Jean-François Morasse, dit le moron : le judiciaire otage du droit individuel contre la collectivité .
Dans le premier article qui m’a conduit sur Vigile à titre d’auteur (L’archange Gabriel et Jeanne d’Arc), j’avais défendu Gabriel Nadeau-Dubois, qui représentait selon moi l’éternel martyr qu’on s’acharne à projeter de soi sur un concitoyen pour expulser notre malêtre national de colonisé passif, niant toute affirmation profonde, même pacifique, de notre liberté…ne serait-ce que d’expression.
Voilà que Gabriel fut reconnu coupable hier, de quoi? D’une justice revendiquée à hauteur de rue? Coupable d’une désobéissance civile pacifique revendiquant l’équité socio-économique et le développement humain? Coupable de défendre une vision valorisante, plutôt qu’uniquement mercantile, de l’éducation et des services publics au Québec.
Non seulement le concept de « martyr » du colonisé judéo-chrétien se poursuit au Québec, mais l’auto-mortification aussi, puisque celui qui a gagné sa cause individualistement, Jean-François Morasse, est un étudiant, non pas un ministre ou un maire, et en arts plastique pour ajouter au bouquet de fleurs séchées. Cette victoire du droit individuel dont Morasse s’est réjoui, faite sur le dos d’un confrère étudiant (et dont il disait partager la cause, disant qu’il était contre la hausse des frais de scolarité lui aussi), a officialisé notre perte en tant que collectivité, d’un pouvoir démocratique réel durant cette crise Charest/étudiants.
Et dire que la croyance populaire et la « culture » policière consistent à voir les « artistes » (cf. le cas Stéphanie Trudeau, matricule de police 728) comme des « mangeux de marde » (sic) à gauche, sans morale, et réfractaires à l’autorité et aux forces de l’ordre!?!
Tout un paradoxe ce Morasse, qui derrière la loi s’est réfugié comme un immigré (de l’intérieur) qui, mésadapté au corps social et replié sur ses besoins et intérêts personnels immédiats, utilise tous les accomodements pour justifier l’intervention coercitive du judiciaire et imposer sa vision à l’ensemble d’une population. Fameux révélateur de la fragile et périclitante démocratie dans laquelle nous pataugeons illusoirement.
Hier, jour de la 25ème année de la disparition de René Lévesque de notre Pays imaginaire, le fleurdelisé fut doublement en berne. L’indépendance du Québec et l’avancement collectif peinent à émerger à la grandeur du peuple vers sa libération : le système judiciaire nous matraque encore, par derrière dans le souvenir de nos blessures passées que le fédéralisme réouvre à chaque coup bas, tout autant que par devant face à un avenir encerclé d’ombres aux longs couteaux. Nous allons de référendums à des droits de grève et de manifestation tous « légalement » volés!
Pendant qu’à la Commission Charbonneau, d’un Zombieto (sic) on fait un héros jusqu’à Tout le monde en parle, d’un Surprenant un bouc-émissaire (un « martyr » québécois à l’envers ou donnant dans le faux-martyr), d’un Leclerc un rieur de nous-mêmes. Cette justice d’apparence, sans dents ni prisonniers, nous montre des bandits de tous les niveaux institutionnels, du secteur privé jusqu’aux instances politiques, médiatisés comme un pied de nez fait à l’impuissance des contribuables (les vrais). Et eux, ces bandits reconnus, ont l’immunité promulguée par les lois mêmes et soutenue par le système judiciaire.
Plus on monte dans l’échelle sociale et économique, plus l’argent devient loi dans un miroir infini d’iniquités allant de soi.
Et nos minimaires mégalomonétarisés tombent malades, l’un après l’autre, pris du même virus imaginaire, mensonger et amnésiant, comme des mouches à… qui ne décollent pas de leur siège pourtant vacant!
Où se trouve notre Gildor (Roy) national pour leur lancer à répétition des «assumer!», comme il le criait aux étudiants lors de la Fête nationale à Québec cet été; pendant que le régisseur colonel Labeaume, clôtures et anti-casseroles à l’appui, contrôlait en coulisse les opérations policières avec un sourire de satisfaction infantile.
Que dire d’autre, de ce Haut qui n’est que bassesses? Que faire sinon prendre la rue à défaut d’autres moyens démocratisants, quand ce Haut nous enfonce avec lui dans sa réalité shizophrénique omnipotente, en méprisant nos droits civiques et une responsabilité fondamentale : gérer sainement les fonds publics. Où est Gildor le Roy de la déFête nationale, le fédéralisant guerrier à 1812 doigts, pour les pointer sur eux, ces affaireux, ces rois-enfants qui font chanter l’État à leur guise sans aucun rappel à l’ordre de quelque juge que ce soit?
