L'expression « accommodement raisonnable » est malhonnête et trompeuse

Tribune libre 2009



[M. Renaud->23117],

Vous écrivez : « [Dans] Le débat sur les accommodements (sic), […] il convient de corriger une erreur de vocabulaire courante (sic) et pourtant évidente (sic). En français, un vêtement qui couvre les cheveux et/ou le cou s’appelle un foulard. Un voile, c’est un vêtement qui cache le visage (sic). Il s’agit d’une différence qualitative. Déjà, en entretenant la confusion entre ces deux accessoires fort différents (sic), certains auteurs font minimalement preuve d’un manque de rigueur. »

Désolée de vous contredire, M. Renaud, mais vous avez tort. À preuve, je cite mon Robert :
voile n. m.
2¨ Morceau d'étoffe destiné à cacher le visage ou le front et les cheveux d'une femme, pour un motif religieux. Voile des musulmanes, voile islamique.
foulard n. m.
2¨ Pièce d'étoffe (en foulard, etc.) que l'on porte autour du cou ou en pointe sur la tête. [...] Foulard islamique, dont certaines femmes musulmanes se recouvrent la tête.

Nul doute que vous corrigerez ce que vous-même appelez un « manque de rigueur » et, qu'à l’avenir, vous consulterez les dictionnaires avant de lancer de telles accusations !

Soit dit en passant, l’expression « accommodement raisonnable » est peut-être « consacrée » mais elle est grandement hypocrite. Pour appliquer votre logique linguistique, et afin de ne pas « entretenir la confusion », comme vous écrivez ci-haut, il faudrait systématiquement mettre ces mots entre guillemets !

Pourquoi ? Parce que, selon mon Robert, le mot accommodement signifie compromis, ce qui veut dire « arrangement dans lequel on se fait des concessions mutuelles », ce qui n’existe nullement dans les « accommodements » religieux : L’État donne ceci et cela, mais les intégristes religieux ne donnent rien en retour, ils ne font que recevoir.

Digne du langage orwellien de 1984, l'expression « accommodement raisonnable » est malhonnête et trompeuse. À ce jour, elle a plutôt servi à nommer des avantages, dérogations, dispenses, passe-droits, privilèges..., tous unilatéraux et consentis à des minorités. Autrement dit : des traitements de faveurs aux dépens de la majorité.

Depuis quelques années, ce qu'on appelle à tort des « accommodements raisonnables », a presque toujours été des concessions à sens unique au détriment de la majorité. Des concessions qui irritent aussi (et beaucoup) bien des Québécoises issues de l'immigration, comme moi-même...!

Merci de m'avoir lue...

Elena Muñez


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    3 novembre 2009

    J'aime... Continuez, vous faites du bon travail.

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    3 novembre 2009

    @ Elena Munez:
    Merci, et vous avez parfaitement raison: il n'y a aucune espèce de compromis, en ces choses qu'on appelle, à tort, des accommodements raisonnables».
    Ce sont dans bien des cas, des entorses à différentes lois qui sont les nôtres (comme concernant le port des armes dans l'espace public versus le kirpan des sikhs à l'école); certaines inorités religieuses nous servent à toutes les sauces, la Charte de Trudeau, pour obtenir des exceptions, ou carréement des privilèges, pendant que tous les autres citoyens, doivent respecter ces lois communes que nous nous sommes données.