CHÔMAGE

L’emploi continue de reculer au Québec

Un peu moins de 24 700 emplois à temps plein ont été perdus en un an

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Un avant-goût de la tempête qui s'en vient

Après la volatilité des derniers mois, le marché du travail québécois offre pour mai un bilan moins saisissant : un recul net de 800 emplois et un taux de chômage qui remonte de 7,6 % à 8 % pour la première fois en près d’un an à cause d’une hausse de la population active.

Les données publiées hier par Statistique Canada montrent également que le niveau d’emplois du mois de mai accuse un déficit de 24 700 postes comparativement à mai 2013, une image que les économistes interprètent avec prudence mais qui offre néanmoins une photo dans le temps.

De façon spécifique, la catégorie de l’emploi à temps plein a perdu 26 700 postes, un aspect démontrant selon Québec « l’importance à accorder à la relance de l’économie ». Cette tendance se retrouve également dans les données canadiennes et ontariennes.

Dans son ensemble, l’économie canadienne a ajouté 26 000 emplois au mois de mai et le taux de chômage est passé de 6,9 % à 7 %. En Ontario, le marché du travail a signé une cinquième poussée mensuelle consécutive. Son taux de chômage se situe à 7,3 %.

« Les données du marché du travail sont volatiles et le mois de mai apporte peu au bilan de l’emploi depuis le début de l’année », a écrit le Mouvement Desjardins dans une note d’analyse. « Néanmoins, avec l’économie américaine qui sera en croissance au deuxième trimestre et en deuxième moitié d’année, les économies du Québec et de l’Ontario devraient retrouver un peu de tonus, ce qui sera salutaire au marché du travail. »

Le Mouvement Desjardins a noté la faiblesse du secteur manufacturier, au sein duquel le nombre d’emplois en mai était inférieur de 8200 postes à celui de mai 2013. Si la tendance haussière des ventes des fabricants donne cependant de l’espoir, Desjardins s’interroge pour savoir « si les industriels chercheront à accroître le nombre de travailleurs ou la productivité ».

Prévisions de Québec

Dans le discours prononcé mercredi à l’occasion du dépôt de son budget 2014-2015, le ministre des Finances a chiffré très précisément ce qu’il attend pour cette année et la prochaine.

« Selon nos prévisions actuelles, la croissance économique du Québec devrait ainsi atteindre 1,8 % en 2014 et 2 % en 2015, ce qui se traduirait par la création de 31 300 emplois en 2014 et de 46 300 emplois en 2015 », a dit le ministre Carlos Leitao.

« J’ai la conviction que nos mesures de relance porteront rapidement leurs fruits, que nous dépasserons le taux de croissance actuellement projeté et que nous atteindrons d’ici cinq ans l’objectif de 250 000 emplois retenu par notre gouvernement », a ajouté le ministre.

Le document budgétaire indique qu’en 2013, l’économie québécoise a créé 47 00 emplois, dont la moitié étaient à temps partiel. Un an plus tôt, le total des emplois créés s’était élevé à 30 800 postes, tous à temps plein. Le Québec vit « depuis plus de 12 mois » un phénomène de « stagnation », selon le budget.

De manière globale, les emplois créés entre 2007 et 2013 ont reposé principalement sur la construction et le secteur public.

La Banque du Canada a mentionné cette semaine la reprise de l’économie américaine — principal partenaire commercial du Canada — mais elle semble ne pas exclure que la situation se déroule autrement. « Il se pourrait que le dynamisme sous-jacent soit un peu moins prononcé que prévu auparavant », a-t-il écrit lors de sa décision consistant à maintenir à 1 % son taux directeur.

« Dans son budget déposé cette semaine, le ministre des Finances prévoit une création de 31 300 emplois en 2014 », a réagi hier le porte-parole de la Coalition avenir Québec en matière d’économie, André Lamontagne. « Et contrairement à ce que pense le ministre, il n’a jamais été question de remettre le compteur à zéro. Pour être clair, ça signifierait qu’en date d’aujourd’hui, le Québec prévoit de créer plus de 60 000 emplois d’ici la fin de l’année. »

De son côté, le Parti québécois a affirmé que « le prétendu effet libéral sur l’économie du Québec signifie la perte de près de 50 000 emplois à temps plein en deux mois ».


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