Ah, le voici ce Gildor, il est soit sur un divan de SRC à nous psychologiser collectivement ou à Télé-Québec, à jouer le critique de livre à Bazo point de TV, face à Pierre Curzi – qui doit sentir un petit tiraillement, tout en jouant la polie-correctitude, comédien lui aussi. Nous n’avons vraiment plus rien que du dénationalisant! Nous n’élevons plus la voix : que des monuments au passé ou aux morts pour sublimer nos esprits défaillis.
Espérons que Gabriel retournera à la communauté, son lieu protecteur et complice, pour purger sa sentence, car le mettre 1 an en prison serait le comble de l’illégalisme affirmé, notre poutine locale, ne trouvez-vous pas?
Salut Gabriel!… si j’ai bien compris…, dirait René!... mais les Bourgault ne pourront pas toujours se faire tasser lorsque les rues en déborderont, pour faire… une Ré ré ré, une pu pu pu, une Ré une pu, une Ré-pu-bli-que autre que nostalgi-i-que.
Revenons à ce 25 mai dernier, où Bernard Frappier avait lu et publié mon texte, à ce qui reste écrit et encore à jour comme conclusion :
« Oui, merci beaucoup, à Gabriel LA CLASSE, le crucifié mouton noir, le porte-croix, des trois « porte-parole » étudiants, pour cette levée de fierté, de confiance en soi, d’assurance énoncée pour un avenir collectif meilleur ! Vous avez faits vos devoirs Gabriel et Jeanne, suivi vos CLASSEs sans détournement de fond(s), vous méritez tous les diplômes pour nous avoir remis à l’éducation permanente : celle de devoir poursuivre la Manifestation sans fin du Québec.
« Vous nous le dites et surtout, aux faux-gouvernants pantins et voleurs de nos richesses, de notre créativité, tout autant qu’aux « couvertures » masquantes médiatiques : vous n’êtes pas tannés de (faire) rire, de nous, de vous, de soi, gang de caves ! »
Hier, 1er novembre 2012, un juge a erré, Denis Jacques, en reconnaissant un « outrage au tribunal » bidon, que pour la frime.
Car :
1- Gabriel était porte-parole de la masse étudiante en grève la plus imposante, donc un procès personnalisé aurait dû être déclaré non-lieu juridique, une cause non judiciarisable;
2- les injonctions elles-mêmes des juges violaient la structure civile et démocratique des lieux d’enseignement et leurs règlements internes propres, dont le droit de grève étudiant et le droit de réserve des professeurs en forçant ces derniers à agir comme des policiers;
3- accomoder le droit d’un individu sur ceux de la collectivité devait être refusé, le juge devant normalement renvoyer la brebis égarée à son réseau scolaire pour exercer son droit de vote au même titre que tous ses semblables, tout simplement.
Mais le juge Denis Jacques, d’allégeance libérale et nommé par un régime libéral, toujours actif juridiquement, se devait d’exercer une vengeance typique du juridique sur le social-démocratique. Opter pour l’effet coercitif était plus orthodoxe, moins novateur que d’appliquer, dans le contexte de dérapage gouvernementalo-policier de Charest et Compagnies, un authentique questionnement sur le rôle du juridique manipulé lors de ce conflit, tout en réhabilitant le respect des droits et libertés et des règles institutionnelles démocratiques elles-mêmes.
L’occasion de reconnaître le caractère abusif de cette crise vient d’être ratée par ce juge. La dé-démocratisation est confirmée, relancée, et les bandits, les vrais, ceux des tours d’argent à burHaut, peuvent continuer d’abuser des ressources et des citoyens en marge de l’État et des lois.
Charest n’a plus le pouvoir d’oppression légal et direct, visible et sans obstacle, et tant mieux, mais il n’est pas pour autant inactif sur un marché plus obscur: à oeuvrer pour 5 firmes d’avocat simultanément et à siéger sur des conseils d’administration stratégiques, le gouvernement Marois, le PQ et nous, les séparatistes citoyens et socialisant maudits, somment bien entourés… d’ennemis de la nation et de prédateurs de l’État. Ce combat est sans répit!
Madame Marois qui agita des casseroles dans la rue dans un élan de solidarité sociale respectable, devenue Première ministre à hauteur de parlement, agitera-t-elle pour Gabriel le drapeau blanc de l’amnistie? Elle en a le pouvoir, mais la volonté politique suivra-t-elle? Après tout, contredire une juge libéral devrait ajouter au plaisir de rendre justice au peuple québécois bafoué dans ses droits lors de ces événements, par 1 seul type d’individu, appelé Jean, Charest et Morasse.
