Quelle n'a pas été notre stupéfaction d'apprendre, par la voix de quelques pasteurs, que la politique linguistique de l'Église de Montréal s'alignait présentement sur le bilinguisme et le biculturalisme de la politique fédérale plutôt que sur celle du Québec.
Courriels, revue et communications du diocèse sont devenus bilingues, laissant ainsi croire aux immigrants catholiques que l'État du Québec l'est aussi et que leur intégration à la majorité française demeure chose facultative. Quant au comble de la démarche, il consiste à emprunter aux États-Unis le programme de catéchèse Faith First, comme si nos facultés de théologie n'avaient pas réussi à produire, depuis Vatican II, d'auteurs assez compétents pour fournir à nos enfants un manuel qui reflète leur culture.
La colère d'Henri Bourassa
À l'approche du 100e anniversaire du Devoir, il serait opportun de rappeler le fameux discours de son fondateur, Henri Bourassa, à la cathédrale Notre-Dame en ces années-là. [Le délégué du Vatican au Congrès eucharistique, Mgr Bourne, l'avait précédé à la tribune->24709]. Devant un auditoire médusé, il avait conseillé à la communauté canadienne-française d'adopter dorénavant la langue anglaise afin de devenir des propagandistes plus efficaces de la foi catholique en Amérique du Nord...
[Consternée par de tels propos, l'assemblée attendait avec anxiété la réponse de Bourassa à pareille directive->24710]. Mettant ostensiblement dans sa poche le texte du discours qu'il avait préparé, Bourassa improvisa de toutes pièces une longue et brillante défense de la langue française comme langue d'évangélisation, défense que tous les collégiens et collégiennes du cours classique étudièrent jadis en classe de rhétorique. [Les autorités diocésaines actuelles auraient grand intérêt à relire et à méditer ce texte historique plutôt que de donner raison, cent ans plus tard, à Mgr Bourne->24708].
Loi 101
Quant à nous, catholiques de Montréal, nous devons nous montrer solidaires pour mettre fin à cette politique de bilinguisation de notre Église. Pour ma part, je me propose de suspendre ma contribution à la grande collecte annuelle du diocèse jusqu'à ce que les autorités responsables de cette politique se conforment au texte et à l'esprit de la Charte de la langue française (loi 101). Et j'invite tous les croyants catholiques de Montréal à en faire autant.
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Hélène Pelletier-Baillargeon - Montréal
L'évangélisation bilingue
Quant à nous, catholiques de Montréal, nous devons nous montrer solidaires pour mettre fin à cette politique de bilinguisation de notre Église.
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