Ils prétendent: Au cours du débat des chefs de mardi soir, le leader adéquiste Mario Dumont a tenté de déstabiliser son adversaire libéral en le pressant de dire à quel montant s'élève la dette du Québec. Jean Charest a alors répondu que celle-ci se chiffre à «plus de 120 milliards». Or, pour M. Dumont, il faudrait plutôt parler d'un montant de 148 milliards.
Les faits disent:
En décembre 2007, le gouvernement a instauré une réforme majeure de ses conventions comptables, une réforme qui a fait en sorte qu'on inclut désormais les entités des réseaux de la santé et des services sociaux et de l'éducation. En vertu de ce nouveau mode de calcul, on a introduit la notion de «dette brute».
Selon la définition qu'en donnent les documents gouvernementaux, «la dette brute correspond à la somme de la dette directe, excluant les emprunts effectués par anticipation et les gains ou pertes de change reportés, de la dette pour financer les réseaux de la santé et des services sociaux et de l'éducation, de la dette pour financer les travaux d'organismes municipaux et du passif net au titre des régimes de retraite auquel s'ajoutent les avantages sociaux futurs». Le solde du Fonds des générations est soustrait de cette somme.
Le montant évoqué par le chef de l'Action démocratique provient justement de cette «dette brute». Dans les minutes suivant la fin du débat des chefs, le porte-parole de sa formation en matière de finances, Gilles Taillon, a d'ailleurs indiqué par voie de communiqué que celle-ci a été évaluée dans les Comptes publics 2007-2008 à 148 milliards de dollars au 31 mars 2008. Il a du même souffle dénoncé le gouvernement libéral, qui «a lui-même tenu à ne plus retenir la dette totale comme étant une indication de l'endettement réel du gouvernement québécois».
En fait, Québec se réfère, depuis la fin de 2007, à un chiffre qui représente la «dette totale pour les fins de la Loi sur la réduction de la dette et instituant le Fonds des générations». En date du 31 mars dernier, elle s'élevait donc à 124,5 milliards, soit 41,6 % du PIB. Pour obtenir ce montant, on prend la dette brute, de laquelle on soustrait la dette de Financement-Québec, celle de la Corporation d'hébergement du Québec, celle de la Société québécoise d'assainissement des eaux et le «passif net au titre des avantages sociaux futurs».
M. Charest a dû défendre ses chiffres en entrevue au Réseau de l'information hier matin. «Il y a deux façons de calculer la dette. Si vous voulez calculer la dette, il faut tenir compte des actifs, ce n'est pas uniquement l'argent qu'on doit, c'est également les actifs contre la dette. Et quand on déduit les actifs contre la dette, c'est 120 milliards.» Ces actifs sont entre autres associés aux dettes contractées par les hôpitaux et les commissions scolaires.
Tout en convenant que la dette s'accroît, M. Charest a rappelé que le rapport entre celle-ci et le PIB de la province diminue. Selon le plus récent budget libéral, elle devrait atteindre 127,4 milliards l'an prochain, l'équivalent de 41,2 % du PIB. Le poids de la dette doit progressivement reculer, pour représenter 25 % du PIB en 2026, si tout va bien.
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