1er novembre, fleurdelisé en berne
Coupable d’être un peuple en devenir, ou en souffrance de lui-même?
Que de « Jean » meurtrisseurs au Québec !
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9 commentaires
France Bonneau Répondre
5 novembre 2012Très bon texte. Merci pour cette vérité si bien décrite. Pour chacun de vos mots.
Archives de Vigile Répondre
4 novembre 2012Monsieur Robert Bertrand,
Merci pour vos remarques valorisantes à mon endroit, et votre pertinent commentaire. Malgré mes fautes d’orthographe, qui me causent a posteriori un tiraillement certain.
Vous mentionnez le Frère Untel : Jean-Paul Desbiens. Que dire de Rudolphe Dubé plutôt : François Hertel. Le texte signe l’être, notre histoire citoyenne est un pseudonyme du Québec vers son identité collective, en marche.
Mon pseudonyme expliqué :
J’ai été porté à écrire mon premier texte pour Vigile, L’archange Gabriel et Jeanne d’Arc, dans le contexte du régime Charest qui cherchait à faire de tous les étudiants grévistes des casseurs, des lanceurs de roches. Le cristal de « roche » étant associé à l’archange Gabriel, le « vrai » de la référence religieuse, j’ai inversé le sens de « roche-casseur » en « paix-citoyens » par dérision face à cet abusif et méprisant régime autoritariste et manipulateur de Charest et Compagnies.
La brutalité, pour qui voulait voir plutôt que suivre aveuglément le Manipulateur, venait du pouvoir provocateur d’en haut, de l’État-Charest et de sa dégoûtvernance, pas de celui, civilisé et démocratique, des manifestants dans la rue. Pas besoin d’être sorcier ou expert en stratégies de manipulation de masse pour saisir que les « casseurs » furent laissés libres d’agir, dès le début du conflit (malgré qu’ils étaient fichés pour la plupart par la police depuis plusieurs années de manifs anti-policières; et notons-le, aucun éclairage officiel, aucune enquête publique, voire journalistique n’ont encore été objectivement effectué sur cet aspect coercitif et manipulatoire de la crise).
L’État n’a fait aucun examen de conscience de cette crise afin d’en rendre compte à la population québécoise, d’en excuser les méfaits auprès d’elle et d’amnistier l’ensemble des étudiants non-criminels et de prévenir pour l’avenir démocratique des systèmes politique et juridique, ces dérapages de comportements égocentrés et mégalomaniaques de premier ministre. La paix sociale nous semble acquise par évidence, négligence et nonchalance culturelle au Québec : un fait de colonisé de plus.
Pour clore sur mon pseudonyme, passer de Cristal de Paix à un nom conventionnel ou civique ne prouvera pas plus mon identité réelle sur Vigile, puisque je suis un citoyen inconnu, sans notoriété publique. Par contre, Cristal de Paix peut projeter une image de missionnariat mystique qui n’a rien à voir avec mon sens critique, en recherche constante; bien qu’en lisant mes textes, ce décalage transparaît avec évidence.
Et Bernard Frappier, par atomes crochus entre nous et la philosophie sans doute, l’avait bien perçu, dès le départ, puisqu’il a publié ces textes. Malgré quelques refus, dont le sens m’est demeuré plus ou moins obscur, et parfois, incompréhensible. Mais nous savons maintenant que ce capitaine, sans matelot pratiquement, naviguait avec de nombreux et complexes paramètres d’évaluation et de gestion parmi les contenus et l’actualité.
En fournissant ces détails, j’espère, monsieur Bertrand, avoir été à la hauteur de l’attention que vous avez accordée à ma personne dans votre commentaire. Ces informations sur l’homme derrière le cristal profiteront sans doute aussi à tous mes amis vigiliens et lecteurs, une image d’humilité et plus concrète s’y associant. Je suis d'abord, parmi vos fervents lecteurs.
Salutations à vous, monsieur Bertrand, et à tous les autres vigiliens!
Cristal de Paix
Stéphane Sauvé Répondre
4 novembre 2012Vous écrivez: "L’occasion de reconnaître le caractère abusif de cette crise vient d’être ratée par ce juge."
...le peuple, lui, ne ratera pas la prochaine occasion de faire le ménage.
Courage on y arrive.
