L’ex-premier ministre australien écorche Justin Trudeau

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Trudeau préfère parler de ses chaussettes que défendre les intérêts canadiens à l'étranger


OTTAWA | L’ex-premier ministre australien Malcom Turnbull reproche à son homologue canadien Justin Trudeau de ne pas être fiable et d’avoir humilié des dirigeants étrangers au cours des négociations de 2017 sur l’accord de partenariat transpacifique.


Dans son autobiographie publiée lundi dont le National Post fait état, M. Turbull soutient avoir dit à M. Trudeau, dans un moment d’exaspération, de cesser de parler de ses chaussettes.


C’est au cours d’une rencontre bilatérale entre les deux leaders que la remarque a été faite, selon ce que M. Turnbull raconte dans son livre intitulé A bigger picture. La rencontre a eu lieu après que le premier ministre canadien ne se soit pas présenté à une réunion importante en compagnie, notamment, de son homologue japonais, Shinzo Abe.


«Que pensez-vous de mes bas?» lui aurait demandé M. Trudeau en lui montrant ses chaussettes bicolores. «Justin, nous ne sommes pas ici pour parler de tes chaussettes», aurait répliqué M. Turnbull.


L’ex-premier ministre conservateur australien était frustré contre M. Trudeau puisque celui-ci avait fait faux bond à une rencontre qui aurait pu sceller les négociations de l’entente commerciale. Cette position avait «humilié» le premier ministre japonais, ainsi que les dirigeants vietnamiens, puisque le sommet se déroulait au Vietnam, en novembre 2017, quand 11 États tentaient de conclure le Partenariat transpacifique malgré le désistement des États-Unis.


Selon le récit de M. Turnbull, le premier ministre Trudeau avait peur de vexer le président américain Donald Trump et son indécision l’a fait paraître peu fiable («flaky») lors des négociations entourant un accord de libre-échange dans le Pacifique.


L’ex-chef australien comprenait que Justin Trudeau ne voulait pas froisser le président des États-Unis, mais il estimait que son approche prudente n’était pas la bonne.


«La meilleure façon de faire affaire avec Donald Trump, c’était de mettre cartes sur table, d’être franc et de rester ferme. Il n’y a aucun autre moyen de garder son respect», a-t-il écrit, a rapporté le National Post.


Le gouvernement fédéral a tenu à mettre les choses en contexte, mardi soir.


«À l'époque, nous n'étions pas prêts à accepter l'accord proposé lors du sommet de l'APEC de 2017. Grâce aux efforts du premier ministre, nous avons continué à travailler sur les négociations du PTPGP – et nous avons obtenu des gains importants sur la culture, un accord amélioré sur les automobiles avec le Japon, et la suspension de nombreuses dispositions concernant la propriété intellectuelle», a réagi le cabinet de la ministre de la Petite entreprise, de la Promotion des exportations et du Commerce international.


L’ancien premier ministre de l’Australie est un habitué de déclarations controversées. Dans son livre, celui qui a pris la tête de son pays en 2015 à la suite d’un putsch au sein de son parti pour remplacer le premier ministre Tony Abbott a vivement attaqué ce dernier. Il a notamment affirmé que c’est le clan d’Abbott qui l’a poussé à démissionner en 2018, alors qu’il a été remplacé par Scott Morrison, l’actuel premier ministre de l’Australie qui remporté les élections générales l’an dernier.




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