Lindépendantisme naïf au service de la droite coercitive

L’État de droit ou le pas-de-l’oie?

Quand l’errance politique convient à celle des juges

Tribune libre

À ceux qui s’époumonnent ici comme ailleurs à poser la loi et les juges en absolu comme si la vérité n’était qu’une recette magique de livre de cuisine sans faille cachée sous les toges noires, lisez l’article de Yves Boisvert, dans La Presse du 8 novembre 2012 et rapporté par Vigile, dont la conclusion éloquente, devrait vous modérer le pompon :
« … il n’existe aucune obligation juridique d’être un bon garçon comme Bureau-Blouin. Ni de donner des mots d’ordre de respect des ordonnances...N’oublions pas qu’il s’agit d’une poursuite dans le dossier d’un étudiant en art de Laval qui reproche à GND d’avoir encouragé les gens à violer cette ordonnance. Je crois que GND voulait effectivement qu’elle soit défiée. Mais si on applique le critère du droit criminel, et non celui de la morale ambiante, la preuve me paraît tout simplement insuffisante.
L’injonction obtenue par cet étudiant interdit d’obstruer l’entrée. Pas de piqueter. GND parle de piquetage. Il ne dit pas qu’il faut empêcher les gens d’entrer, et certainement pas dans le cas précis de ce département.
Il dit 1) que le recours aux tribunaux est un moyen déplorable, ce qui est une opinion parfaitement légitime qu’on peut encore, j’espère, exprimer publiquement.
Et 2) qu’il trouve « légitime » le recours au piquetage pour faire respecter le vote de grève. Il prend bien soin de ne donner aucune recommandation, ni aucun encouragement, ni de défier ouvertement l’ordonnance. Il exprime l’opinion de son groupe. Il se tient astucieusement sur la ligne mince qui sépare la liberté d’expression de l’encouragement à l’infraction.
Je comprends fort bien l’agacement et même l’inquiétude de plusieurs juges devant le défi des injonctions au printemps. Gabriel Nadeau-Dubois a personnifié cet élan vaguement anarchiste, ce mépris des institutions.
Raison de plus pour qu’il soit jugé selon les normes exigeantes de notre droit, et qu’on fasse la démonstration éclatante de sa culpabilité.
Le juge Denis Jacques n’a pas fait cette démonstration."
Boisvert, anti-GND reconnu comme les journalistes au service des prédateurs au Québec, avocat de formation et chroniqueur judiciaire, confirme indéniablement l’arbitrarité vindicatrice de ce juge libéral, qui a marqué d’une empreinte d’éléphant grotesque ce qui exigeait une finesse d’intelligence critique, face à une crise socio-politique qui dépasse amplement la conscience et la culture de ce piètre juge « pierre-jean-jacques », nommé par Charest et Compagnies et favorable par défaut dès le début au moron Jean Morasse.
Cette judiciarisation à outrance d'une crise sociale délibérément entretenue par un oligarque mégalo-manipulateur, appauvrisseur du Québec, nommé John-Frankie-James Charest, doit faire l'objet d'une analyse sérieuse par l'État, tout autant que la crise elle-même, ce que tarde mollement à faire le gouvernement Marois péquiste.
Ces supposés sociaux-démocrates doivent déclarer une amnistie généralisée d'urgence, pour faire l'économie de frais inutilement encourus sur un mode de criminalisation abusif, et enfin, désembourber un système judiciaire déjà lourdement sollicité par de réels bandits, voleurs de contribuables et toujours en liberté grâce à des lois dont ils utilisent les faiblesses, appuyés par des avocats sans aucune éthique ou responsabilité face au bien commun.
Saluons tout de même la modification par le gouvernement Marois du processus de nomination des juges qui rend plus étanche le pouvoir du ministre de la justice et prévient toute ingérence du premier ministre dans ce choix, ingérence "post it" que la commission Bastarache avait fait ressortir.
Rappelons-nous le jésuitique Jean-Marc Fournier, ministre de la Justice sous le régime Charest, qui répliquait à ceux qui reprochaient au gouvernement libéral de se décharger de ses responsabilités sur les tribunaux : « le juridique est fait par le politique! » disait-il avec une arrogance banalisatrice, symptomatique de sa grande incompétence et servilité politiques.
Fournier laissait entendre perversement sous ce « par » un « pour » collusif sinon de corruption légitime, ce que la nouvelle législation permettra d’éviter, par définition règlementaire officielle du moins. Fournier n’en est pas à une ineptie près, il n’y a qu’à l’écouter aux débats télévisés de l’Assemblée nationale présentement à titre de chef intérimaire. Une authentique punaise carriériste de parlement qui contamine l’intelligence la plus vulnérable mais inspire le mépris de la plus honnête.
À bon entendeur et lecteur avisé, salut! Lâche pas Gabriel. Un peuple démocratisant en devenir est en marche avec toi!


Laissez un commentaire



1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    9 novembre 2012

    Ce qui se passe, c'est que la population donne de moins en moins de légitimité et de crédibilité à l'élite dirigeante, qu'elle soit politique ou judiciaire.
    Et le phénomène n'est pas réservé qu'à la scène québécoise. Aux États-Unis, c'est la même chose qui se passe. Quand on pense que le directeur de la CIA est obligé de quitter son poste parce qu'il a une maîtresse alors que les Américains font plein de victimes innocentes en bombardant je ne sais combien de pays. Les gens savent bien ce qui est le plus grave des deux offenses et développent un cynisme vis-à-vis nos bien-pensants de dirigeants.
    La même chose se passe au Québec alors qu'on a vargé sur des manifestants pacifiques et que le seul qu'on trouve à accuser de quelque chose, c'est monsieur Nadeau-Dubois.
    Pas trop fort nos décideurs...