(Québec) Il n'y a pas eu de miracle. Même si le ministre des Finances se targue que le Québec a mieux affronté la crise économique que d'autres, nos finances publiques s'enfoncent davantage dans le rouge. Il n'y aura pas non plus de miracle après la reprise. Québec doit trouver 5,1 milliards $ d'ici cinq ans pour rééquilibrer son budget. Contribuables et consommateurs, préparez-vous à payer plus.
Ce n'est pas une simple mise à jour économique que le ministre Raymond Bachand a livrée hier. Depuis le dépôt du budget au printemps, le gouvernement libéral prépare progressivement la population aux sacrifices qu'elle devra faire lorsque l'économie aura repris son souffle. La présentation de M. Bachand est une pièce de plus pour façonner les esprits et le porte-monnaie des particuliers. Elle précise la voie que les libéraux comptent suivre.
Le gouvernement semble enfin vouloir délaisser son attitude de procrastination pour une autre plus responsable. En poste depuis 2003, il n'est pas trop tôt. Vous pensiez que les rapports Clair, Ménard, Castonguay, Fortin, Bédard et Montmarquette continueraient d'accumuler éternellement la poussière? Une nouvelle vie les attend. Après les avoir vite balayés après leur publication, les libéraux voient maintenant dans ces travaux des «avenues porteuses de solutions destinées à assurer la pérennité du financement de nos services publics dans les domaines de la santé, de l'éducation, de l'environnement et des infrastructures».
Ceux qui croient que le gouvernement devrait se tourner vers les entreprises pour revigorer les finances publiques obtiendront toutefois peu d'écoute de la part des libéraux. L'augmentation de la charge fiscale des entreprises nuirait à leur compétitivité. La réduction des dépenses gouvernementales et une révision de la tarification des services publics seraient moins dommageables pour l'économie, estime le ministre des Finances.
La population sera consultée. Les suites de l'opération seront inévitablement douloureuses. L'heure de vérité a sonné. Les libéraux, qui ont vu tout en rose pour s'assurer un gouvernement majoritaire, doivent maintenant convaincre la population que le Québec ne peut maintenir son niveau de vie et s'offrir les mêmes services publics sans endetter davantage les générations futures.
Il faut beaucoup de crédibilité à un gouvernement pour réussir à franchir des étapes difficiles. Le public doit être convaincu que ses efforts ne seront pas vains, que tout le monde sera mis à contribution et que les fonds publics seront judicieusement utilisés. Le gouvernement libéral est malheureusement là aussi en déficit.
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