Archives de Vigile Répondre
4 novembre 2012Madame Marois ne fera rien car les juges ont de la mémoire...et elle le sait.
Archives de Vigile Répondre
3 novembre 2012Coupable d'inconscience par peur de l'éveil s'associant à cette parole libre, à la fois si merveilleuse et difficile, mais s'affranchissant de tout saule pleureur pliant sous un fardeau fardé de superflu constipant
S Caron
Archives de Vigile Répondre
2 novembre 2012Dragon...
La classe mec...
La Classe...
Chapeau melon , canne et noeud papillon.
Robert Bertrand Répondre
2 novembre 2012Merci de cette qualité de texte et de contenu. En d'autre temps, ce fut le «Frère untel» qui nous passait des messages. C'est trop beau pour vous garder dans l'anonymat.
Tout au cours des 200 jours de présence et d'activités, Gabriel Nadeau-Dubois a incarné l'espoir par cette activité populaire de manifestations qui en est résulté par une affirmation de soi personnel et collectif.
L'effet s'est fait sentir dans le monde entier avec notre printemps-érable qui n'en finissait plus.
Des éluEs de petits calibres se sont permis de voter une Loi moribonde à la hauteur de leurs propres personnes et aux avantages des corrompus et de la collusion. Ces éluEs auront marquer leur temps.
Un jeune imbu de sa personne et de ses propres intérêts s'est laissé prendre dans ce jeu de l'injustice qui dominait sous l'ancien régime dont il reste des membres de l'équipe d'UNE VOIX encore en notre Assemblée nationale du Québec.
Comment s'en sortir sans la poursuite de l'engagement de solidarité dont on a solidairement fait preuve pendant plus de 6-7 mois de suite? On ne refait pas l'histoire mais on a le droit de se regrouper à nouveau et de se solidariser à nouveau. On n'a pas fini notre route ENSEMBLE. Nous avons un devoir de poursuivre.
Rappelons-nous les bons moments qui nous ont convaincus que c'était l'avenue qui a été applaudie de par le monde, dans de nombreux pays. Nous voir nous regrouper pacifiquement tantôt avec humour, tantôt en désinvolture, tantôt contre des forces policières qui étaient complices du pouvoir corrompu. Certains s'enorgueillissent encore de leurs exploits. Faisons-leur ravaler leurs turpitudes des derniers mois alors qu'ils détenaient le pouvoir quasi absolu.
Nous avons vécu cette période ENSEMBLE avec espoir de s'en sortir pour un vivre dans un monde meilleur qui nous attend dans le monde d'aujourd'hui.
Nous remettre en marche solidairement pour une fin plus grande qui nous dépasse comme individu mais qui nous ressemble pour réaliser, ENSEMBLE, le Pays qui est en gestation depuis trop longtemps et qui ne fait que de demander à se concrétiser avec une majorité de notre peuple, de notre nation.
Nos éluEs sont maintenant de notre côté pour atteindre nos objectifs. Travaillons pour définir ce qui nous convient pour ce dernier droit qui est à notre portée. Le voulons-nous?
Nous avons besoin de toi, Gabriel, nous avons besoin de vous Léo et Martine et tous les autres. Nous sommes beaucoup de Gabriel, de Léo et de Martine qui sommes prêts à poursuivre pour des valeurs qui nous ressemblent tous.
Jeunes et moins jeunes, nous vivons, ici, ENSEMBLE.
Nous le faisons pour nous, personnellement et pour nous collectivement.
Vous avez l'expérience des consensus à la base pour asseoir à nouveau l'élan qui sera notre récompense à nous tous.
L'espoir est avec nous. Continuons à alimenter cette étincelle pour un avenir qui nous appartient.
Longue vie à vous Cristal de paix.
«Fais du feu dans la cheminée... s'il fait du soleil à Paris... il en fait partout»
Robert Bertrand
2012-11-02
Archives de Vigile Répondre
2 novembre 2012Merci pour cet article. Victor Lévy-Beaulieu a rendu hommage à Gabriel.
Gabriel ira en appel. Que ferons-nous pour l'appuyer ?
Archives de Vigile Répondre
2 novembre 2012Bah, ne vous en faites pas , Par friction , qui engendre la chaleure ,et ensuite par grande friction, la Lumière surgit,l'Éveil de la nation du "Je me souviens " la "Lumière "n'a pas d'autre choix que de "Jaillir" Nous peuple du "Coeur" avons appris "Par friction "à "Rêver " non pas d'un Rêve diaphane ,mais d'un rêve "Véridique " et les cauchemards de la ploutocratie serons bientôt désuet et diaphane