de L’Isle-Verte.

La mairesse du village, Ursule Thériault, a semblé très rassurée après s’être entretenue avec la première ministre Marois. Elle a expliqué qu’elle lui avait fait part de ses besoins, mais que les coûts des opérations n’avaient pas encore été chiffrés. « L’évaluation n’est pas encore terminée. Mais on va faire lundi l’évaluation des coûts avec quelqu’un du cabinet Marois », a confirmé Mme Thériault qui avait peine à cacher sa douleur et sa tristesse.

Dimanche, la journée a été particulièrement difficile pour elle et tous ses concitoyens. Une cérémonie avait été organisée à l’église avec tous les proches des victimes et quelques dignitaires, dont le chef du Parti libéral, Philippe Couillard, qui était accompagné de la députée Marguerite Blais, qui s’est longtemps occupée du dossier des aînés sous le gouvernement précédent.

Contre toute attente, le copropriétaire de la résidence du Havre, Roch Bernier, a demandé à prendre la parole pour exprimer ses condoléances aux familles. Lors de sa petite allocution, M. Bernier n’a pas spécifiquement abordé les causes du brasier, mais il a invité son auditoire à faire preuve de clémence. « Dans la vie, on a chacun un mandat particulier, mais avec la bonne foi et le respect, on peut atteindre les sommets, a-t-il dit. C’est comme ça qu’on avance, c’est comme ça qu’on bâtit. Ce n’est pas en nous détruisant l’un et l’autre. Ne cherchons pas de causes de part et d’autre. »

L’auditoire l’a alors chaudement applaudi lorsqu’il a souligné le travail « exceptionnel » d’Irène Plante, l’autre copropriétaire de la résidence. « Pour nous autres, c’est très dur de traverser tout ça, très difficile au niveau des émotions et des pensées », a-t-il dit.

Des résidents bien traités

Lors de la cérémonie, la petite-fille de l’une des victimes, qui était aussi infirmière à la résidence, est toutefois venue raconter à quel point les personnes âgées étaient bien traitées à la Résidence du Havre. « Je peux vous affirmer que Mme Irène, M. Bernier et les employés de la résidence s’adressaient toujours avec respect, patience et compassion à vos parents, soeurs, frères et amis, a souligné Lucie Bérubé. Aucun effort n’était négligé pour assurer leur sécurité et leur santé. »

Mme Bérubé a affirmé que les résidents, qui avaient en moyenne plus de 85 ans, affrontaient avec « courage et sérénité la vieillesse, la maladie, la solitude et les peines ». « Ils étaient pour moi source de petites joies quotidiennes et des encyclopédies de la sagesse. Que de beaux souvenirs je garderai de ces gens qui s’arrêtaient à mon bureau pour me saluer, pour des conseils ou tout simplement pour me parler », a-t-elle confié.

Quatre jours après la tragédie, la communauté de L’Isle-Verte est encore durement ébranlée par cette tragédie qui soulève de nombreuses questions. Il faut dire que les recherches sont extrêmement laborieuses et ardues pour tenter de retrouver les corps des victimes ensevelis sous des amas de glace. Dimanche, des bourrasques de 90 km/h et des températures glaciales ont compliqué les opérations de déglaçage. « On a dû interrompre les recherches pendant une partie de la journée, mais on a quand même pu avancer », a tenu à rassurer le lieutenant Guy Lapointe, qui a expliqué que des appareils pour déglacer les navires donnaient de bons résultats et que des appareils chauffants avaient été installés sous de grandes toiles.

Mais pour le moment, il est impossible de connaître la cause de l’incendie qui a ravagé une partie de la résidence de 52 logements, qui était partiellement équipée d’un système de gicleurs, situé dans la section de l’édifice épargné par les flammes.


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