Halte à l'endettement: commentaire

L'endettement des Canadiens: la faute aux consommateurs? Pas sûr!

Solution simpliste de M. Pratte à un problème complexe

GESCA et les "affaires"

Voici le commentaire que [j'ai transmis à M. Pratte->33421] concernant ses solutions simplistes au problème de l'endettement croissant des Canadiens:
Bonjour M. Pratte
Votre billet concernant l’accroissement du niveau d’endettement des Canadiens et ce qui en serait les causes montre comment on peut identifier correctement un problème, mais court-circuiter l’analyse élémentaire d’un environnement économique plus large que cette simple donnée, et naturellement proposer des solutions simplistes telle que : si les canadiens sont trop endettés, on doit les forcer à moins s’endetter.
Je crois que le simple fait que l’endettement des Canadiens augmente ne veut pas dire que la cause provient nécessairement d’une augmentation du niveau de consommation réelle. Il faut prendre en compte d’autres facteurs, tel que l’analyse des charges totales auxquelles sont soumis les consommateurs. On peut aussi mentionner les charges liées aux gouvernements, qui ont augmenté globalement, même si une légère diminution du fardeau fiscal a pu être constatée, car celle-ci a été accompagnée d’un désengagement plus grand du support de l’état, ce qui a produit au final de plus grandes dépenses pour la même assiette de besoins.
Qu’on pense à la place grandissante du privé dans la santé et l’éducation. D’ailleurs, généralement, à moyen terme je crois qu’un service public qui sera dévolu au privé deviendra plus coûteux, car la productivité dans le privé est plus faible à la longue, contrairement aux idées reçues, étant donné que la prise de profits qui va grandissante depuis trente ans plombe l’économie possiblement réalisée dans l’optimisation de la prestation de service par le privé, discutable par ailleurs assez souvent.
Une autre donnée bien réelle est le fait que même si le PIB du Canada entre 2000 et 2010 a augmenté de 19% au Canada en dollars constants, le salaire moyen a lui augmenté de 1.7% seulement pour les salariés du Québec, en dollars constants et tenant compte de l’IPC.
Je citerai une dernière donnée qui dit que l’accroissement des très hauts salariés (plus de 250 000$) a augmenté de près de 300% pendant la même période.
Il faudrait bien sûr faire une analyse beaucoup plus fine des données disponibles pour dégager des pistes de solutions au problème d’endettement grandissant des Canadiens. Cependant, un bon point de départ serait de constater que si les Canadiens globalement produisent plus de richesse avec une rémunération somme toute stable, on déduit que leur productivité augmente. De plus, comme leurs charges réelles augmentent, leur capacité de payer diminue inversement. Enfin, comme le PIB a augmenté plus vite que les salaires, c’est que la nouvelle richesse produite est allée aux grandes fortunes, ce qui est vérifié par leur plus value très marquée de 300% en dix ans.
En conséquence, on pourrait rapidement conclure que la richesse est de plus en plus mal distribuée, ce qui est d’ailleurs logique étant donné la décroissance très notable de la contribution à l’assiette fiscale des plus fortunés au Canada, qui est passé en trente ans de 65% à 43%. On voit donc un transfert de la richesse vers la portion haute des revenus canadiens.
Si vous me permettez cette image, l’effet de percolation de la richesse des plus riches vers les travailleurs, qui dit que si les riches vont bien alors les travailleurs en récolteront nécessairement les fruits, souffre manifestement d’une perte de liquide monétaire qui fait que le volume de café dans la carafe diminue peu à peu, causée par l’évaporation des milliards de dollars accumulés dans les véhicules spéculatifs des grandes fortunes.
Guylain Tremblay


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